Le 18 mai prochain, Lian Bichsel, le plus sûr espoir du hockey suisse, fêtera ses 19 ans. Il était prêt à célébrer depuis Riga avec l'équipe de Suisse. Ce soir-là, la sélection de Patrick Fischer se frottera à la Slovaquie. Mais un accident a mis un terme à la saison du Soleurois. Jeudi dernier, il s'est blessé à la cheville après avoir vu un Suédois lui retomber de tout son poids sur la jambe.
«On a tout de suite su que ce serait sérieux», nous confie-t-il depuis la terrasse de la Clinique de Montchoisi à Lausanne. Pourquoi ce choix? «C'est mon agent qui a tout organisé, remarque-t-il. Mais j'ai eu beaucoup de chance, car je me suis blessé jeudi et le samedi, j'avais déjà été opéré par le Docteur Rayan Baalbaki.» C'est donc sur les bords du Léman qu'il a commencé sa convalescence. «Sur le moment, c'est un gros choc», avoue-t-il.
Au moment de raconter sa mésaventure, il paraît serein. Point de déception dans la voix. «Tu sais que cela fait partie du jeu lorsque tu es sportif professionnel, nous confie-t-il. Ce qui me fait le plus de peine? Me déplacer avec des béquilles. Je ne suis pas encore habitué (rires).» Pourtant, il aurait de quoi être agacé. Lian Bichsel semblait tout proche de disputer son premier championnat du monde à moins de 20 ans. Un exploit que seuls des joueurs de la trempe des Nino Niederreiter, Kevin Fiala ou Janis Moser ont réussi. Que des joueurs ayant réussi une jolie carrière en NHL.
Contrat de 3 ans et 4,3 millions de dollars
Mais c'est justement à cette caste qu'il appartient désormais. Car, hasard du calendrier, c'est depuis son lit d'hôpital lausannois qu'il a signé son contrat pour évoluer dans la prestigieuse ligue nord-américaine. Une griffe qui vaut un total de 4,3 millions de dollars sur les trois prochaines saisons. «Je ne sais pas si c'est une première de signer depuis un hôpital, sourit-il. Mais c'est en tout cas une belle preuve de confiance de la part des Dallas Stars. Cela me touche beaucoup. Cela m'aide également à aller de l'avant et à passer outre ma déception liée à la blessure.»
La franchise texane l'avait repêché au 1er tour en 2022 avant de le prêter en Suède pour une saison de développement supplémentaire. C'est à Leksand qu'il a évolué toute la saison et y a même joué un rôle majeur en fin de saison. «J'ai acquis la confiance des entraîneurs et ils m'ont fait de plus en plus jouer.» Le point sur lequel il a le plus progressé? «Le patinage», lance-t-il sans hésiter.
Durant toute cette saison, il a été suivi par la franchise actuellement engagée dans les play-off de NHL. L'inverse est aussi vrai. «Lorsque les matches ont lieu à 3h du matin, je n'arrive pas à regarder, rigole-t-il. Mais c'est forcément l'équipe que j'ai le plus suivie depuis le repêchage de l'an dernier.» S'y voit-il déjà à l'automne prochain? «Pas encore, non. Pour le moment, j'en suis surtout à la guérison de ma blessure et à la convalescence.»
«De la chance dans mon malheur»
Les médecins lui ont d'ailleurs déjà promis qu'il pourrait être rapidement sur pied. «Cela dépendra de moi également, précise-t-il. Mais d'ici à huit semaines, je devrais pouvoir marcher normalement. On peut dire que j'ai eu un peu de chance dans mon malheur puisque je pourrai préparer la prochaine saison normalement.»
C'est donc en Suisse qu'il fêtera son anniversaire et non à Riga. Mais il regardera quand même le championnat du monde: «Quand tu as été proche d'une équipe, tu es forcément investi émotionnellement. J'ai apprécié mes semaines dans le vestiaire avec Patrick Fischer. J'ai appris énormément et je sais que cela me sera précieux pour l'avenir.»