Sur la glace des Vernets, Genève-Servette a vécu une belle soirée, samedi. Le leader de National League a remporté une nouvelle victoire sans bavure, 5-0 face au néopromu Kloten. De quoi fêter en toute tranquillité? Pas vraiment. Plusieurs individus cagoulés ont déferlé devant le Prime's Bar, le restaurant situé juste à l'extérieur de l'enceinte genevoise, a rapporté une journaliste de Léman Bleu.
Si des scènes de violence entre supporters ne sont hélas pas si rares en Suisse, il y a ici de quoi hausser les sourcils: que faisaient des fans de foot à un match de hockey? Et surtout: les supporters de Genève version football ont-ils vraiment attaqué les fans de Genève-Servette?
Du gaz lacrymogène nécessaire
C'est le cas: des membres de la Section Grenat (groupe ultra du Servette FC, ndlr.) sont venus frapper leurs homologues des Irréductibles Grenat, qui supportent pour leur part l'équipe de hockey du bout du lac. Et le conflit a été violent, puisque la police a dû intervenir. «Dans la cohue générale, du gaz lacrymogène a été utilisé pour repousser les différents supporters, mêlés à des spectateurs venus se restaurer — notamment des familles avec enfants. Plusieurs personnes ont été aspergées de spray et ont souffert de brûlures au visage», écrit Léman Bleu.
Contactée par Blick, la police genevoise confirme l'incident et sa nature «fratricide». «Ce qui est dramatique, si je peux m'exprimer ainsi, c'est que le conflit oppose des supporters du SFC et du GSHC», reconnaît Alexandre Brahier, porte-parole de la police.
Tous les week-ends depuis cet été
Les faits peuvent paraître insolites, mais ils ne le sont pas: ce n'est pas la première fois que les deux groupements de supporters se cherchent des noises. «Ils se provoquent tous les week-ends depuis cet été. Ce samedi soir, ça a été un peu plus loin puisqu'ils ont voulu s'affronter. Nous avons dû intervenir et faire redescendre la tension», poursuit le représentant des forces de l'ordre.
Beaucoup de personnes qui se trouvaient à proximité du pub ont été incommodées par le spray au poivre. Il n'y a pas eu d'arrestations, mais la police continue de suivre attentivement l'affaire. «Notre brigade de recherche est en charge de l'enquête. Elle débute et c'est un peu tôt pour essayer de déterminer pourquoi ces deux groupes s'affrontent», poursuit Alexandre Brahier.
«Nous les connaissons»
Alors que Servette doit affronter le FC Bâle ce dimanche après-midi au Stade de Genève, la police devra-t-elle craindre autant les fans du FCB qu'une revanche des ultras du hockey? «Ce match fera l'objet d'une attention particulière, notamment du côté des supporters locaux», confirme le porte-parole.
Alexandre Brahier note toutefois que l'enquête de la police sera restreinte: «Nous connaissons la plupart de ces supporters. Ce ne sont pas non plus 500 personnes qui s'affrontaient samedi soir», conclut-il.
Les deux clubs ont réagi dimanche
Dimanche après-midi, Genève-Servette et le Servette FC ont publié un communiqué de presse commun. Les deux clubs «condamne[nt] fermement les incidents entre supporters genevois». «Ces agissements sont le fait d’une minorité de personnes et discréditent la majorité des supporters grenat.»
Les deux entités servettiennes se sont mis «à disposition de la police et se réserve[nt] le droit d’une dénonciation en lien avec ces incidents».