Lorsque Jakub Kovar rencontre son frère cadet Jan, ce dernier est généralement gagnant. C’était le cas lors des deux duels qui ont eu lieu cette année en saison régulière en Suisse. Le premier a été remporté par Zoug au début de l’année devant les yeux de Jitra, la mère, et de Milan, le père, au Hallenstadion (1-0 ap). Le second s’était soldé par une plus nette victoire des Taureaux (5-2).
En République tchèque et en Russie, Jan était généralement dans la meilleure équipe. Mais en Suisse, son grand frère de gardien veut forcer la décision pour trouver une autre issue.
Grâce à ses nombreuses parades en quarts de finale contre Bienne, il avait permis aux Zurichois de rester en course. En demi-finales contre Fribourg, il a manqué les trois premiers matches pour cause de maladie. Et comme son remplaçant Ludovic Waeber a bien fait son travail, certains ont été étonnés de voir Kovar revenir dans les buts jeudi. «Cela peut être assez intimidant de jouer contre un gardien comme lui», avait déclaré l’entraîneur Rikard Grönborg pour expliquer la titularisation du Tchèque.
Le beau geste de Jakub Kovar
Kovar (Jakub, donc) n’a pas eu l’air très à l’aise sur le premier but encaissé, mais il a ensuite retrouvé ses marques et contribué à la victoire de son équipe. Cette dernière ne l'a pas forcé à multiplier les exploits, car depuis le quart de finale contre Bienne, les Zurichois se sont améliorés et se sont montrés très solides. Face à Zoug, il faudra néanmoins s'attendre à une forte résistance en face.
Le gardien – qui retournera la saison prochaine dans son pays natal, au Sparta Prague, pour des raisons familiales – s’est parfaitement intégré au cours des quatre mois qu’il a passés dans la plus grande ville de Suisse. Ainsi, après le 6-2 du dernier match face à Fribourg, à quatre minutes de la fin, le Tchèque s’est rendu sur le banc pour demander à son coach s’il pouvait être remplacé. «Il voulait que Ludo puisse terminer la série qu’il avait commencée. Un geste formidable», a raconté l’entraîneur de Zurich. Waeber a donc également pu monter sur la glace et a pris Jakub Kovar dans ses bras après le match.
Seul Jan a l'expérience des titres
Parmi les frères Kovar, seul Jan a fait l'expérience de devenir champion: il a remporté le titre avec Pilsen, Magnitogorsk et, au printemps dernier, avec Zoug.
Et c’est le centre lui-même qui a scellé la qualification de l’EVZ pour la finale en marquant le 2-1 contre Davos après seulement 45 secondes de prolongation.
Jan Kovar veut rendre ses coéquipiers meilleurs. Après avoir endossé le rôle de capitaine cette saison, il a parfois donné l’impression de trop se focaliser sur cette fonction et de se négliger lui-même. Après un début de saison difficile, il a toutefois trouvé sa voie.
Le fait que les Zougois soient arrivés invaincus en finale rend le capitaine fier. Mais il souligne que les séries contre Lugano et Davos ont été plus serrées que ne le laissent supposer les scores finaux. «Je suis impressionné par la manière dont les Davosiens se sont battus», souffle-t-il. Il doit également s’attendre à une résistance de la part des Lions et de son frère, contre lequel il n’a jamais marqué. Que ce soit en République tchèque, en Russie ou en Suisse.
Lundi soir, c'est Jakub qui a enfin remporté son premier match face à son frère. Excellent devant la cage de Zurich, il a permis aux siens de décrocher l'acte I de la finale des play-off (2-3). Et Jan n'a toujours pas marqué contre lui.