Hockey, humour et concert
La Vaudoise aréna va vivre 48 heures de stress intense

En plus des matches de play-off du Lausanne Hockey Club, la Vaudoise aréna accueillera cette semaine deux événements qui mettront les équipes techniques à rude épreuve. Le vrai test pour le modèle économique voulu par le club vaudois? Entretien avec son CEO, Chris Wolf.
Publié: 30.03.2022 à 12:11 heures
|
Dernière mise à jour: 30.03.2022 à 14:03 heures
1/7
Les supporters lausannois vont devoir partager leur enceinte cette semaine.
Photo: Getty Images
Thibault Gilgen

Après une pandémie et un début de saison en demi-teinte du LHC, la Vaudoise aréna a connu un commencement d’existence bien calme. Inaugurée en 2019 pour accueillir les Jeux olympiques de la jeunesse l’année suivante, la magnifique enceinte de Prilly résonne enfin de l’ambiance des grands soirs grâce à la qualification des Lions lausannois en play-off. Ce dimanche, il y avait 9600 spectateurs dans l’arène, soit la capacité maximale pour les matches de hockey. Il en sera de même ce jeudi pour l’Acte IV du quart de finale face à Fribourg Gottéron.

De Gad Elmaleh au hockey en 24 heures

Si le club vaudois doit s’activer sur la glace pour prolonger un peu sa saison sportive, il doit aussi le faire en coulisses pour gérer une logistique complexe cette semaine. Jugez plutôt: ce mercredi 30 mars, la Vaudoise aréna accueillera l’humoriste Gad Elmaleh, qui présentera son nouveau show «D’ailleurs» devant une salle comble. Jeudi s’ensuivra donc l’Acte IV entre Lausanne et Fribourg, à guichets fermés. Enfin, vendredi 1er avril, le rush se terminera en beauté avec le concert du groupe Texas, qui fêtera les 30 ans de son album «Southside».

«Petit» répit dimanche, avec une compétition de short-track sur la seconde patinoire, mais les organisateurs pourraient devoir encore retrousser leurs manches le lundi 4 si le LHC et Gottéron doivent disputer un sixième match lundi.

«Nous travaillons jour et nuit pour assurer ces conversions, assure Chris Wolf, directeur général du LHC. Nous sommes concentrés, attentifs. Nous veillons à ce que tout fonctionne, au niveau technique comme pour la sécurité. Le club n’est pas l’organisateur du concert à proprement parler. Nous accueillons les promoteurs. Nous collaborons avec des équipes très professionnelles, qui ont l’habitude de ce genre de roulements depuis longtemps et qui gèrent cela très bien.»

La pandémie a changé les plans

Mais comment expliquer un tel bouchon d’événements autour de la Vaudoise aréna? Là encore, le Covid est une piste d’interprétation. La pandémie a forcé le report à deux reprises du spectacle de Gad Elmaleh et le concert de Texas. «Hasard du calendrier, nous avons trouvé ces deux dates-là, précise Chris Wolf. C’est donc tombé ainsi et il n’y a rien de prémédité quant au fait qu’il y ait deux spectacles qui s’enchaînent avec un match entre deux.»

Le dirigeant vaudois assure ne pas en perdre le sommeil pour autant. En plus de cette logistique, il doit aussi gérer avec cette série intense que se livrent «son» LHC et les Dragons fribourgeois pour une place parmi les quatre meilleures équipes du pays.

Le contre-exemple zurichois

Une collusion entre sport et spectacle qui pose aussi des questions. Est-ce vraiment un modèle viable lorsque l’on voit que les ZSC Lions de Zurich quitteront le Hallenstadion précisément parce qu’il était trop contraignant d’y jongler avec des concerts? «On peut difficilement comparer le marché alémanique et le marché romand, relativise Chris Wolf. Il y a une actualité musicale internationale beaucoup plus forte à Zurich, donc forcément une plus grande demande. À Lausanne, nous n’avons pas pour vocation de faire 150 spectacles par année. Nous souhaitons déjà voir ce que cela donne avec une vingtaine d’événements puis, à terme, une trentaine. Il s’agit d’une fourchette compatible avec les matches du LHC et les entraînements des différents clubs qui occupent la Vaudoise aréna.»

Lausanne l’ambitieuse

Dès l’annonce de la construction de cette nouvelle arène, le Lausanne hockey club, la Vaudoise aréna, ainsi que la société américaine Live Nation avaient assuré vouloir mettre en place régulièrement des concerts et des grands événements dans un bijou flambant neuf, conçu spécialement à cet effet. Les aléas de ces dernières années auront quelque peu retardé les plans, mais autant dire que les rattrapages vont aller bon train cette semaine. «Il nous faut encore beaucoup de travail et de patience pour rattraper le programme initial, se projette un Chris Wolf ambitieux. Nous en sommes conscients. Mais nous sommes effectivement bien partis pour replacer Lausanne sur la carte des concerts en Suisse romande.»

Cette folle fin de semaine sera un excellent crash test.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la