On n'ira pas jusqu'à parler de traumatisme, mais la défaite face aux Allemands en Corée du Sud était mal passée. Heureusement, trois mois plus tard lors du Championnat du monde à Copenhague, l'équipe de Suisse avait redressé le tir et écrit la plus belle page de son histoire en ne s'inclinant qu'aux tirs au but face à la Suède en finale.
Depuis cette amère défaite, la Suisse a connu deux autres pincements au coeur: en quarts de finale à Kosice en 2019 avec une égalisation canadienne à 0,4 seconde et une défaite en prolongation, et le revers l'an dernier aux tirs au but contre l'Allemagne après avoir mené 2-0.
Patrick Fischer se montre confiant
«Nous avons grandi ensemble, explique le sélectionneur Patrick Fischer. De nombreux joueurs sont là depuis mon entrée en fonction. Le fait que nous nous connaissions et que nous disposions d'un solide noyau est notre plus grand atout. Nous sommes non seulement expérimentés, mais aussi techniques, rapides et robustes. Il y a quatre ans, nous avons beaucoup souffert. Maintenant, nous sommes prêts à corriger ça. J'ai un très bon sentiment avec cette équipe dans cette configuration.»
Seize joueurs présents au dernier Mondial à Riga ont été convoqués pour Pékin. On y retrouve notamment Andres Ambühl pour ses cinquièmes (!) JO, Rafael Diaz qui en sera à ses quatrièmes et Romain Loeffel qui vivra sa deuxième expérience olympique à 30 ans.
«L'excitation est réelle, avance le défenseur de Lugano. Quand 'Fischi' m'a appelé, j'étais super content. Les JO, c'est LA compétition. Cela n'a lieu que tous les quatre ans et c'est le rêve de tout athlète. La situation sanitaire a peut-être mis certaines personnes dans une position inconfortable, mais je n'ai jamais pensé refuser la sélection.»
Romain Loeffel et quatre autres droitiers
Avant de poursuivre, le Neuchâtelois fait une pause. «Je suis très reconnaissant envers ma femme de me laisser vivre ma passion, enchaîne-t-il. Il y a quatre ans, on n'était que les deux, mais désormais il y a notre fils. J'étais déjà parti pour le Championnat du monde, là il commence à interagir beaucoup plus avec nous. Bon, je sais qu'ils vont me soutenir depuis la Suisse.»
Romain Loeffel fait partie des cinq défenseurs droitiers retenus par Fischer pour cette compétition. Est-il surpris de voir autant de droitiers? «Surpris, non. De toute façon c'est son choix et on doit le respecter. Un droitier jouera à gauche.» Ou alors, le fait de jouer sur des patinoires au standard NHL (plus étroites de 4 mètres) avec des pauses publicitaires poussera le sélectionneur à réduire son banc avec six défenseurs? «Six ou sept, oui, c'est très probablement ce qui va se passer.»
La taille de la glace, justement, génère-t-elle une petite appréhension pour le futur arrière bernois? «Pas plus que ça. On s'adaptera. Tout le monde est logé à la même enseigne de toute façon. Il y aura moins d'espace et le danger pourra venir de partout. On n'aura pas trois semaines pour tout mettre en place!»
Camp de trois jours à Cham
Egalement présent dans cette sélection, le partenaire de Loeffel à Lugano, Mirco Müller, pourrait être placé avec son compère en club pour conserver une certaine logique. «Rien ne dit que l'on jouera ensemble en Chine, mais c'est quelqu'un de calme et qui joue physique. C'est certain que je m'entends bien avec lui», explique le futur défenseur de Berne.
L'objectif avancé par la fédération est une place en demi-finales. Le parcours allemand en 2018 avec cette médaille d'argent face à la Russie a démontré que sans la présence des stars de la NHL, les cartes étaient redistribuées. «On veut jouer pour une médaille, appuie Romain Loeffel. C'est clair que personne n'était satisfait après notre élimination contre l'Allemagne.»
Les Suisses s'envoleront mercredi prochain pour Pékin après trois jours de camp à Cham et un match de préparation contre le Canada. Et tous espèrent bien ne pas emporter le Covid dans leurs bagages.
(ATS)