À 22 ans et pour sa troisième saison en Suisse depuis son retour d'Amérique du Nord, Simon Le Coultre se voyait bien franchir un palier. Mais c'est tout l'inverse qui s'est produit. Avec 13 points à son compteur, l'arrière a livré sa moins bonne saison comptable avec Genève-Servette. Il ne s'en cache d'ailleurs pas. «C'était effectivement compliqué, nous a-t-il confié par téléphone depuis Tampere (Fin), où il se trouve en stage avec l'équipe de Suisse. Je n'ai pas eu une préparation estivale optimale et j'ai dû rattraper le temps perdu.»
Cette blessure en finale lors de la saison 2020-2021 a tout chamboulé, même s'il n'a finalement pas manqué de match. «Cela m'a gêné jusqu'à Noël au moins, précise-t-il. Après une opération, tu prends un peu de poids et tu perds du muscle. C'est assez logique. Même si j'espérais être convoqué par Patrick Fischer pour la préparation au championnat du monde, je me disais aussi que c'était une éventualité que je ne reçoive pas d'appel.»
«Une préparation comme celle-ci, c'est le mode survie»
À moins de dix jours du coup d'envoi du tournoi, le Vaudois des Vernets est actuellement présent en Finlande pour y disputer trois matches de préparation face à la sélection locale, la Suède et la République tchèque. Trois gros morceaux contre lesquels il compte gagner sa place pour son premier championnat du monde. Dans une formation qui s'annonce très forte, il sait que la concurrence sera rude. «Une préparation comme celle-ci, c'est le mode survie, rigole-t-il. Tu tentes de faire toutes les petites choses qui feront la différence aux yeux du staff.»
Dans le staff, justement, il y a un certain Tommy Albelin. Chaque arrière qui passe entre les mains du Suédois ne peut que vanter ses mérites, tant son apport est précieux. «Que m'apporte-t-il? Tout. Absolument tout, rigole Simon Le Coultre. Il a une telle expérience avec plus de 1000 matches de NHL et deux Coupes Stanley. Il peut nous aider sur tellement de points. Ce que j'aime par-dessus tout, c'est son approche toujours positive. Même si nous encaissons un but, il ne va pas te pointer du doigt, mais il va juste montrer comment faire pour progresser à l'avenir. Pour un jeune défenseur comme moi, c'est bon à prendre de le côtoyer.»
En chambre avec son capitaine
Cette préparation de désormais quatre semaines, Simon Le Coultre l'a partagée avec son capitaine à Genève, Noah Rod. «Je m'appuie sur son expérience, précise-t-il. Il sait comment cela se passe. Je suis en chambre avec lui et nous jouons ensemble depuis trois ans. C'est agréable de ne pas se retrouver avec un gars que je ne connais pas, même si ces semaines en équipe de Suisse permettent de nouer des liens avec des joueurs d'autres clubs.»
En espérant que la paire genevoise puisse continuer de cohabiter à Helsinki la semaine prochaine pour la dernière ligne droite. Simon Le Coultre a envie d'y croire: «Comme les gars sélectionnés ne rentrent pas en Suisse, j'ai pris suffisamment d'affaires avec moi. On ne sait jamais (rires).»