Gauthier-Leduc a été chanceux

«J'ai bien cru que cette charge me coûterait la Coupe Spengler»

Grégory BeaudJournaliste Blick

Vendredi, c'est un choc terrible qui a laissé Jérôme Gauthier-Leduc au sol lors de la rencontre entre Lausanne et son HC Ajoie. Le coude de Jiri Sekac a terminé sa course en plein dans son nez. «C'était une charge douteuse... Très douteuse même, si je dois être honnête, a-t-il déclaré après l'entrée en lice du Team Canada lors de la Coupe Spengler. Je trouve assez décevant de voir que de tels gestes ont encore lieu sur les patinoires aujourd'hui.»

Non sanctionnée pendant le match, l'action a tout de même valu l'ouverture d'une enquête contre Jiri Sekac. «Sur le moment, il ne s'est pas excusé, et après non plus, précise le défenseur du HC Ajoie. Mais je ne suis pas pressé d'avoir des nouvelles de sa part.» Le concernant, les nouvelles sont finalement assez bonnes. Surtout au vu des circonstances. «Sur le moment, j'ai bien cru que cette charge me coûterait la Coupe Spengler», a-t-il détaillé.

Sur le moment, le défenseur ne savait pas à quel point le check de Jiri Sekac lui avait fait mal. «Je saignais et sentais une douleur, a-t-il précisé. Mais en général, ce n'est qu'après une nuit de sommeil que tu sais à quel point c'est potentiellement sérieux en ce qui concerne une commotion.» Par chance, il s'est réveillé comme si de rien n'était, ou presque. «Tout de même très fatigué. Le choc a forcément joué un rôle. Ce n'est jamais marrant de se faire frapper de la sorte à la tête. Mais avec Phil (ndlr: Devos, son coéquipier également sélectionné avec le Team Canada) nous avons pris la route très tôt pour venir passer les 24 et 25 décembre en famille à Davos.»

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Dans la précipitation, Jérôme Gauthier-Leduc en a oublié son téléphone portable à la maison. Le contrecoup du choc? «Non, non, rigole-t-il. Avec trois enfants à la maison et les bagages à préparer, ce n'est pas de tout repos.»

Avec des légendes sur le banc

Si sa première rencontre avec le maillot du Canada s'est soldée par une défaite, Jérôme Gauthier-Leduc n'en garde pas moins de sacrés souvenirs. «J'étais nerveux lors de l'échauffement, rigole-t-il. Je ne vais pas le cacher. C'est une grande fierté d'avoir cet écusson sur toi. Mes coéquipiers m'ont également bien aidé à surmonter cette pression.»

Et puis il a également pu compter sur un staff au riche passé, entre Shane Doan, Ray Whitney ou Scott Niedermayer, d'anciennes gloires de NHL. «Lorsque Shane Doan te laisse un message et te demande de le rappeler, tu le fais très rapidement», rigole-t-il.

On pourrait presque se demander si Scott Niedermayer n'a pas davantage fait tourner la tête de Jérôme Gauthier-Leduc que Jiri Sekac. Et ce serait compréhensible, puisqu'il fait partie du club fermé des vainqueurs de la Coupe Stanley, des Jeux olympiques et du Championnat du monde. Avec 740 points en 1263 matches, il est en outre l'un des 30 arrières les plus prolifiques de l'histoire de la NHL.

«En tant que défenseur, j'ai grandi en admirant ce joueur, déclare l'Ajoulot. C'est impressionnant de se retrouver sur le banc avec lui. Il m'aide et me donne de bons conseils lorsque je termine une présence sur la glace. C'est très précieux de vivre de tels moments dans une carrière.»