«C’était le mauvais jour pour manger une fondue». Au moment de prendre la pose pour une photo, John Gobbi a le sourire. Même s’il a arrêté sa carrière il y a trois ans, l’ancien défenseur est toujours très affûté. Fondue ou non. Mais pour fêter son arrivée à Fribourg, le plat typique semblait être une évidence.
Mardi, plus tôt dans la journée, le Léventin a été proclamé CEO de Fribourg Gottéron, comme l’a annoncé Blick en primeur. En soirée, il assistait à la défaite des Dragons contre Genève-Servette (1-2 ap). Ses débuts en lieu et place de Raphaël Berger, il ne les fera qu’en octobre prochain. Pourtant, l’ancien défenseur aux près de 1000 matches de ligue nationale a une vision claire sur la manière de mener cette équipe au succès.
John Gobbi, expliquez-nous comment vous vous êtes retrouvé dans cette course au poste de CEO de Fribourg Gottéron. C’était une surprise pour vous?
Honnêtement, non. Le monde du hockey est assez petit, surtout en Suisse. Je connais très bien la Suisse romande et j’avais eu de très bons contacts avec ce club par le passé. Le poste me correspondait bien en termes de mentalité. Fribourg ressemble à Ambri sur bien des points. Notamment par son aspect populaire.
Vous n’avez pourtant jamais joué à Fribourg…
C’est vrai. Mais en tant que latin, je pense que j’ai une certaine sensibilité pour les clubs romands. Je parle plusieurs langues et j’ai évolué dans plusieurs régions linguistiques. Je pense avoir suffisamment de connaissances pour m’acclimater.
De l’extérieur, cela représentait quoi pour vous, Fribourg Gottéron?
Une patinoire où il ne faisait pas bon venir jouer (rires). J’ai surtout évolué à Saint-Léonard et non dans la patinoire telle qu’elle est aujourd’hui. Mais je connais les supporters du club et je sais que ce sont des fans passionnés, qui donnent tout pour leur équipe.
Il faut avoir été joueur de hockey pour faire un bon CEO?
Je ne dirais pas qu’il faut avoir été joueur. Pas forcément, en tout cas. Mais c’est sûr qu’il faut très bien connaître le monde du hockey sur glace. C’est tout de même un milieu très particulier, et il faut avoir une bonne connaissance du produit de base. Je ne pense pas que ce soit une obligation, mais c’est un gros avantage.
Le fait de ne pas être «du sérail» fribourgeois n’est-il pas un désavantage?
On peut le voir de plusieurs façons. Moi, je me dis que je peux apporter un autre regard. Je me dis que ce sera peut-être même un avantage. C’est finalement comme au Tessin. On croit que notre façon de faire est la meilleure et, tout à coup, on prend la peine de regarder comment cela se passe à Zurich et on remarque que ce n’est finalement pas si mal. Peut-être que d’amener un regard extérieur, qui n’est pas «du sérail», comme vous dites, ce n’est pas forcément un mal. J’ai un excellent réseau dans de nombreuses régions de Suisse.
Cette crise du coronavirus va laisser un trou qui se compte en plusieurs millions. Cela ne vous a pas refroidi?
Je ne commencerai qu’en octobre prochain et je n’ai donc pas les mêmes informations que vous. Mais j’ai l’impression que Fribourg est une équipe bien organisée. De l’extérieur, c’est l’impression que ce club dégage. Les structures sont bien en place. Cela donne confiance.
Comment faire passer un palier à ce club?
A mon avis, le pas vers l’avant a déjà été fait. Chaque département est bien en place. Ailleurs en Suisse romande, Fribourg Gottéron est vu comme un exemple sur la manière de structurer un club. Grâce à cela, on va pouvoir travailler dans la continuité. Ce que je vois, moi, c’est une formation qui va de l’avant. La saison dernière, Fribourg a certes perdu en quart de finale, mais le club a terminé au troisième rang de la saison régulière. Sportivement, les choses sont bien en place. Ce n’est pas rien. Comme je l’ai dit auparavant, je pense que les structures sont bonnes.
Il n’y a rien à améliorer?
Non, ce n’est pas ce que je dis. Fribourg dispose d’une nouvelle patinoire. C’est un outil fantastique. Je suis convaincu qu’avec la BCF Arena, il y a moyen de faire de grandes choses. Mais c’est sur ce plan qu’il y a des revenus à aller chercher pour maximiser les infrastructures et aider le club à aller de l’avant.
Si l’on s’attarde sur votre parcours personnel, c’est une année tout de même particulière que vous avez vécue. L’an passé à pareille époque, vous étiez encore directeur du mouvement junior au Lausanne HC. Entre temps, vous avez signé un contrat avec Genève-Servette qui n’a finalement jamais commencé. C’est fou, non?
(Rires) C’était une année intéressante. Je suis là et j’ai énormément de chance. J’étais déjà très honoré que l’on me considère pour ce poste. Mais ce sera de grosses responsabilités. Je vais essayer d’apporter un maximum de choses pour aider ce club à aller de l’avant.