Merci à vous,
À vous tous,
Parce que dans cette incroyable aventure, nous étions avec vous,
Vous étiez devant nos yeux,
Vous étiez dans nos cœurs.
La douleur de ceux qui ont souffert. Les épreuves de ceux qui ont été mis à genoux par la pandémie.
L’envie de revenir à la vie.
Les visages des femmes, des hommes, des vieux, des jeunes, des enfants et de ceux qui nous ont sauvé la vie: les médecins.
Vous nous avez tous poussés.
Vous nous avez aidés.
Vous avez chanté avec nous.
Ce n’est que le résultat d’un match de football mais ce résultat, cette victoire, ces larmes de joie vous sont dédiés.
Tout est dit dans ce message de remerciement, publié par Giorgio Chiellini au coeur de la nuit londonienne. Le poème du capitaine italien est le parfait mot de fin de cet Euro qui a consacré la Squadra azzurra. Une ultime envolée lyrique pour clore un championnat à l’image de l’époque extraordinaire que nous vivons.
«Nous allons vous divertir»
La victoire finale de l’Italie est aussi celle du jeu, de l’audace, de la passion. «Nous allons vous divertir». La phrase du sélectionneur Roberto Mancini barrait deux pleines pages de la «Gazzetta dello Sport» juste avant le match d’ouverture à Rome. Un mois plus tard, c’est tout le continent qui a vibré pour cette équipe dont le triomphe n’a rien d’un braquage à l’italienne.
C’est le succès d’un collectif sans grande star. Un groupe reconstruit par l’architecte Mancini sur les ruines d’une sélection qui ne s’était même pas qualifiée pour la Coupe du monde 2018. Trois ans plus tard, elle a tout renversé sur son passage. Même dans la douleur, comme ce fut le cas face à l’Autriche en huitième (un peu) et contre l’Espagne en demi-finale (beaucoup).
Dimanche soir, encore une fois, cet orgueil italien a ressurgi. Il a fallu digérer ce but encaissé après moins de deux minutes. Le plus rapide de l’histoire de l’Euro pour une finale. Une heure de frustration puis le flegme britannique a volé en éclats face à la passion transalpine (67e, Bonucci 1-1). Menés par un Chiesa christique, les Azzurri étaient ressuscités.
Donnarumma, le héros trop longtemps honni
Mais pour que la dernière page soit aussi belle que la première, c’était écrit: Gianluigi Donnarumma serait le héros de l’Italie. Ce gamin de 22 ans, gardien et prodige, était devenu un mercenaire cupide aux yeux de tout le pays. «Dollarumma» est sur le point de quitter l’AC Milan pour les millions du PSG. Une bravade qui lui a valu les sifflets du stade olympique de Rome, de son propre public, contre les Gallois.
Mais tout l’or du monde ne suffirait plus aujourd’hui pour lui signifier la gratitude des Italiens. Déjà décisif contre l’Espagne, Donnarumma a encore été le plus fort dans la séance de tirs au but contre l’Angleterre. Né au pied du Vésuve, le gardien a fait exploser de joie tout un pays dimanche soir.