Italie – Pays de Galles, le 20 juin dernier à Rome. Les Azzurri se dirigent vers leur troisième victoire en autant de matches dans cette phase de poule de l’Euro. Le sélectionneur Roberto Mancini décide alors d’offrir quelques minutes de jeu à son gardien de but remplaçant Salvatore Sirigu. Gianluigi Donnarumma, qui n’avait pas encaissé de but depuis 1000 minutes de jeu (!), quitte le terrain. Le portier est hué par le public transalpin, par ses propres fans.
«Il ne court qu’après l’argent», lui reprochent-ils. Les fans de l’AC Milan l’appellent «Dollar Rumma»… Parce qu’il a préféré partir à l’étranger, probablement à Paris, au lieu de devenir une légende du club lombard. La «Gazzetta dello Sport» a qualifié cette affaire «d’éclair dans un ciel bleu». Donnarumma pourrait gagner plus de dix millions de francs par an dans la capitale française.
Un rebondissement phénoménal
Le fait que le PSG dispose déjà de deux gardiens de premier plan avec Keylor Navas (34 ans) et Alphonse Areola (28 ans) alimente les critiques. Mais rares sont ceux qui doutent que Donnarumma s’imposera dans les buts de la capitale française. Le géant d’1m96, qui a signé son premier contrat professionnel à 14 ans, a fait ses débuts dans l’équipe première de l’AC Milan à 16 ans. Six ans plus tard, il est devenu l’un des gardiens les plus complets du monde.
Sa détente? Phénoménale. Il possède une technique de saut particulière, qui lui permet de décoller les deux pieds en même temps en s’inclinant légèrement en l’air. De plus, Donnarumma est un gardien qui n’a pas peur de se tenir loin du goal, car il parvient très bien à lire le jeu. Tout comme le célèbre gardien Manuel Neuer.
À 25 ans, Neuer était encore à Schalke 04. Donnarumma a déjà joué 251 matches toutes compétitions confondues avec les Rossoneri, sans remporter néanmoins de titre majeur. Il ne compte qu’une victoire en Supercoupe d’Italie. Cette situation va certainement changer s’il part à Paris. Mais peut-être même déjà avant, avec l’équipe d’Italie. Le successeur du gardien emblématique Gianluigi Buffon a déjà disputé 32 rencontres internationales. Il n’a perdu que deux fois avec la sélection transalpine: en Ligue des Nations contre le Portugal (0-1) et lors d’un match amical contre la France, où il n’a joué qu’une mi-temps.
Zoff ennoblit la défense
Pendant ce temps, les Italiens n’ont pas perdu depuis 33 matches. Mais même Dino Zoff, le légendaire gardien de but italien, remet en cause le mérite de Donnarumma. «Avec la défense actuelle, je pourrais aussi rester au goal et ne rien encaisser», avait déclaré Zoff, aujourd’hui âgé de 79 ans, au magazine allemand «Spiegel».
Bien sûr, avec Leonardo Bonucci (34 ans) et Giorgio Chiellini (36 ans), les Italiens disposent d’un duo de défenseurs centraux expérimenté, exceptionnel et endurci. Mais Donnarumma est une assurance tous risques, le patron dans la surface. L’homme qui fait le ménage, sur qui les autres peuvent compter. Un homme qui perd rarement son sang-froid. Et, en cas de doute, qui n’hésite pas à envoyer la balle hors des limites du terrain au lieu de la dribbler. Il est simplement l’un des meilleurs gardiens du monde.
Mais le jeune homme de 22 ans n’est pas à l’abri des huées et des d’injures. Ce dimanche soir aussi, Donnarumma sera sifflé. Mais cette fois, ce sera par les fans anglais, et pas par ses propres compatriotes.