Dimanche, Kastriot Imeri portait encore le maillot servettien. Au moment d’entrer sur le terrain pour affronter Zurich, tous ses coéquipiers étaient au courant, sauf lui: le Genevois allait être appelé pour la première fois.
«C’est la plus belle nouvelle de ma vie. Heureusement que personne ne m’en a parlé, sinon j’aurais peut-être eu la tête ailleurs.» Servette a perdu mais rien n’aurait pu gâcher la joie du milieu de terrain qui «en rêve depuis qu’il est enfant».
Kastriot, comment se passent vos débuts avec l’équipe de Suisse?
C’est une joie énorme, une grande fierté pour tous mes proches aussi. Les mots me manquent pour décrire ce que je ressens. J’étais fan de certains joueurs de l’équipe, je les regardais à la TV et aujourd’hui je m’entraîne avec eux.
Il y a quatre ans seulement, vous faisiez vos débuts professionnels avec Servette. Tout est allé très vite pour vous.
C’est vrai. Je ne m’attendais pas à ce que tout ça aille aussi vite. Je suis assez ému quand j’en parle. Cela représente aussi beaucoup de sacrifices, que ce soit pour la nutrition, la musculation ou le sommeil. Mais je ne regrette rien. J’ai une famille qui me pousse depuis le début. Leur montrer aussi qu’ils n’ont pas fait ça pour rien, les rendre fiers.
Est-ce que cette nomination vous a surpris?
Bien sûr, j’ai été très surpris parce que je ne pensais pas que ça arriverait aussi tôt. Déjà être «de piquet», c’était quelque chose d’énorme. Mais je suis prêt.
Quelle a été la réaction de vos proches?
Ils étaient encore plus étonnés, mais forcément très heureux pour moi. Je ne suis pas quelqu’un qui montre beaucoup mes émotions. Là, avec ma famille, la joie était énorme.
Vous avez pu fêter?
Non, parce que je devais être à Lugano le lendemain matin, donc je devais me lever tôt. Mais, on s’est embrassé avec amour.
Est-ce que vous avez un modèle dans cette Nati?
J’aime beaucoup Granit Xhaka, sa façon de se projeter sur le terrain, son caractère aussi pendant les matches. Je suis bien sûr triste qu’il ne soit pas là.
Est-ce qu’il y a eu un bizutage? Vous avez dû chanter?
Non pas du tout. Il n’y a rien eu de tout ça. Je suis arrivé et tout le monde m’a bien accueilli. Je connaissais déjà deux ou trois joueurs.
Une chanson était prête au cas où?
Ouais bien sûr. On aime bien la musique et on en a plusieurs en tête. Si je dois faire un bizutage, je suis prêt.
Vous êtes binational et vous auriez aussi pu jouer pour le Kosovo. Est-ce que vous avez hésité entre ces deux équipes nationales?
Non, cela a toujours été clair dans ma tête. La Suisse m’a tout donné, j’y ai fait mes premières classes et tapé mes premiers ballons. Je n’ai pas non plus ressenti de pression de la part des médias kosovars. Ma famille m’a toujours fait confiance et permis de choisir librement.
Chaque jour apporte son lot de blessés pour la Suisse. Les jeunes vont presque devoir sauver la patrie. Vous ressentez aussi cela?
Tous les joueurs présents à Lugano ont un rôle important à jouer pour l’équipe. Je veux aider la Suisse à progresser, et j’espère à gagner ces deux matches.