L’équipe nationale suisse féminine a un problème. «Nous ne marquons pas assez de buts, déclare l’entraîneur Nils Nielsen avant le match d’ouverture des qualifications pour la Coupe du monde, nous devons changer ça pour cette campagne». La mission des Suissesses débute vendredi à Thoune face à la Lituanie (19h).
Nils Nielsen a donc fait appel à Stefanie da Eira, la meilleure buteuse de la dernière saison de Super League (23 buts avec Young Boys). Cela semble logique. Mais il y a une histoire folle derrière l’arrivée de cette néophyte. La joueuse de l’Oberland bernois est la nouvelle venue la plus étonnante de l’ère Nielsen à la tête de l’équipe de Suisse: Stefanie da Eira aura 29 ans la semaine prochaine, mais n’est professionnelle à l’étranger que depuis trois mois. Et elle a déjà joué avec la sélection portugaise!
La FIFA a autorisé son changement de nationalité
Mais en 2020, la FIFA a assoupli les règles sur le changement de nationalité. Et Stefanie da Eira remplit les cinq conditions. Par exemple, il ne faut pas avoir joué plus de trois matches avec une autre sélection. «J’ai porté exactement trois fois les couleurs du Portugal. J’ai eu un peu de chance. Un match de plus et ça aurait été impossible», explique la Bernoise aux racines lusitaniennes.
Stefanie da Eira a évolué aux échelons juniors avec la sélection suisse, mais a ensuite décidé de jouer pour le pays de ses parents. Toutefois, l’attaquante ne s’est jamais sentie à l’aise au Portugal et n’a jamais vraiment eu l’occasion d’y jouer.
Depuis des années, celle qui possède la double nationalité est une fan de l’équipe nationale suisse, qui s’est récemment qualifiée pour l’Euro 2022 en Angleterre. Désormais, elle fait soudainement partie de l’équipe. «C’est vraiment cool. J’espère que je vais passer un bon moment. Je veux aller à l’Euro. C’est mon grand objectif, pour lequel je travaille également dur dans mon nouveau club.»
Elle est restée en Suisse pour son père
Stefanie da Eira joue pour le Betis Sevilla depuis la pause estivale. Ce n’est qu’à l’âge de 28 ans qu’elle a décidé de partir à l’étranger. Son père est tombé malade il y a sept ans et, en 2020, il a perdu sa bataille contre un mal incurable. «Je n’aurais pas pu me résigner à déménager à l’étranger lorsqu’il était gravement malade», déclare l’ancienne d’YB.
Pendant des années, la buteuse est restée aux côtés de sa famille, a travaillé à 100% dans l’immobilier en tant qu’employée de commerce et est toujours restée en Suisse pendant ses années de Super League avec Bâle, Zurich, Grasshopper et Young Boys.
Il y a quatre ans, Stefanie da Eira a même mis en pause sa carrière durant une saison. «J’avais besoin d’un peu de temps libre. Mais j’ai ensuite réalisé à quel point ce sport me manquait et que je voulais réessayer afin de réaliser mes rêves.» Elle vit désormais son rêve à l’étranger, à Séville, et les débuts dans l’équipe nationale et à l’Euro l’attendent.