Un remplaçant décisif à Aarau
Thomas Castella revit grâce à la Coupe

Le gardien numéro deux du LS a été déterminant dans la qualification pour les quarts de finale, mardi à Aarau (0-1). Le Fribourgeois parle avec franchise de son rôle de doublure, dans l'ombre de Mory Diaw.
Publié: 26.10.2021 à 23:14 heures
Décisif en fin de match, Thomas Castella s'est notamment interposé devant Liridon Balaj (86e).
Photo: Marc Schumacher/freshfocus
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Ugo CurtyJournaliste Blick

Thomas Castella n’avait plus autant vibré depuis «très longtemps». Le gardien du Lausanne-Sport évolue dans l’ombre de Mory Diaw qui a pris sa place à l’été 2020 dans les buts vaudois. Contraint à un rôle de doublure, le Fribourgeois de 28 ans se rattrape avec la Coupe Suisse. Il a été décisif, mardi soir en huitième de finale de Coupe (0-1).

Thomas, vous avez sorti de gros arrêts qui ont permis à Lausanne de se qualifier pour les quarts.
(Il sourit.) Ça faisait très longtemps que je n’avais pas vécu une aussi belle soirée, avec autant d’émotions. Les rares fois où j’ai eu du temps de jeu, j’en suis sorti déçu et frustré. C’était tout l’inverse ce soir dans un match qui comptait. C’est le genre de moments que les gardiens aiment, avec une fin de match tendue et de l’enjeu. Je vais bien dormir ce soir.

Vous vous souvenez du dernier match où vous avez ressenti les mêmes frissons?
Honnêtement, ça remonte à avant la pandémie. J’ai souvenir d’une victoire 4-0 à Winterthour en février (ndlr: 2020). J’enchaînais mon cinquième blanchissage en Challenge League. On était en tête du championnat, tout allait bien. Ça fait longtemps (rires). Depuis, j’ai connu quelques moments sympas par-ci par-là, mais pas comme ça…

Aarau méritait d’égaliser en fin de match, non?
Quand tu n’arrives pas à te mettre à l’abri, tu te fais souvent punir. Mais, on a pu éviter le pire. Il y a peu d’écart entre une équipe de Challenge League qui joue le haut de classement et la lanterne rouge en Super League. Ce n’était pas un défi facile à relever. L’important, c’est qu’on reste sur trois prestations positives, malgré la défaite à Berne.

Vous êtes remplaçant depuis l’été 2020. C’est une situation qui ne doit pas être facile à vivre.
Je vis avec cette frustration, le mieux possible. Il faut être suffisamment intelligent et mature pour gérer. Si je m’applique au quotidien et que je montre la bonne attitude, je serai aussi récompensé. C’était le cas ce soir (ndlr: mardi). Il faut voir une carrière sur le long terme, ne pas péter les plombs à la moindre déception.

Est-ce que vous envisagez un départ au mercato hivernal, un transfert ou un prêt?
Tous les scénarios sont envisageables.

Les quarts de finale de la Coupe n’auront lieu qu’en février. Il faudra attendre quatre mois avant de vivre une nouvelle soirée comme celle-ci.
C’est vrai que c’est long (rires). Mais, je dois être prêt à tout moment. En cas de blessure ou de suspension, je serai à nouveau aligné en Super League. Patience donc. (Il marque une pause) Quand j’avais 19 ans, j’avais vécu deux premières saisons galère à Lausanne. Je voulais tout quitter, arrêter le football de haut niveau et signer à Fribourg. J’avais même appelé le président Alain Joseph pour lui faire part de ma décision. Avec un peu de chance et de hasard, je ne suis pas parti. Depuis, cela fait dix ans que je joue au LS (ndlr: Castella a disputé 188 matches avec la première équipe). Tout peut encore arriver.

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