Un problème avec les arbitres
Le Real Madrid menace de ne pas jouer la finale de la Coupe

Le Real Madrid a dénoncé vendredi, à la veille de la finale de Coupe du Roi face au FC Barcelone, les déclarations «inadmissibles» des arbitres de la rencontre et réclamé que la Fédération espagnole prenne des «mesures appropriées».
Publié: 25.04.2025 à 21:25 heures
Florentino Perez et le Real Madrid vont-ils faire un trait sur la finale de la Coupe du Roi?
Photo: Getty Images
Post carré.png
AFP Agence France-Presse

«Le Real Madrid juge inadmissibles les déclarations publiques faites aujourd'hui (vendredi) par les arbitres désignés pour la finale de la Coupe du Roi, qui doit se jouer demain 26 avril 2025», écrit le club dans un communiqué, appelant la Fédération et les instances de l'arbitrage «à agir en conséquence» et prendre des «mesures appropriées».

Selon la presse espagnole, le Real, qui a suspendu toutes ses activités médias vendredi soir, met sa participation au match en doute, considérant que l'arbitre qui sera chargé de la VAR (vidéo assistance) samedi soir (22h00) n'est pas neutre et qu'il ne peut donc pas officier.

Interrogés en conférence de presse, comme c'est la coutume en Espagne avant chaque finale de Coupe ou de Supercoupe, les deux arbitres avaient dénoncé plus tôt dans la journée les pressions de la chaîne de télévision Real Madrid TV, qui produit chaque semaine des vidéos pour discréditer les hommes amenés à être au sifflet de leurs prochaines rencontres.

«Les vidéos de Real Madrid TV nous énervent tous. C'est ce qui a le plus de répercussions. Quand ton enfant rentre en pleurant du collège parce qu'on lui dit que son père est un voleur, c'est vraiment dur», a déclaré Ricardo de Burgos Bengoechea, en larmes.

Son adjoint, Gonzalez Fuertes, a lui aussi dénoncé «des insultes» en ligne à la suite de ces compilations, et accusé la chaîne de mettre «des cibles sur la tête» de ses collègues.

Il a aussi assuré que les arbitres espagnols n'allaient pas continuer à «supporter» ces pressions entraînant des vagues de harcèlement, et menacé de mesures collectives potentielles.

Colère du Real Madrid

Ces prises de paroles ont provoqué la colère du Real, qui a dénoncé dans la soirée des déclarations «surprenantes» et «très éloignées» des principes «d'équité, d'objectivité et d'impartialité qui devraient prévaloir à quelques heures d'un événement footballistique qui focalise l'attention de centaines de millions de personnes à travers le monde».

Les relations entre le Real et le corps arbitral espagnol sont houleuses depuis des mois, et la tension était déjà montée d'un cran en février, quand le club s'était lancé dans une guerre institutionnelle contre un arbitrage «complètement discrédité» et un système «corrompu de l'intérieur», après des décisions en sa défaveur en Liga.

Mais l'enchaînement des événements de vendredi, à 24 heures à peine de l'un des temps forts de la saison espagnole - et d'une des plus belles affiches du football européen - est sans précédent.

Au point que Javier Tebas, le président de la Liga, qui gère le football professionnel, a dénoncé dans un long message posté sur X une tentative de «prise de pouvoir» du Real Madrid.

«Ce n'est que du sport, du foot», a tenté de relativiser de son côté l'entraîneur du FC Barcelone, Hansi Flick. «Notre responsabilité c'est de protéger les joueurs et toutes les personnes sur le terrain. Ce n'est pas fair-play de s'en prendre à eux, nous avons besoin des arbitres, nous devons les protéger», a-t-il ajouté.

En milieu de soirée, la Fédération espagnole, elle, n'avait pas encore réagi aux demandes du Real.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la