Quelle est la situation de Shaqiri à Lyon après les rumeurs de transfert durant les fêtes de fin d’année?
Toujours aussi mauvaise. Lors du match contre le Paris SG (1-1), il a regardé les 90 minutes de jeu depuis la touche. C’est déjà la septième fois qu’il chauffe le banc lors des dix derniers matchs.
Quelle est sa place dans la hiérarchie des joueurs offensifs lyonnais?
Avec l’attaquant de point Moussa Dembele, Lyon joue désormais avec deux joueurs de soutien offensif. En théorie, Xherdan Shaqiri serait taillé sur mesure pour ce rôle. Problème? Il semble être le numéro quatre dans la hiérarchie pour deux places sur le terrain. L’international brésilien de 24 ans Lucas Paqueta (35 millions d’euros de valeur marchande) et l’international français de 23 ans Houssem Aouar (32 millions d’euros) sont titulaires. Contre Paris, le jeune Rayan Cherki (18 ans, valeur marchande de 20 millions d’euros) est entré en jeu, tandis que «Shaq» est resté sur le banc toute la rencontre.
Lyon a-t-il mal recruté?
L’OL semble avoir pour le moins agi de manière irréfléchie. Avant le changement de système, le club avait prévu d’utiliser Shaqiri, acheté 11 millions d’euros, sur l’aile droite. Un rôle qu’il avait déjà occupé par le passé. Mais on sait depuis la Coupe du monde 2014 que Shaqiri est meilleur lorsqu’il évolue derrière les pointes, dans l’axe. C’est d’ailleurs également l’avis du sélectionneur national Murat Yakin. Shaqiri a déçu à Lyon en 13 matches jusqu’à présent – un seul but et deux passes décisives. «L’Equipe» l’a élu flop du premier tour, avec le gardien Alexander Nübel.
Quelle est la probabilité d’un transfert cet hiver?
Le problème, c’est que Shaqiri est un joueur cher. Non plus du point de vue de sa valeur marchande, qui n’est plus que d’environ huit millions d’euros selon le site spécialisé Transfermarkt. Mais il gagne 350’000 euros par mois avec un contrat valable jusqu’en 2024, comme l’a écrit «L’Equipe». C’est beaucoup d’argent pour les clubs en pleine crise, notamment en Bundesliga ou en Serie A. Surtout pour un joueur de 30 ans. C’est pourquoi un prêt jusqu’à l’été semble plutôt être la solution réaliste.
L’autre solution serait de signer dans un club plus éloigné géographiquement. A chaque période de transfert, des clubs de Turquie (actuellement Fenerbahçe Istanbul), de Russie et, par le passé, de Chine, se bousculaient pour l’attirer. Mais est-il prêt à prendre un tel risque lors d’une année qui sera ponctuée par la Coupe du monde?
Un retour au FC Bâle est-il réaliste?
Les chances sont très minces. D’abord pour des raisons économiques. Ensuite, parce que Bâle veut miser sur de jeunes joueurs et le club rhénan a déjà placé des éléments plus âgés à de nombreux postes. Ce retour ne serait en fait possible que si Shaqiri annonce qu’il veut rentrer en Suisse et qu’il renonce à beaucoup d’argent pour que cela se réalise.
Quand une décision sera-t-elle prise?
Le mercato des grands championnats (Angleterre, Italie, Allemagne, Espagne et France) se termine le 31 janvier. Il est possible qu’un transfert ait lieu si la situation reste ainsi. En Suisse, les clubs peuvent recruter jusqu’au 15 février.
Sa situation est-elle dramatique pour la sélection suisse?
Jusqu’à présent, non. En mars, il n’y aura que des matches amicaux. En juin, la Suisse disputera la Ligue des Nations – une compétition plutôt insignifiante – avec des matches contre la République tchèque, l’Espagne et deux fois le Portugal. La Coupe du monde au Qatar n’aura lieu qu’à partir de la mi-novembre. Il y a donc suffisamment de temps pour changer d’équipe en été et obtenir du temps de jeu. Le problème est simple: après des années difficiles à Liverpool et maintenant à Lyon, il devient de plus en plus difficile de retrouver le rythme.