Commentaire
Le football suisse s'est couvert de ridicule

Les play-off sont morts avant même d'avoir vu le jour. Ce qui était la meilleure solution au mois de mai est devenu dangereux et inéquitable au mois de novembre. Les dirigeants du football suisse n'ont aucune vision et cohérence.
Publié: 11.11.2022 à 19:35 heures
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Dernière mise à jour: 11.11.2022 à 20:03 heures
Comme le FC Saint-Gall et Matthias Hüppi, huit clubs ont retourné leur veste.
Photo: Urs Lindt/freshfocus
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Ugo CurtyJournaliste Blick

Les clubs suisses ont cédé à la peur ce vendredi. Sous la pression populaire et les menaces des forces de police, une majorité d’entre eux a tué dans l’œuf les play-off qui devaient voir le jour en juin prochain. Huit dirigeants ont retourné leur veste. Résultat du vote? 12 non, 8 oui.

L’Écosse, même pas un roux de secours

Cette même formule des play-off avait pourtant été plébiscitée en mai dernier par 80% des équipes de la Swiss Football League. Tout le monde (sauf YB, Zurich, Lucerne et Thoune) avait alors accepté une idée novatrice et courageuse qui aurait fait du championnat suisse un pionnier.

Six mois plus tard, tout ça a été jeté à la poubelle. Au profit de quoi? Du modèle écossais. Mais oui, vous savez, ce championnat aussi excitant qu’un discours de Johann Schneider-Ammann. Il faut remonter à 1985 (!) pour trouver un autre champion que le Celtic ou les Rangers. Même les clubs romands font mieux! C’est dire…

Xamax et Bâle n’ont pas de parole

Le pire dans tout ça? C’est que ces mêmes 20 apôtres du football suisse avaient refusé cette solution britannique… en 2020 seulement! Elle n’avait alors pas été jugée assez attractive. Vous parlez d’une vision pour l’avenir et d’une cohérence.

Deux clubs ont fait basculer le vote ce vendredi. Le Xamax de Jean-François Collet et le FC Bâle de David Degen. Le premier nommé assurait encore jeudi soir sur les ondes de la radio neuchâteloise qu’il était en faveur des play-off. Il avait visiblement changé d’avis (et quelques comptes à régler) le lendemain à Berne.

La police dicte la loi?

Les dirigeants rhénans ont aussi effectué un changement de dernière minute que n’aurait pas renié la girouette de la cathédrale de Bâle. Pour se justifier, David Degen a avancé la mobilisation des supporters et les craintes pour la sécurité.

Ce ne devrait pas être à la police, visiblement incapable de maîtriser quelques centaines d’ultras violents, de décider si une partie de football peut avoir lieu ou non.

Les supporters ont pris le pouvoir

Quant aux autres supporters, leur solidarité nationale et leur engouement dans cette campagne sont à saluer. En moins de deux semaines, ils ont récolté plus de 57’000 signatures.

Mais en leur donnant raison, les présidents de clubs viennent d’ouvrir une boîte de Pandore. Que va-t-il se passer la prochaine fois que les tribunes ne seront pas d’accord avec une décision? Ils ont compris cette semaine qu’il suffit de montrer les muscles pour avoir une voix déterminante au chapitre.

Par manque de courage et de vision à moyen, voire long terme, le football suisse s’est couvert de ridicule.


Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Zurich
FC Zurich
14
7
26
2
FC Bâle
FC Bâle
14
20
25
3
FC Lugano
FC Lugano
14
6
25
4
Servette FC
Servette FC
14
2
25
5
FC Lucerne
FC Lucerne
14
4
22
6
FC St-Gall
FC St-Gall
14
6
20
7
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
14
2
20
8
FC Sion
FC Sion
14
0
17
9
Young Boys
Young Boys
14
-5
16
10
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
14
-10
15
11
FC Winterthour
FC Winterthour
14
-21
11
12
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
14
-11
9
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