Plus de 8000 billets ont déjà été vendus pour la réception du champion de Suisse ce dimanche à la Praille et il s'agit là aussi d'un enjeu majeur: comment fidéliser ce public de «touristes», le terme rendu célèbre cet été par les ultras servettiens? Le phénomène n'est pas propre à Genève et le temps perdu dans les divisions inférieures est difficile à rattraper, mais chaque rendez-vous est l'occasion de progresser et, surtout, de faire grandir cette fameuse communauté de supporters en transformant les visiteurs occasionnels en spectateurs réguliers.
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Pour cela, il faut des résultats, du spectacle et un accueil à la hauteur d'un public qui recherche le confort de son siège plutôt que les déviations dans la course du latéral, et pour lequel la présentation d'une mascotte, fût-elle un étonnant renard, a plus de valeur que la signature d'un ailier gauche.
Bref, Servette entend changer de monde et, dans ce processus, doit accepter certains frottements qui peuvent faire sourire de prime abord, mais qui sont très révélateurs d'une ferveur retrouvée, laquelle ne garantit rien pour l'avenir, mais représente, peut-être, le début de quelque chose de beau et de fort.
Pour l'instant, Servette manque de variété tactique et est trop lisible
Young Boys, donc, se déplace à Genève ce dimanche avec Kastriot Imeri, sans doute, et Jean-Pierre Nsamé, peut-être, mais surtout beaucoup d'ambition et de volonté de profiter du doute qui habite les Genevois après leur début de saison domestique que l'on peut désormais qualifier de comptablement raté après le concassage subi face à Yverdon Sport, ce qui n'était pas exactement le scénario attendu au coup d'envoi.
Servette, s'il est convaincant sur la scène européenne où l'intensité demandée par René Weiler fait merveille et a apporté au peuple grenat des émotions plus vues depuis l'époque où Alex Frei était l'attaquant de pointe du SFC, peine véritablement à faire la différence sur le plan helvétique, pour l'instant. Son jeu, dynamique, intense et physique, est un peu trop prévisible à ce stade et, pour espérer se rapprocher des places européennes, il faudra sans doute un peu plus de variété que de demander à Enzo Crivelli et Chris Bedia de jouer leur vie sur chaque dégagement aérien pour tenter de trouver des espaces pour les joueurs de couloir, lesquels sont priés d'aller vite et de centrer fort.
René Weiler s'est détaché immédiatement de l'héritage d'Alain Geiger
On schématise un peu, mais pas autant que René Weiler, et la destruction de l'héritage d'Alain Geiger, si elle est parfaitement assumée et identifiée, a tout de même un effet pervers: celui d'avoir fait disparaître des certitudes.
En offrant de la liberté à ses joueurs, et en adoptant un mode de management qui pouvait passer pour de l'indifférence et de la distance, mais qui était en réalité d'une grande finesse relationnelle, Alain Geiger responsabilisait son groupe et lui demandait de trouver les solutions lui-même, ce que Gaël Clichy a suggéré à plusieurs reprises ces derniers mois.
René Weiler, lui, est sans doute plus directif et, de nouveau, il est absolument hors de question de dire que la route n'est pas la bonne, car elle a amené Servette à éliminer Genk et à s'assurer la phase de groupe de l'Europa League, ce qui ne vaut peut-être pas tout l'or du monde, mais bien plusieurs millions, et pas des petits.
Il n'en reste pas moins que Servette doit se rassurer, autant qu'envoyer un message à ses supporters ce dimanche. Une défaite face à YB, si elle n'est jamais infâmante tant les Bernois sont au dessus de la concurrence en Suisse, dresserait tout de même un bilan provisoire inquiétant sur le plan comptable, alors que se profilent six semaines à trois matches, le lot des équipes européennes.
Bendeguz Bolla sera dans le groupe pour la première fois
Probablement privé de Keigo Tsunemoto, Alexis Antunes, Micha Stevanovic et Jérémy Frick, selon son site officiel, le SFC devrait pouvoir bénéficier de l'expérience de Bendeguz Bolla sur le flanc droit de sa défense, mais rien ne dit que le Hongrois sera titulaire.
La réaction de René Weiler après la claque infligée par Yverdon sera d'ailleurs très intéressante et scrutée de près. Va-t-il sanctionner des joueurs individuellement en les invitant à s'asseoir à côté de lui ou en tribunes? Ou optera-t-il au contraire pour une sorte de rédemption collective en invitant ceux qui étaient sur le terrain synthétique de la Maladière à se racheter en groupe? Ses choix auront une certaine importance et, peut-être, délivreront-ils quelques messages pour la suite.
Jérémy Guillemenot, pas à l'aise à droite
On pense ici, bien sûr, à la position de Jérémy Guillemenot, laquelle ne peut sans doute pas, à terme, se trouver sur le flanc droit, fût-il dans une position offensive. Le Genevois est un joueur d'axe et ses lacunes sur le côté se voient un peu trop. René Weiler le sait, évidemment, mais tient à son duo de costauds Bedia-Crivelli en pointe. Le non-match face à Yverdon peut-il le faire évoluer ou le pousser à tester d'autres variantes tactiques, celles qui pourraient éventuellement surprendre les futurs adversaires du Servette FC et le rendre moins prévisible? Les réponses sont attendues avec impatience.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | FC Zurich | 14 | 7 | 26 | |
2 | FC Bâle | 14 | 20 | 25 | |
3 | FC Lugano | 14 | 6 | 25 | |
4 | Servette FC | 14 | 2 | 25 | |
5 | FC Lucerne | 14 | 4 | 22 | |
6 | FC St-Gall | 14 | 6 | 20 | |
7 | FC Lausanne-Sport | 14 | 2 | 20 | |
8 | FC Sion | 14 | 0 | 17 | |
9 | Young Boys | 14 | -5 | 16 | |
10 | Yverdon Sport FC | 14 | -10 | 15 | |
11 | FC Winterthour | 14 | -21 | 11 | |
12 | Grasshopper Club Zurich | 14 | -11 | 9 |