Le sponsoring en danger?
Voici les conséquences du rachat de Credit Suisse sur le sport

Le rachat du Credit Suisse par l'UBS préoccupe également le monde du sport. Les nombreux contrats de sponsoring conclus au cours des dernières années seront-ils rompus?
Publié: 21.03.2023 à 18:39 heures
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Dernière mise à jour: 25.04.2023 à 15:17 heures
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Depuis 2021, Credit Suisse donne son nom à la Super League.
Photo: Andy Mueller/freshfocus
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Carlo Emanuele Frezza

Le tremblement de terre en plein milieu de la place bancaire suisse secoue le sport. En effet, depuis plusieurs décennies, Credit Suisse est devenu un acteur incontournable non seulement sur le marché financier, mais aussi sur la scène sportive locale grâce à de nombreux partenariats.

Christian Lang, responsable du secteur de management du sport à l’Université de Saint-Gall et expert en marketing, connaît l’importance de la marque. «Pendant des années, Credit Suisse a été l’un des sponsors les plus généreux envers le sport suisse, avec des engagements de très longue durée. Il est ainsi devenu le sponsor éponyme de la Super League, alors que le football était confronté à un avenir très incertain en raison de la pandémie de Covid-19.»

Pas seulement le football dans le portefeuille

Selon les informations de Blick, Credit Suisse verse environ 8 millions de francs par saison à la plus haute ligue de football suisse. 5 millions de francs supplémentaires sont également déposés chaque année dans les caisses de l’Association suisse de football (ASF). On estime en outre que la banque a versé près de 10 millions de francs par an à l’icône du tennis Roger Federer jusqu’à la fin de sa carrière en 2022. Et ce n’est pas tout: elle est aussi un élément important de la structure financière de la Fondation de l’Aide Sportive Suisse, soutient le plus grand tournoi international de golf de notre pays, ainsi que, dans le domaine de l’équitation, le CHI de Genève et les courses de chevaux White Turf à Saint-Moritz.

Mais, le rachat de Credit Suisse par l’UBS marque-t-il la fin de ce mécénat? Sur le plan juridique, la situation est claire. Lorsqu’une entreprise en rachète une autre, tous les droits et obligations sont transférés au nouveau propriétaire – et donc tous les contrats. Sauf si une clause de sortie spécifique a été convenue, qui permet à l’une des parties de résilier l’accord de manière anticipée. Mais cela ne serait pas le cas, affirme-t-on dans la branche.

Il n’est de ce fait pas étonnant que les partenaires contractuels actuels de Credit Suisse ne paniquent pas en public. RingierSports AG, en tant que régie publicitaire de la Swiss Football League (SFL), et ainsi liée à la banque, déclare que «ces contrats restent valables jusqu’à la fin de la saison 2024/25 de Super League. Nous partons actuellement du principe que nous poursuivrons ce partenariat. Nous sommes en contact avec Credit Suisse à ce sujet.»

Pendant ce temps, la grande banque achetée par l’UBS a fait savoir: «Nous poursuivrons pour le moment nos engagements.»

Le projet de stade à Zurich en danger?

Les clubs de la ville de Zurich, le FC Zurich et le Grasshopper Club Zurich, réagissent, eux aussi, calmement au rachat. Ils sont liés à Credit Suisse par le projet de stade de football sur le site du Hardturm.

«Nous ne connaissons pas la stratégie future des banques impliquées, c’est pourquoi nous ne pouvons pas commenter davantage cette situation», écrit GC sur son site Internet. Le président du FCZ, Ancillo Canepa, fait savoir la même chose, mais ajoute que «la question de savoir dans quelle mesure de tels contrats seront prolongés à l’expiration de la période contractuelle est une autre question. Ce sera alors à la direction compétente de décider.»

Mais pour l’expert en marketing Christian Lang, la suite des événements est quasiment claire. «Je m’attends fortement à ce qu’une grande partie de ces contrats ne soient pas prolongés.» Selon lui, le gros problème réside dans le fait que ces sponsorings seront encore associés à Credit Suisse à l’avenir. «Je doute que l’UBS ou une autre organisation qui lui succéderait veuille investir activement dans ce projet.»

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
18
6
31
2
FC Bâle
FC Bâle
18
21
30
3
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
18
9
30
4
FC Lucerne
FC Lucerne
18
3
29
5
Servette FC
Servette FC
18
2
29
6
FC Zurich
FC Zurich
18
-1
27
7
FC Sion
FC Sion
18
4
26
8
FC St-Gall
FC St-Gall
18
6
25
9
Young Boys
Young Boys
18
-4
23
10
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
18
-12
17
11
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
18
-10
15
12
FC Winterthour
FC Winterthour
18
-24
13
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