L'aventure d'Anton Miranchuk n'a pas encore véritablement démarré au FC Sion, le Russe étant arrivée en fin de mercato et courant encore après sa meilleure forme. «C'est normal, 100% logique. Il a des repères à trouver, mais il monte en puissance», assure Didier Tholot, particulièrement satisfait d'avoir pu compter sur son milieu de terrain pendant la trêve internationale. Valery Karpin, sélectionneur de la Sbornaja, ne l'a en effet pas fait venir au pays, contrairement à Aleksandr Golovin (Monaco) par exemple et Anton Miranchuk a donc pu peaufiner son intégration en Valais. Et c'est peu dire qu'il a mis ce temps à profit puisqu'il s'est fait l'auteur d'une belle prestation en match de préparation face à Stade-Lausanne-Ouchy, inscrivant son premier but en Suisse et offrant deux passes décisives (4-0).
Encore un mois pour revenir au top
Est-ce à dire que le «vrai» Anton Miranchuk sera sur le terrain ce samedi face à Servette? Il y a très fort à parier que le Russe sera titulaire à la Praille dans ce derby du Rhône, mais Didier Tholot n'en attend pas (encore) trop de son numéro 10. «On ne va pas encore voir son plein potentiel. Mais d'ici trois semaines ou un mois, oui. C'est le temps qu'il faut pour remettre un joueur en condition», explique le technicien du FC Sion, ravi de l'intégration de son joueur en dehors du terrain. «C'est un vrai talent, un joueur de haut niveau, mais il ne se comporte pas comme une star.»
Un constat partagé par Reto Ziegler, lequel a côtoyé de très grands joueurs dans plusieurs vestiaires internationaux et est donc parfaitement qualifié pour juger des qualités du meneur de jeu russe. «La première chose, c'est l'homme, la personne. Il est calme, intelligent, posé. Il est très agréable au quotidien», explique le capitaine du FC Sion, qui voit son coéquipier se transformer les jours de match. «Et ça, ça me plaît! Il est introverti en dehors du terrain, mais dès qu'il met le maillot, on le sent épanoui, on le voit s'exprimer.»
Lui qui a joué à la Juventus, à Fenerbahce et à Tottenham, entre autres, comment juge-t-il les qualités du Russe, en comparaison avec le très haut niveau? «Au niveau de la technique, de la vista, il a les qualités pour jouer dans un grand championnat. Aucun doute. Ce que je peux dire par rapport aux grands joueurs que j'ai côtoyés et qui jouent à son poste, c'est qu'il a un petit déficit sur le plan athlétique, mais il peut le travailler. Je pense sincèrement qu'il a encore le temps pour réussir une grande carrière en dehors de la Suisse», estime Reto Ziegler, très heureux de jouer avec lui au FC Sion. «Il apporte quelque chose de plus, c'est évident. On n'avait plus vraiment de numéro 10, de phénomène technique, depuis le départ de Carlitos. Lui incarne parfaitement ce poste», assure le gaucher.
Reto Ziegler a joué au Lokomotiv en 2012
Les deux hommes ont d'ailleurs une petite histoire commune, puisque l'ancien international suisse a joué au Lokomotiv Moscou, le club formateur du Russe, en 2012. «J'étais prêté par la Juventus et le mercato était ouvert un petit peu plus longtemps en Russie, ce qui explique en partie ma signature là-bas. Slaven Bilic, l'entraîneur, m'avait appelé et j'avais besoin de temps de jeu pour rester en équipe de Suisse. J'y ai passé six bons mois», se rappelle celui qui jouait alors latéral gauche et avait 26 ans. Anton Miranchuk, lui, en avait 17 et était encore à l'académie du Lokomotiv. «On en a parlé, bien sûr! Je lui ai demandé si la présidente de l'époque était encore là, mais il m'a dit qu'elle était partie. Je ne sais pas s'il se rappelle de moi en tant que joueur, il faudrait lui demander, mais je pense que oui, il était en fin de formation quand même.» Effectivement, Anton Miranchuk effectuera ses débuts en première équipe du Lokomotiv une année plus tard, fin 2013, alors qu'il venait de fêter ses 18 ans.
Magie du football, les deux hommes sont désormais réunis sous le maillot du FC Sion et ont une aventure commune à écrire, loin de Moscou. «On a parlé du froid et j'ai rigolé en lui disant qu'il allait adorer l'hiver valaisan», sourit Reto Ziegler, impatient de disputer ce derby du Rhône samedi soir à Genève (20h30). Sion, qui ne gagne plus en Super League, peut-il aller s'imposer à La Praille? Il faudra sans doute un grand Anton Miranchuk pour réussir cette performance, mais aussi une belle performance offensive et défensive globale.
L'efficacité offensive, une question collective
«La réussite, ça se provoque collectivement. Il faut aller la chercher, travailler. Il faut de la justesse, des prises de risque. On doit frapper plus, améliorer notre qualité de centres», détaille Didier Tholot, satisfait de l'attitude et de l'état d'esprit de son groupe. Sion a la meilleure défense de Super League, mais une belle marge de progression devant. Et un derby du Rhône est une belle occasion de marquer les esprits.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Zurich | 14 | 7 | 26 | |
2 | FC Bâle | 14 | 20 | 25 | |
3 | FC Lugano | 14 | 6 | 25 | |
4 | Servette FC | 14 | 2 | 25 | |
5 | FC Lucerne | 14 | 4 | 22 | |
6 | FC St-Gall | 14 | 6 | 20 | |
7 | FC Lausanne-Sport | 14 | 2 | 20 | |
8 | FC Sion | 14 | 0 | 17 | |
9 | Young Boys | 14 | -5 | 16 | |
10 | Yverdon Sport FC | 14 | -10 | 15 | |
11 | FC Winterthour | 14 | -21 | 11 | |
12 | Grasshopper Club Zurich | 14 | -11 | 9 |