Mardi soir à Bellinzone, le LS est allé arracher une place en demi-finale de Coupe de Suisse. Une issue heureuse obtenue au bout de la nuit, après une séance de tirs au but qui a permis de rendre le long trajet du retour un peu plus digeste: «J’ai eu le temps de passer les trois dernières années en revue dans le car», raconte Ludovic Magnin. «Et franchement, une lutte pour le top 6 et une demi-finale de Coupe de Suisse, j’aurais signé tout de suite.»
Le coach de la Tuilière en est persuadé: la poursuite de l’aventure en Coupe permettra à ses joueurs de rester pleinement investis pour atteindre leurs objectifs en championnat, avant de penser à la demi-finale fin avril face à Bâle. En Super League, les Lausannois vont en effet enchaîner des rencontres capitales en vue du top 6 et même des places européennes. À commencer par la réception de Servette ce samedi (20h30). Ce derby lémanique se disputera à un niveau jamais atteint dans la jeune histoire du stade de la Tuilière.
«J’attends 12’000 personnes au stade!»
À l’heure où sont écrites ces lignes, plus de 8’000 billets ont d’ailleurs été vendus pour la rencontre. «On sait que l’équipe réagit très bien quand il y a du monde, donc on attend que nos supporters soient là pour une belle communion. Lausanne-Servette, c’est un match qui attire», affirme Ludovic Magnin. Mais l’entraîneur du LS en espère davantage étant donné les performances actuelles de son équipe: «On réalise l’une des plus belles saisons du club depuis plus de 25 ans. Je trouve cependant qu’il n’y a pas assez de monde dans les tribunes. À Noël, certains ont commencé à parler de titre. À partir de là, j’attends 12’000 personnes au stade. Qu’on ne se méprenne pas, on a beaucoup de soutien et les supporters présents sont supers.» Mais l’ancien joueur de la Nati confie un questionnement qui le travaille: «Avant, je pensais que le succès et le beau jeu engendraient plus de monde au match. Mais là, il y a quelque chose que je ne comprends pas.»
En parlant de succès, l'entraîneur évoque aussi son voisin du Lausanne Hockey Club: «Là-bas, ils ont rempli 9600 places en pleine semaine. Et je ne crois pas qu’ils aient plus de titres que nous. Bon, je suis le premier à y aller», rigole-t-il, «mais pour un match comme celui-là, on veut du monde, de l’électricité et de la ferveur… sans débordements, bien sûr.»
Le derby des pépites
Sur le terrain, ce derby sera également marqué par l’affrontement entre Dereck Kutesa et Alvyn Sanches, les deux joyaux du football romand. Le dernier nommé, promis à un avenir sous d’autres latitudes très bientôt, ne cesse d’émerveiller les observateurs: «Il fait une bonne saison, c’est évident. Mais les autres joueurs méritent aussi des louanges. En tant qu’entraîneur, je me dois de dire qu’il y a une équipe derrière qui lui transmet les ballons. On a vu ces derniers temps que, dès qu’il ne les reçoit pas, ça devient tout de suite plus compliqué», fait remarquer le Vaudois. Sans rien enlever au mérite du prodige lausannois, le coach tient aussi à souligner l’importance d’éléments d’expérience comme Noë Dussenne dont il vante la constance et l’éthique de travail ces derniers mois. «La manière dont il a su élever son niveau de jeu et tirer toute l’équipe avec, c’est ça, la force des vrais leaders!»
Sur le synthétique de la Tuilière, le Lausanne-Sport devra donc tenir le rythme imposé par une semaine anglaise, au contraire de son adversaire qui n’a pas joué cette semaine. Faut-il y voir une brèche pour polémiquer? «Absolument pas», répond Ludovic Magnin. «Lors du dernier match gagné 1-0 ici contre Servette, eux avaient utilisé cette excuse mais nous, on ne le fera pas, on sera prêts samedi!» Pour Ludovic Magnin, cette petite pique déguisée est en réalité plus large et s’adresse à l’ensemble du football suisse: «Je ne comprends pas pourquoi il y a autant d'alibis trouvés par rapport aux semaines anglaise. C’est la plus belle chose qui puisse arriver à un club, en coup d'Europe par exemple, d’aller vivre ces matches à l’extérieur, c’est fabuleux.»
Karlo Letica ne s’est pas entraîné
L’ancien entraîneur de Zurich concède toutefois des difficultés liées à la réalité financière du championnat suisse: «On n’est pas prêt à enchainer les matches. On n’a pas le budget, au LS comme ailleurs, pour faire tourner poste par poste. On ne renonce pas, car c’est le pied de jouer l’Europe. Mais il faut accepter et serrer les dents.» En cas de victoire sur les Grenat samedi, les Lausannois se rapprocheraient quelque peu d’une campagne continentale.
Quant à la polémique interne du moment lié au poste de gardien, Ludovic Magnin confirme que Karlo Letica ne s’est pas entraîné cette semaine. Thomas Castella ayant donné plus que satisfaction dans la cage lausannoise à Bellinzone, la transition semble donc se faire davantage en douceur que ce que l’on pouvait craindre. Pour le reste, c’est silence radio à l’heure actuelle: «Vous avez longtemps demandé un directeur sportif à Lausanne, maintenant il y en a un, il faut lui demander. Cela se passe au-dessus de moi.»
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Bâle | 25 | 25 | 42 | |
2 | FC Lugano | 25 | 8 | 42 | |
3 | FC Lucerne | 25 | 6 | 42 | |
4 | Servette FC | 25 | 6 | 42 | |
5 | FC Lausanne-Sport | 25 | 10 | 37 | |
6 | Young Boys | 25 | 6 | 37 | |
7 | FC St-Gall | 25 | 6 | 36 | |
8 | FC Zurich | 25 | -2 | 36 | |
9 | FC Sion | 25 | -5 | 30 | |
10 | Yverdon Sport FC | 25 | -18 | 24 | |
11 | Grasshopper Club Zurich | 25 | -10 | 23 | |
12 | FC Winterthour | 25 | -32 | 17 |