Le SLO, dernier de Super League au coup d'envoi, face à cet Yverdon Sport qui a déjà battu Servette, Bâle et Lausanne cette saison, tout en prenant un point face à YB: la tendance est clairement à faire d'YS le favori logique de cette confrontation. Mais ce n'est peut-être pas aussi simple... Les deux équipes s'affrontent ce jeudi à la Pontaise, à 20h30, pour un derby vaudois qui sera riche en enseignements.
YS déteste venir à la Pontaise
5-0 et 4-1! Yverdon Sport a remporté le championnat de Challenge League la saison dernière, mais a pris deux énormes gifles à la Pontaise face à un FC Stade-Lausanne-Ouchy qui s'est fait plaisir à chaque fois. Avec quatre buts et un assist au total, Florian Danho avait fait très mal aux Yverdonnois et l'attaquant espère évidemment débuter ce soir afin d'améliorer ses statistiques face aux Nord-vaudois.
«C'est un adversaire qui ne nous convient pas chez lui, c'est sûr...», reconnaît Anthony Sauthier, lequel espère toutefois que la bonne forme actuelle d'YS en championnat permettra d'inverser la tendance. Et, surtout, que les nombreux nouveaux venus, qui n'ont eux aucun passif avec le SLO, amèneront un peu de légèreté et permettront à ceux qui ont vécu ces claques, dont le latéral genevois d'YS, de ne faire aucun complexe avant d'entrer sur la pelouse.
Le SLO se présentera sans Lucas Pos, son défenseur central buteur à Winterthour la semaine dernière, tandis qu'YS est toujours privé de ses blessés longue durée.
Le SLO n'est pas assez efficace
Avec cinq buts marqués en six rencontres, le SLO possède de loin la moins bonne attaque de Super League. Ce n'est pas faute de se créer des occasions, mais Anthony Braizat n'a pas encore trouvé le moyen de libérer complètement ses attaquants. L'efficacité fait clairement défaut au onze stadiste, qui a essayé diverses formules en attaque, mais n'a, pour l'heure, réussi à battre que Grasshopper en Super League. Les deux victoires en Coupe de Suisse, face à des adversaires de valeur (Grand-Saconnex et Wil), prouvent toutefois que ce groupe sait marquer.
Ismaël Gharbi, qui s'est d'entrée montré décisif en Coupe de Suisse (un but à Wil) et en Super League (un assist à Winterthour) peut-il représenter le déclic? Les qualités du joueur offensif français sont indéniables et son profil très excitant. Ce soir, il a l'occasion de prouver que, même à 19 ans, il peut déjà se révéler indispensable pour le SLO.
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YS a encore une marge de progression
Yverdon Sport, avec onze points en sept matches, sur-performe dans ce championnat de Super League, mais le plus incroyable, et réjouissant pour le staff nord-vaudois, est que la marge de progression est encore grande. Les dix-sept nouveaux joueurs, tous arrivés en deuxième partie de mercato qui plus est, doivent encore trouver leurs automatismes et bien s'intégrer à leur nouveau pays.
Yverdon Sport a recruté dans tous les horizons et certains joueurs ont déjà pu montrer un bel aperçu de leurs qualités, mais cette équipe est encore en phase de construction. Le plus bluffant, avec cet YS actuel, est de constater à quel point il n'a pas eu besoin de temps pour faire des points, alors que la logique aurait voulu que l'amalgame prenne un peu de temps pour se construire sereinement.
Igor Liziero, à peine arrivé du Brésil, a ainsi été l'un des tout meilleurs éléments lors de la victoire face à Bâle dimanche (3-2) alors même qu'il n'était jamais sorti de son pays avant de débarquer dans le Nord vaudois et qu'il ne connaissait aucun de ses coéquipiers. S'agit-il d'une simple réussite passagère et les points acquis sans être la meilleure équipe sur le terrain, comme à Lausanne ou à Winterthour, sont-ils un leurre?
Si ce n'est pas le cas, et qu'YS continue à monter en puissance au fur et à mesure de l'intégration de ses joueurs, alors le top 6 peut être un horizon raisonnable. Ce sur quoi absolument personne n'aurait misé en début d'exercice.
Deux gardiens qui se connaissent bien face à face
Dany Da Silva face à Kevin Martin: si ce derby entre le SLO et YS aura un accent largement international, à l'image du football d'aujourd'hui, ce sont bien deux gardiens du terroir qui se feront face ce jeudi. Les deux, d'ailleurs, présentent un parcours assez similaire, avec une Super League touchée du doigt assez jeune avant de devoir retourner batailler en 1re ligue ou en Promotion League, puis d'y retourner en tant qu'hommes mûrs et gardiens titulaires.
Le Vallorbier de 30 ans et le gardien de Cossonay, âgé de 28 ans, ont deux caractères bien différents, mais ont eu l'immense mérite de toujours croire en eux et de ne jamais rien lâcher. Les voir face à face a quelque chose de réjouissant et montre que le football professionnel suisse peut encore proposer de belles histoires et laisser de la place aux «gamins d'ici».
Quel que soit le résultat de ce jeudi, les deux portiers resteront solidement en place, eux qui ont repoussé la concurrence en ce début d'exercice et ont la confiance de leur entraîneur. Leur parcours respectif leur a enseigné de ne jamais se relâcher et que rien n'est acquis (ils ont tous deux payé pour le savoir), mais, ce jeudi soir, à l'heure de se saluer avant le coup d'envoi, ils pourront échanger un regard empli de fierté. Ils ont mérité d'être là où ils sont aujourd'hui.
Anthony Braizat contre Marco Schällibaum
Deux générations différentes d'entraîneurs, et deux tempéraments distincts, mais tous deux passionnés. Il arrive que le spectacle entre le SLO et YS ne soit pas que sur le terrain, mais aussi devant les bancs, tant Anthony Braizat et Marco Schällibaum vivent leur match à fond et que les émotions, parfois, débordent. Les deux hommes n'ont jamais franchi les limites et éprouvent un certain respect l'un pour l'autre, mais n'hésitent que rarement à dire ce qu'ils pensent, ce qui leur fait un point commun.
Marco Schälibaum, même s'il s'en défend régulièrement et qu'il aime donner l'image d'un entraîneur apaisé, n'est jamais passif sur son banc et arrive à sourire de ce qu'il appelle ses «soixante secondes», soit la minute qu'il s'autorise, sur nonante, pour lâcher les chevaux.
Dimanche dernier, face à Bâle, il a dit tout ce qu'il pensait à l'arbitre, à Timo Schultz et à Mohamed Dräger lorsque le FCB n'a pas sorti le ballon et a égalisé alors qu'un Yverdonnois était au sol. Mais il s'est vite calmé et a réussi à passer à autre chose, gardant la tête froide pour mener son équipe à la victoire. «Laissez-moi vivre mes émotions de temps en temps...», a-t-il imploré dans un sourire après la rencontre.
Au fond, il a raison, bien sûr: mieux vaut un entraîneur passionné, entier et franc qu'un technicien passif, assis les bras croisés devant son banc. Même si parfois cela donne lieu à des explications plus ou moins sympathiques avec son adversaire ou le corps arbitral...
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | FC Zurich | 14 | 7 | 26 | |
2 | FC Bâle | 14 | 20 | 25 | |
3 | FC Lugano | 14 | 6 | 25 | |
4 | Servette FC | 14 | 2 | 25 | |
5 | FC Lucerne | 14 | 4 | 22 | |
6 | FC St-Gall | 14 | 6 | 20 | |
7 | FC Lausanne-Sport | 14 | 2 | 20 | |
8 | FC Sion | 14 | 0 | 17 | |
9 | Young Boys | 14 | -5 | 16 | |
10 | Yverdon Sport FC | 14 | -10 | 15 | |
11 | FC Winterthour | 14 | -21 | 11 | |
12 | Grasshopper Club Zurich | 14 | -11 | 9 |