Le coach d'YS répond aux critiques
La mise au point d'Alessandro Mangiarratti envers les ultras

Il n'a pas fallu pousser beaucoup Alessandro Mangiarratti samedi soir après le nul à GC (1-) pour qu'il réponde aux critiques émises ces dernières semaines à son encontre. L'entraîneur d'YS, visiblement touché, avait des choses à dire.
Publié: 08.12.2024 à 12:08 heures
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Dernière mise à jour: 08.12.2024 à 12:32 heures
Alessandro Mangiarratti s'estime injustement traité par l'environnement d'Yverdon Sport.
Photo: keystone-sda.ch
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Une fois le match entre Grasshopper et Yverdon (1-1) terminé au Letzigrund samedi, les deux coaches avaient rendez-vous en salle de presse pour y débriefer la rencontre, comme d'habitude. L'occasion pour Thomas Oral, qui n'avait pas encore affronté d'équipe romande depuis son arrivée à la tête des Sauterelles de constater avec étonnement que oui, il existe d'autres langues que l'allemand en Suisse («Je vais devoir prendre des cours de langue!»), mais aussi et surtout pour Alessandro Mangiarratti de s'exprimer pour la première fois depuis les événements musclés de mercredi à Yverdon, où plusieurs dizaines d'ultras d'YS ont patienté (en vain) devant le vestiaire pour lui parler et demander sa démission (en vain aussi).

Comment se sent-il?

Après avoir commenté brièvement le match et estimé à juste titre qu'Yverdon avait mérité d'égaliser en fin de rencontre par Mitchy Ntelo, mais aussi regretté le but encaissé à la 14e, largement évitable, Alessandro Mangiarratti a été interrogé par Blick sur son état d'esprit depuis trois jours. Comment se sent l'entraîneur d'YS face à cette fronde physique des ultras, largement relayée sur les réseaux sociaux, notamment dans les commentaires sur le compte Facebook officiel du club?

«Je le vis de manière assez tranquille...», a-t-il commencé par répondre. «Si tu fais ce travail, il faut avoir la capacité de gérer ces situations. Je ne vais pas dire que je suis content de vivre ces moments, mais je peux apprendre de cette situation. Et je vais dire le mot en allemand d'abord. Je suis dankbar. Grateful en anglais.» En français: reconnaissant. Envers le club, sans doute, qui le soutient, mais aussi envers ses joueurs, qui ont prouvé ce samedi ne pas le lâcher en égalisant à la 82e.

«Je ne comprends pas ce négativisme»

Après une petite pause, Alessandro Mangiarratti a enchaîné de lui-même, sans être relancé, visiblement content (ou soulagé) de pouvoir s'exprimer sur ce thème et de pouvoir vider (un peu) son sac. «Mercredi, c'était le quatrième match de la saison où il y a ces problèmes, des démonstrations contre moi. Là, j'aimerais faire une parenthèse et dire ce que je pense. Je dois dire que je ne comprends pas cette réthorique et ce négativisme autour d'Yverdon», a dit l'entraîneur d'YS, qui a tenu à rappeler certaines vérités, importantes à ses yeux.

«Nous sommes un club qui reste assez petit à l'échelle de la Super League. Nous jouons notre deuxième saison à ce niveau depuis la remontée et nous avons des moyens plus petits que d'autres, c'est une évidence. Nous n'avons pas de centre d'entraînement, par exemple. Attention, on ne se plaint pas! Je décris la réalité. Mais je constate une négativité incroyable, un climat que je ne comprends pas. Il y a plus de tranquillité à Grasshopper ou Winterthour quand les résultats ne sont pas là. Mais nous, à Yverdon, on n'arrive pas à mettre toutes les énergies dans la bonne direction. J'aimerais que l'environnement, les supporters, le club, on soit compacts, unis, qu'on aille chercher les résultats ensemble», a enchaîné Alessandro Mangiarratti, de plus en plus ému au fur et à mesure qu'il donnait ses arguments.

La communication de ses dirigeants passe mal encore aujourd'hui

Si, dans d'autres clubs, les critiques des fans les plus virulents visent parfois la direction ou les joueurs, voire même le président, il est indéniable qu'Alessandro Mangiarratti se retrouve en première ligne à Yverdon, où les fans lui reprochent le manque de résultats, selon eux, mais aussi un jeu jugé trop peu spectaculaire, alors qu'il avait été présenté par ses dirigeants comme un entraîneur «moderne», en opposition à Marco Schällibaum, licencié avant son arrivée. Si Alessandro Mangiarratti lui-même n'a jamais eu un mot de travers envers son prédécesseur, la communication maladroite de ses dirigeants est encore aujourd'hui ressortie dans les discours et sur les réseaux sociaux.

Les fans d'YS, ici lors du match face à Bâle début octobre, en veulent à leur entraîneur.
Photo: Claudio de Capitani/freshfocus

Alessandro Mangiarratti n'en avait pas encore fini de son exposé, samedi, et avait encore des choses à dire pour sa défense dans cette salle de presse du Letzigrund, sous le regard toujours surpris de Thomas Oral, qui n'en comprenait pas le moindre mot. «Il faut être ambitieux, c'est sûr, mais aussi savoir qui on est. Quelques fois, je suis un peu étonné de ces polémiques. Je pense que l'environnement du club pourrait être un peu plus positif. A l'interne, les joueurs travaillent bien, sérieusement, ils sont bien préparés. Ils sont restés ensemble et sont venus prendre un point ici à Zurich. Contre Lugano en Coupe mercredi, une très forte équipe, on a rivalisé, on aurait pu ouvrir la marque. Ce que j'aimerais, c'est qu'on soit ensemble, tous, et qu'on le montre pour ce dernier match contre Sion. Il reste une rencontre jusqu'à la pause, on va tout faire pour mettre la meilleure équipe possible en place», a-t-il encore ajouté, dans une volonté clairement assumée de mettre les choses au point.

Yverdon ne sera sans doute ni barragiste, ni relégable, à la trêve

«Je veux encore dire que je pense que cette équipe est forte. Nous avons eu 5 à 6 blessés toute la saison, mais nous ne nous sommes jamais cassés la tête, nous avons travaillé. Aujourd'hui, à Yverdon Sport, la situation est positive.» Comptablement, elle l'est, avec un point essentiel: à moins que Winterthour gagne ses deux derniers matches de l'année (Servette et Lucerne), Yverdon ne sera ni barragiste ni relégable lors de la trêve hivernale. Comment Alessandro Mangiarratti sera-t-il accueilli samedi avant le match contre Sion? Et comment les ultras accueilleront-ils cette mise au point plus émotionnelle et argumentée que véritablement musclée? La réponse viendra d'eux. Alessandro Mangiarratti, lui, a dit ce qu'il avait sur le coeur.

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
19
6
32
2
FC Bâle
FC Bâle
19
21
31
3
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
19
9
31
4
FC Lucerne
FC Lucerne
19
3
30
5
Servette FC
Servette FC
19
2
30
6
FC Zurich
FC Zurich
19
0
30
7
FC St-Gall
FC St-Gall
19
6
26
8
FC Sion
FC Sion
19
3
26
9
Young Boys
Young Boys
19
-4
24
10
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
19
-9
18
11
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
19
-13
17
12
FC Winterthour
FC Winterthour
19
-24
14
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