Yverdon Sport n’aura donc pas réussi à faire revenir la flamme en Coupe de Suisse. À la peine en Super League, les Nord-Vaudois auraient pu espérer un nouveau souffle, en visant un beau parcours dans une compétition qui les avait vu terminer demi-finalistes en 2022.
Il n’en a rien été. Les Yverdonnois se sont fait sortir sur le score de 0-2 par un FC Lugano bien loin d’être transcendant. Pire encore, les joueurs d’Alessandro Mangiarratti se sont montrés la plupart du temps sans idée et semblaient parfois même peu concernés, galvaudant notamment des coups de pieds arrêtés précieux en fin de rencontre.
Les supporters en colère
Au coup de sifflet final, le public du Stade municipal a d’ailleurs bien fait comprendre sa déception à ses protégés, en les sifflant brièvement, mais copieusement. Alors que les joueurs avaient quitté la pelouse, l'atmosphère est soudainement devenue bien plus électrique qu’en plein match, puisque le noyau dur des supporters nord-vaudois a décidé de manifester son mécontentement. Sous l’œil étonné de la tribune VIP, une quarantaine de membres du KOP14 ont quitté leur emplacement pour se diriger vers les vestiaires, bien décidés à se faire entendre.
Au cœur de leur grief, l’entraîneur Alessandro Mangiarratti dont ils demandent la tête et qu'ils exhortent plus ou moins poliment à prendre la porte. Ils lui reprochent évidemment les mauvais résultats de cette fin d'année, mais aussi un style de jeu trop défensif et l'absence de spectacle.
Les minutes passant, un autre nom s’est fait entendre parmi les supporters: celui de Marco Schällibaum, dont ils demandent le retour. On se souvient qu’en 2023, la direction du club avait décidé de se séparer du coach zurichois alors qu’YS enchaînait une ascension en Super League et une excellente huitième place en première division. La réalité est tout autre aujourd’hui et, l’incompréhension passée, c’est la colère qui domine... d'autant que Schällibaum est lui libre de tout contrat désormais, après avoir été licencié par GC.
Le club confirme
«On traverse toute la Suisse pour assister à ce genre de matches», s'agace un supporter présent. «Je me tape un salaire de misère et je dois encore assister à ça», se désole un autre. La défaite semble décidément être celle de trop et bouscule toutes les émotions.
Mais le nerf de la guerre est surtout la lassitude face aux discours tout trouvés. Les supporters ont en marre d'entendre d'autres personnes que le coach pour justifier une mauvaise passe qui commence sérieusement à durer. Contacté par Blick, Yverdon Sport confirme les faits par l'intermédiaire de son responsable Communication et médias, Loris Tschanz.
Une fois la tension quelque peu retombée, le club a proposé une discussion entre trois représentants du Kop 14 et le président du club Jeffrey Saunders. Celle-ci a duré un quart d'heure et les supporters ont pu exposer leur point de vue. «Nous avons voulu entrer en contact avec eux et nous nous sommes montrés à l'écoute», affirme le club, qui est évidemment inquiet de la situation. «Nous comprenons tout à fait les revendications des supporters et ce que nous pouvons dire, c'est que, comme eux, nous sommes les premiers insatisfaits des résultats actuels.»
Deux matches pour calmer les esprits
Malgré la réaction intimidante de ses supporters, le club relève qu'aucun dommage physique ni matériel n'a été signalé: «La situation a été très bien gérée. La sécurité a tout de suite mené un dialogue constructif avec les supporters, afin d'éviter que la tension ne monte d'un cran. Il était également important pour nous de ne pas impliquer d'autres personnes présentes sur place ni impacter l'équipe adverse, Lugano, dont le bus a pu quitter le stade sans embûche.» Si le club se montre compréhensif et tout à fait ouvert au dialogue, il condamne en revanche les mots très durs qui ont été utilisés à l'encontre d'Alessandro Mangiarratti. «Mangiarratti casse-toi!», «Mangiarratti va fan culo» ou encore un très peu élégant «qu'il sorte de son trou ce fils de ....», tout y est passé. «Nous ne pouvons pas tolérer de tels propos», réprouve fermement YS.
Il s'agira de calmer les esprits en championnat dès ce week-end. Car après ce match face à Lugano, Yverdon Sport en est désormais à six matches sans victoire depuis le 26 octobre et seulement cinq buts marqués depuis cette même date. Pour tenter de finir l’année en douceur, les Nord-Vaudois affronteront encore Grasshopper et Sion avant la pause hivernale. Deux adversaires directs dans la lutte sous la barre qui ne leur feront pas de cadeaux. Le club devra bien entendu apporter une réponse sur le terrain. Mais il est, visiblement, attendu en dehors également.