Alors que le premier rassemblement 2025 de l'équipe nationale approche à grands pas, Murat Yakin a rendu visite à quelques papables à travers l'Europe et... le monde. Ainsi, après avoir rendu visite à Ardon Jashari à Manchester avant son match de Ligue des champions face à City, le Bâlois s'est rendu en Argentine pour s'entretenir avec un certain Lucas Blondel.
Un joueur de 28 ans, dont le père est Vaudois et ancien joueur de tennis (Jean-Yves Blondel), inconnu du grand public en Suisse, mais qui s'est fait un nom au pays de Diego Maradona et de Lionel Messi. «Il joue à Boca Juniors!», s'exclame Roberto Crausaz, recruteur passé notamment par le FC Bâle, qui ne manque pas de rappeler que ce club fait partie des plus grands.
Lucas Blondel était sur les tablettes du FC Bâle
C'est en juillet 2023 que le latéral droit a signé pour le mythique club de Buenos Aires, en provenance de Tigre pour un peu plus de 1,6 million d'euros. Mais l'histoire aurait pu être tout autre. «En 2019, alors qu'il jouait à l'Atlético de Rafaela en deuxième division, nous étions intéressés à le faire venir à Bâle», se souvient le binational Suisse et Argentin, qui avait été alors séduit par le style de jeu de Lucas Blondel et qui n'est pas surpris de l'avoir vu rejoindre le plus grand club d'Amérique du Sud. «Il a tout. C'est un latéral très offensif, mais pas un latéral sans tête qui fonce à 200 à l’heure sans réfléchir. Il sait combiner, jouer avec ses coéquipiers et il a de bonnes connaissances tactiques en plus d'une technique magnifique. C'est très bien pour la Suisse d'avoir la possibilité d'avoir un joueur qui évolue à Boca, où on joue un football très exigeant.»
Forcément, comment ne pas faire le lien avec Ricardo Rodriguez qui évoluait côté gauche avant de progressivement se resserrer dans l'axe et qui possède des caractéristiques similaires? «Je n'aime pas comparer, mais je suis d'accord. C'est un joueur posé, qui va tenter de jouer le une-deux, freiner, repartir...», analyse-t-il, le posant donc dans une case différente de celle de Silvan Widmer, Kevin Mbabu, Jordan Lotomba ou encore Leonidas Stergiou, lesquels sont en concurrence pour le poste. «Ce sont des joueurs qui misent davantage sur le physique.»
Où se situerait le latéral de Boca Juniors dans la hiérarchie quant à une sélection avec les champions du monde en titre, lui qui possède également le passeport argentin? «Cela serait compliqué pour lui. Il y a Gonzalo Montiel et Nahuel Molina, deux joueurs bien rodés en sélection, qui sont champions du monde. Je ne pense pas qu'il soit dans les papiers de Lionel Scaloni.»
Succèdera-t-il à Nestor Subiat?
Si Lucas Blondel n'a finalement pas été transféré par le FC Bâle à l'époque, il pourrait tout de même avoir l'occasion de fouler une pelouse suisse prochainement. Le 25 mars face au Luxembourg à Saint-Gall sous le maillot de l'équipe de Suisse? Pas forcément puisque le Vaudois revient d'une déchirure du ligament croisé subie en mars 2024. La fenêtre de juin pourrait alors être la bonne. «Je ne serais donc plus le seul Argentin à avoir joué pour la Suisse», rigole Nestor Subiat, ancien international suisse qui a découvert la Nati en 1994, quelques mois après sa naturalisation et alors que la Coupe du monde aux États-Unis se profilait.
Clin d'œil du destin, Lucas Blondel pourrait débuter en sélection plus ou moins dans les mêmes conditions: pratiquement au même âge (27 ans pour Nestor Subiat en 1994) et avant le début des qualifications pour la Coupe du monde 2026 au Canada, au Mexique et aux... États-Unis. «Je n'avais pas fait le rapprochement. Ce serait fantastique, c'est un joueur très intéressant», s'exclame l'ancien attaquant, lequel se remémore parfaitement le moment où l'équipe de Suisse lui avait été proposée. Et là encore, l'histoire semble se répéter.
«Je lui passerai le flambeau»
«Après un match joué avec Lugano, Roy Hogdson (ndlr: sélectionneur de 1992 à 1995) était venu me voir. Il m'avait dit: 'Nestor, tu vas être naturalisé, est-ce que cela te dirait de jouer en équipe de Suisse?'. J'ai dit oui, cela serait un honneur», raconte l'ancien coéquipier de Murat Yakin, 32 ans plus tard, certain que l'histoire pourrait être également belle pour Lucas Blondel. «Je lui conseillerais d'accepter. J'ai vécu des moments magnifiques et j'espère qu'il pourra les vivre également.»
Grand fan de Boca Juniors («Je sais tout de Boca, je suis tout ce qui s'y passe»), Nestor Subiat assure qu'il sera présent à Saint-Gall si d'aventure Lucas Blondel y vivait sa première avec la Nati sur le sol suisse. «Pour passer le flambeau», rigole-t-il, assurant que par la même occasion, «20 millions de Bosteros (ndlr: supporters de Boca Juniors) deviendraient également supporters de la Suisse». «La presse argentine et les fans voient ce rapprochement d'un très bon oeil».
Lucas Blondel écrira-t-il une nouvelle page de son histoire en répondant favorablement à l'appel éventuel de Murat Yakin? Affaire à suivre.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Lugano | 24 | 9 | 42 | |
2 | FC Bâle | 24 | 25 | 41 | |
3 | FC Lucerne | 24 | 5 | 39 | |
4 | Servette FC | 24 | 4 | 39 | |
5 | FC Lausanne-Sport | 24 | 10 | 36 | |
6 | FC St-Gall | 24 | 6 | 35 | |
7 | Young Boys | 24 | 5 | 34 | |
8 | FC Zurich | 24 | -3 | 33 | |
9 | FC Sion | 24 | -4 | 30 | |
10 | Yverdon Sport FC | 24 | -17 | 24 | |
11 | Grasshopper Club Zurich | 24 | -10 | 22 | |
12 | FC Winterthour | 24 | -30 | 17 |