Dans un monde idéal, dans un club stable, dans ce Servette FC dont le FC Sion dit vouloir s'inspirer, Didier Tholot serait soutenu et tous les étages du club chercheraient la solution pour repartir de l'avant et enclencher un cercle vertueux. Qui se souvient encore de la série de défaites d'Alain Geiger à Genève? La réaction des dirigeants avait été exemplaire: le calme plat, en tout cas vu de l'extérieur. Et Servette en est là où il en est aujourd'hui.
Mais à Sion, bien sûr, la «marmite commence à bouillir», la première équipe n'ayant pas gagné en Super League depuis le 10 août. Cette expression ne sort pas de nulle part, elle a été employée par un influent membre du club mercredi soir après la défaite face à Zurich, et la marmite désigne bien sûr le président, qui a vu comme tout le monde son équipe se faire balader en première période et n'est pas resté jusqu'à la fin du match. Soyons clairs: si l'entraîneur du FC Sion en ce moment était tout autre personne que Didier Tholot, il serait déjà assis sur son canapé, sa résiliation de contrat en main. Même si l'objectif est le maintien, et que Sion n'est pas relégable, les huit matches sans victoire le fragilisent. C'est injuste? Oui. Mais c'est aussi et surtout malheureusement un fait.
Si Didier Tholot n'est pas encore sur son canapé, c'est parce qu'il bénéficie d'un autre statut, amplement mérité, au vu de tout ce qu'il a accompli en Valais, mais aussi de sa personnalité et de ses valeurs. Le technicien est pragmatique, il a obtenu des résultats, il fait bien défendre ses équipes, qui adhèrent à ses principes. L'homme est un travailleur, humble et attaché au respect de la parole donnée et à la discipline. Le tout donne Didier Tholot, Valaisan d'adoption et entraîneur reconnu.
Sion a la même équipe qu'en Challenge League
Le Français est tellement loyal qu'il a insisté cet été auprès de son président et de son directeur sportif pour attaquer la Super League avec un groupe quasiment inchangé. Il l'a dit: ces joueurs méritent leur chance. Ils ont fait remonter Sion, ils ont rempli leur part du contrat. Sion devait continuer avec eux, jouer la carte de la stabilité, en renforçant évidemment l'équipe par petites touches. Christian Constantin l'a approuvé, disant en privé, et en rigolant à moitié, qu'il était content d'avoir un entraîneur qui ait des résultats et qui ne lui coûte pas cher en lui demandant de recruter des joueurs à coup de millions. En un mot, Didier Tholot s'est engagé pour ses joueurs. Les deux Constantin ont été d'accord et tout le monde était aligné.
Aujourd'hui, les joueurs doivent rendre la monnaie. Ils doivent se battre encore plus. Ils doivent montrer à leur président qu'ils tiennent à leur entraîneur, parce que ce sont les seuls qui peuvent le sauver. Et ils ne peuvent pas le faire en écrivant une lettre ou en allant toquer à la porte du bureau présidentiel pour dire qu'ils croient en leur entraîneur: leur seul moyen est de gagner des matches. Tout de suite.
Les supporters admirent Didier Tholot et ils l'aiment, mais leur avis ne compte pas aux yeux de Christian Constantin, qui ne regarde qu'une chose: le classement. Alors, à Reto Ziegler et à ses coéquipiers de tout donner. Aucun d'entre eux n'a triché jusqu'à présent et ce groupe est sain. Mais la triste vérité est que si les deux matches jusqu'à la trêve ne rapportent pas de points, Didier Tholot sera en grand danger. Personne dans l'équipe ne le veut? Alors, messieurs, faites tout pour que cela n'arrive pas!
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Lugano | 18 | 6 | 31 | |
2 | FC Bâle | 18 | 21 | 30 | |
3 | FC Lausanne-Sport | 18 | 9 | 30 | |
4 | FC Lucerne | 18 | 3 | 29 | |
5 | Servette FC | 18 | 2 | 29 | |
6 | FC Zurich | 18 | -1 | 27 | |
7 | FC Sion | 18 | 4 | 26 | |
8 | FC St-Gall | 18 | 6 | 25 | |
9 | Young Boys | 18 | -4 | 23 | |
10 | Yverdon Sport FC | 18 | -12 | 17 | |
11 | Grasshopper Club Zurich | 18 | -10 | 15 | |
12 | FC Winterthour | 18 | -24 | 13 |