Les centaines de tables dressées s’étendent à perte de vue. Le Centre d’Expositions et de Réunions de Martigny (CERM) s’est transformée en salle de kermesse samedi soir pour la 17e édition du gala du FC Sion. «Le plus grand dîner-spectacle du monde», comme aime l’appeler Christian Constantin.
Les plateaux de choucroute garnie se baladent dans les rangées, créant un ballet savamment orchestré. Le boucher de la région s’est attelé à la préparation de la boustifaille depuis l’été dernier. Environ huit tonnes de chou sont tombées au combat.
Le coup de la panne
Un début de soirée marquée par un faux départ. Un problème avec la régie a retardé les festivités d’une demi-heure. Comme quoi, il n’y a pas que sur le terrain que le club valaisan commet des erreurs techniques. Il y a d’ailleurs fort à parier que le responsable de ce couac ait connu le même sort que bien des entraîneurs de l’équipe première.
A quelques mètres de la scène, Marco Schällibaum est conquis par l’ambiance. L’entraîneur d’Yverdon Sport est attablé avec sa compagne et une partie de son staff. «Je n'ai jamais vu quelque chose d’aussi grand, s’enthousiasme le Zurichois de 60 ans. Même en Suisse allemande, c’est une soirée célèbre. Christian Constantin est un personnage culte. Le gala du FC Sion, faut l'avoir vécu une fois dans sa vie.»
Yverdon Sport dans le carré VIP
La délégation yverdonnoise occupe l’une des meilleures tables de la soirée, dans un carré VIP où le couvert revient à 1100 francs par personne (contre 250 francs en entrée de gamme). Un détail piquant quand on sait qu’YS est aussi en tête de la Challenge League, deuxième division du pays. Le club nord-vaudois pourrait retrouver le FC Sion en barrage de promotion/relégation en juin.
CC a-t-il cherché à amadouer son futur rival? «Pas du tout, balaie Marco Schällibaum. Nous voulons être promus directement et il n’est surtout pas question de compétition. Nous sommes là grâce à Marco Degennaro.» Le directeur général yverdonnois a été un collaborateur de longue date du FC Sion et de Christian Constantin.
Constantin, acteur et crooner
L’omnipotent président du club était forcément au centre de toutes les attentions samedi soir. Vêtu d’un élégant complet de circonstance, le boss est monté plusieurs fois sur scène. Il a notamment rendu un hommage monumental en musique à Thierry Saudan, organisateur de longue date de la fête qui est décédé l’été dernier. Le dirigeant n’a pas réussi à retenir ses larmes et les tremblements dans sa voix au moment de dire adieu à son ami.
Christian Constantin «Crusoé» s’est ensuite fait tantôt acteur, en tenant le premier rôle d’un pastiche de «Seul au monde» tourné en Martinique avec les deux Vincent de «52 Minutes», ou crooner lorsqu’il a interprété la chanson «Mon fils» de Michel Sardou, dédié à Barth Constantin, directeur sportif du FC Sion.
Une affluence en baisse
Le fiston était facilement reconnaissable dans la foule avec son pimpant costard Gucci vert. Vit-on vraiment le dernier gala du FC Sion de l’histoire, comme le répète Christian Constantin depuis des mois? «Je le crois encore, confirme Barth. Allez, il y en aura peut-être encore un. C’est un événement phare de la région, qui nécessite un travail immense.» Libéré de ses obligations pour la tombola, le vingtenaire a laissé sa sœur et sa maman en première ligne. «Il y a un peu moins de monde que les autres années, mais la fête est belle malgré tout.»
Aucun chiffre officiel n’a été articulé. Comme au stade de Tourbillon, il est souvent difficile de connaître le nombre réel de personnes présentes avec le FC Sion. Si la jauge flirtait avec la barre des 7000 en 2022, cette 17e édition a réuni environ 5500 convives. Certains se sont inscrits le soir même. «Nous avons dû rajouter des tables au fond», précise Baptiste Coppey, responsable communication du FC Sion.
Gaëtan Karlen était l'unique joueur de la première équipe présent samedi soir, aux côtés des M21 Gora Diouf et Abdel Zagré. Le championnat étant interrompu par la trêve internationale, l'équipe avait congé ce week-end. Les représentants du FC Sion avaient visiblement d'autres plans que d'assister au gala.
La maestria de Thomas Wiesel
Sur scène, le grand écart est impressionnant, passant des tubes de Kendji Girac aux blagues de Thomas Wiesel. L’humoriste vaudois, présenté comme un «fan du Lausanne-Sport», est arrivé sous quelques huées. Il est reparti sous une ovation, après avoir allégrement taclé le club et ses dirigeants durant une demi-heure soutenue. «C’est un événement unique au monde. Pendant quatre heures, tu as l’impression d’être à Las Vegas. Quand tu sors, tu comprends très vite que tu es toujours à Martigny. Mais tu as dépensé autant que si tu étais allé à Las Vegas.»
En parlant de gros sous, la soirée rapporte environ un million de francs au FC Sion. Cette année, la nouvelle loi en vigueur a obligé les organisateurs à renoncer à l’habituelle tombola et ses tickets entre 100 et 200 francs. Pour compenser ce manque à gagner, le prix d’entrée a été revu à la hausse et chaque table avait la chance de décrocher un week-end en Ferrari ou un séjour à Marrakech.
Chris McSorley venu en voisin
Chris McSorley n’a pas été l’un des heureux gagnants. La légende du club de hockey de Genève-Servette vivait son deuxième gala. «Chaque année, ils arrivent à monter la barre encore un peu plus haut.» Le Canadien, remercié par Lugano en octobre, est venu en voisin. Il est impliqué dans la reconstruction ambitieuse du HC Sierre. «Nous voulons écrire notre future dans l’élite du hockey suisse. Notre projet peut tout à fait coexister avec le FC Sion, pour le bien de tout le Valais. D’ailleurs, je crois que plus personne ne croit Christian quand il dit qu’il va arrêter.»
Le président CC pourrait-il passer du football au hockey, de Sion à Sierre? La question fait rire Chris McSorley qui a une «confiance totale dans les personnes déjà en place». «Par contre, je dois être le seul entraîneur en Suisse romande qu'il n’a pas engagé (ndlr: et licencié). J’y crois encore parce que je sais qu’il a mon numéro.»
Boney M en bouquet final
Après plus de quatre heures de repas-concert, la soirée s’est terminée sur une note disco. La chanteuse de Boney M, Liz Mitchell, a enchaîné les tubes du groupe des années 70 et 80. Le DJ a ensuite emmené les convives jusqu’au bout de la nuit. Un bal que ce récit ne vous contera malheureusement pas.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | FC Lugano | 18 | 6 | 31 | |
2 | FC Bâle | 18 | 21 | 30 | |
3 | FC Lausanne-Sport | 18 | 9 | 30 | |
4 | FC Lucerne | 18 | 3 | 29 | |
5 | Servette FC | 18 | 2 | 29 | |
6 | FC Zurich | 18 | -1 | 27 | |
7 | FC Sion | 18 | 4 | 26 | |
8 | FC St-Gall | 18 | 6 | 25 | |
9 | Young Boys | 18 | -4 | 23 | |
10 | Yverdon Sport FC | 18 | -12 | 17 | |
11 | Grasshopper Club Zurich | 18 | -10 | 15 | |
12 | FC Winterthour | 18 | -24 | 13 |