«Papa Noël, un nouveau coach stp!», brandissaient les supporters ultra d'Yverdon Sport lors des dernières minutes de la rencontre face au FC Sion. Celle-ci s'est achevée par une défaite (0-1), la cinquième lors des sept dernières rencontres de championnat, dans un stade Municipal qui n'a plus rien de la forteresse qu'il avait pu être la saison dernière. Les Nord-Vaudois n'avancent donc plus, ou très lentement, et la tension monte autour du club. Le cordon de sécurité empêchant l'accès aux vestiaires après la rencontre le montre bien.
Sportivement parlant, YS voit derrière lui Grasshopper revenir à deux unités grâce à sa surprenante victoire sur la pelouse du FC Bâle samedi soir (0-1). Winterthour, qui a perdu son match face à Lucerne en raison de deux buts encaissés durant le temps additionnel, reste, lui, à quatre points. Si Alessandro Mangiarratti estime que certains joueurs n'en font pas assez, son gardien Paul Bernardoni, à qui il est difficile de reprocher quoi que ce soit, partage l'avis de son coach. Interview.
Comment expliquer cette défaite?
On débute mal le match. C'est devenu obligatoire de courir après le score ces derniers temps. C'est très frustrant. Sincèrement, ce match-là, je n'arrive pas à l'expliquer. Quand on voit notre deuxième mi-temps durant laquelle on est offensifs, on n'a pas peur et on y va... Et quand je vois la première mi-temps où on est attentistes... Au bout d'un moment, on fait quelques conneries et ça pète. Non, je n'ai pas d'explication ce soir. Beaucoup de frustration et il n'y a pas pire dans le football.
Il y a un manque de confiance, forcément, qui en découle.
Oui, clairement. On sait qu'on a un terrain compliqué et que normalement, ça peut être notre force. Mais parfois, j'ai l'impression qu'on attend d'êtres menés pour réagir. Et finalement, on tombe sur une belle équipe de Sion qui a su mener ses coups à bien. On va couper, on va partir en camp, ça va faire du bien. Et puis il va falloir faire plus, parce qu'avec 17 points, on ne se sauve pas.
Ça, l'entraîneur vous le dit. C'est sur le terrain le problème?
Bien sûr. De toute façon, on peut dire ce qu'on veut, la tactique, le machin, mais à un moment, quand on rate un contrôle, ce n'est pas la faute du coach. Quand je prends des buts ou qu'on n'en marque pas, ce n'est pas non plus que la faute du coach. C'est un tout et je pense qu'aujourd'hui, on est Yverdon, on a 17 points et on est devant deux équipes. Il faut aussi savoir qui on est et il va falloir qu'on se batte jusqu'au bout. On a besoin de tout le monde. Il y a des choses, ce n'est pas de notre ressort. Nous c'est le terrain et il faut qu'on en fasse plus.
C'est ça la frustration sur un match comme ça, c'est qu'en fait, vous êtes à niveau.
Mais oui, je suis persuadé qu'on est à niveau. Si on a 17 points là, c'est normal. On en mérite même plus. Mais le problème, c'est que des fois, on entame le match un peu en dilettante. Et en Super League tu le payes cash. C'est la différence entre la première et la deuxième division. Maintenant, on sait, on a fini le premier tour, on a 17 points. Il va falloir en reprendre au moins 17 et se battre. Moi je suis prêt, je sais que les mecs sont prêts.
Vous terminez tout de même l'année hors des places dangereuses.
Même si on a 1, 2 ou 3 points d'avance, je pense que Grasshopper et Winterthour aimeraient être à notre place. Ce qui est pris n'est plus à prendre. Maintenant, il va falloir arrêter de laisser filer les points.
Comment vis-tu le match avec les supporters qui crient derrière toi leur envie de voir votre coach s'en aller?
Je suis dans ma bulle moi, je n'entends pas. Après, ça ce sont leurs histoires. Nous, on se base sur le terrain. Aujourd'hui, c'est le coach qui est ciblé et si on continue à ne pas voir de résultats, ça va être nous les joueurs. Donc à un moment, il faut aussi arrêter de se cacher. Pour le coup, j'ai vécu que ça dans ma carrière. Des moments où c'est un petit peu dur. On peut changer plein de choses, mais si on ne fait pas plus... De toute façon, tout ce qui se passe, ça part de nous. Donc qu'on soit cohérents, qu'on soit à fond, et puis on va faire des résultats. Ça, j'en suis certain.
Tu le dis, il y a un problème d'état d'esprit dans l'équipe. Tu dirais que vous avez besoin de quoi pour 2025?
Que tout le monde coupe, que tout le monde se regarde dans un miroir, que tout le monde s'analyse. Quand je vois l'élan qu'on a donné en deuxième mi-temps, avec les mêmes joueurs, elle est là la différence. Quand tu joues le maintien, il faut se responsabiliser. Quand tu le fais, bizarrement ça va beaucoup mieux après. Je le dis là, mais je l'ai déjà dit en face de mes coéquipiers. Je n'ai aucun problème avec ça. Je sais qu'on a un bon groupe, avec des bons gars. On a la chance d'avoir 17 points. C'est une vraie chance, donc il va falloir continuer, mais il faudra en faire plus.
Penses-tu qu'il manque une personnalité qui pourrait pousser un coup de gueule?
Des fois, quand on crie trop, on n'est plus écouté. Donc, non. Moi, ce que je pense, c'est qu'il faut encore plus d'exigence envers soi-même. Et ça va le faire. Cela se joue souvent à peu de choses: aujourd'hui, on touche la barre, ils sauvent sur la ligne on ne sait pas comment, ... Ça va arriver, mais il faut qu'on arrête de donner.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Lugano | 18 | 6 | 31 | |
2 | FC Bâle | 18 | 21 | 30 | |
3 | FC Lausanne-Sport | 18 | 9 | 30 | |
4 | FC Lucerne | 18 | 3 | 29 | |
5 | Servette FC | 18 | 2 | 29 | |
6 | FC Zurich | 18 | -1 | 27 | |
7 | FC Sion | 18 | 4 | 26 | |
8 | FC St-Gall | 18 | 6 | 25 | |
9 | Young Boys | 18 | -4 | 23 | |
10 | Yverdon Sport FC | 18 | -12 | 17 | |
11 | Grasshopper Club Zurich | 18 | -10 | 15 | |
12 | FC Winterthour | 18 | -24 | 13 |