Le tableau s’assombrit pour Manchester City. Le titre de champion d’Angleterre n’est plus dans le viseur depuis longtemps. Désormais, les Citizens sont éliminés de la Ligue des champions après leur défaite 3-1 mercredi sur le terrain du Real Madrid.
Les coups du sort s’enchaînent pour le club de Manuel Akanji, actuellement blessé, encore sous contrat jusqu’en 2027. Mais le plus dur reste peut-être à venir. La plus belle époque du club mancunien risque de se terminer abruptement. On attend prochainement le verdict d’une affaire qui pourrait se terminer par une relégation forcée.
Une déduction de 60 à 100 points
Plus de 100 chefs d’accusation ont été rassemblés par la Premier League contre le club. Depuis février 2023, l’affaire est entre les mains d’une commission d’enquête indépendante. City est accusé d’avoir enfreint les règles financières de la ligue. Le verdict est attendu ce printemps.
Alors qu’au début de l’affaire, on spéculait encore sur la direction que pourrait prendre une sanction, la ligue a depuis fourni des exemples concrets. Everton s’est vu retirer une fois six points et une fois deux points pour avoir dépensé plus d’argent qu’il n’aurait dû le faire selon les règles. Quatre points ont été retirés à Nottingham Forest.
Les deux clubs ont été sanctionnés pour des infractions qui semblent minimes en comparaison des accusations portées contre Manchester City. Un spécialiste britannique des finances du football a donc calculé une éventuelle sanction. Et il est arrivé à une déduction de 60 à 100 points! Cela équivaudrait à une relégation forcée pour le champion en titre.
Déjà sanctionné en 2020
L’astuce à laquelle City aurait eu recours est bien connue. Le club a comptabilisé comme des recettes de sponsoring ce qui serait en réalité des paiements directs provenant de la fortune des propriétaires du club depuis Abu Dhabi. Or la ligue interdit de dépenser plus d’argent qu’un club ne peut en générer par ses propres moyens.
En 2020, le club avait déjà été sanctionné pour des raisons similaires. L’UEFA voulait alors exclure City de la Coupe d’Europe pour deux ans. À l’époque, un appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) avait permis d’éviter la sanction aux Citizens. Ils ont notamment été acquittés parce que les faits étaient prescrits.
«S’ils m’ont menti, je suis dehors»
Cette fois encore, les représentants du club vont se défendent bec et ongles. Les négociations doivent se poursuivre jusqu’au niveau gouvernemental, car le Royaume-Uni entretient des relations étroites avec les Emirats arabes unis. Lorsque des «liens plus étroits» entre les deux pays ont été annoncés en 2021, Mohammed bin Zayed Al Nahyan était le négociateur du côté des Emirats. Il est le beau-père de Mansour bin Zayed Al Nahyan, dont le City Football Group détient 100% des actions de Manchester City. Le monde est petit.
La question est de savoir si la Premier League se laissera impressionner par ce jeu de puissance. Ou si le point de vue des clubs qui reprochent à City d’avoir acheté sa domination sportive par des moyens déloyaux va s’imposer. Une idée étayée par le fait que, depuis l’arrivée des cheikhs en 2008, Manchester City a dépensé environ 1,3 milliard de plus pour les transferts qu’il n’en a gagné en vendant des joueurs.
On ne sait pas encore quand le jugement sera publié. Tout comme la question de savoir ce que ferait Pep Guardiola en cas de condamnation. On connaît le point de vue de l’entraîneur vedette, qui croit en l’innocence de son club: «Mais s’ils m’ont menti, je suis dehors», affirme-t-il. Sur le terrain, Pep Guardiola brûle certainement d’envie d’accomplir une remontée historique pour les Citizens.