La phrase est devenue un cliché, une réponse banale et préconçue, au même titre que «l’important c’est les trois points» et «match après match». C’est pourtant vrai: «tout va très vite dans le football»… et surtout au FC Sion.
Il y a moins de trois mois, Barthélémy Constantin prônait la sérénité après deux saisons houleuses et un sauvetage miraculeux. «Nous sommes en train de restructurer le club à tous les étages», s’était alors félicité le directeur sportif à la veille du début de saison, faisant référence aux arrivées de Gelson Fernandes (vice-président) et Massimo Cosentino (directeur général venu de l’Inter Milan).
Fini aussi les pronostics ambitieux et les grandes phrases, place à l’humilité et au labeur. «C’est sur le terrain que nous devons parler». A ses côtés, l’entraîneur Marco Walker hochait de la tête, se réjouissant de travailler dans la continuité.
«Un hamster dans sa roue»
Cette conférence de presse de fin-juillet paraissait bien lointaine cette semaine, et pas seulement parce que l’automne s’est installé dans le pays. Marco Walker a été relevé de ses fonctions vendredi dernier et Paolo Tramezzani est désormais le (nouvel) homme providentiel. Un Italien qui va entamer son… troisième mandat sur le banc valaisan dimanche avec la réception de Bâle.
Les noms d’entraîneurs défilent, les colères du président Christian Constantin aussi, mais le FC Sion est toujours empêtré dans un éternel recommencement. «Comme un hamster dans sa roue», a imagé jeudi un journaliste alémanique devant les dirigeants sédunois. Une expression – inconnue en français – qui n’a pas plus à Gelson Fernandes. «Nous sommes restés très calmes dans la façon de gérer les choses, a souligné l’ex-international. Les dirigeants doivent aussi faire leur autocritique. Nous voulons amener le club dans une nouvelle direction et cela prend du temps.»
Le vice-président de Tourbillon était intervenu publiquement pour défendre Marco Walker, ne faisant que retarder l’inévitable couperet. «Après une analyse profonde, et un peu de recul, nous avons posé un diagnostic: nous n’étions pas assez préparés au moment de la reprise et pas suffisamment méticuleux. Changer d’entraîneur était devenu une évidence. Nous devons désormais offrir un cadre idéal pour que Paolo [Tramezzani] puisse s’épanouir.»
Le fugace Tramezzani
Le technicien italien a clamé jeudi son attachement viscéral au FC Sion, ce club «où il se sent à la maison». Mais le coach a aussi reconnu un caractère impulsif, un paramètre qui explique peut-être qu’il n’a jamais entraîné la même équipe plus de 31e fois. À Sion, il n’a dirigé en moyenne que 15 matches. Ce qui nous amène à la 25e journée de Super League et au 5 mars prochain. Sera-t-il encore en poste en Valais?. «Je l’espère, s’amuse-t-il. Je veux durer le plus longtemps ici. Jusqu’à maintenant ma carrière a manqué de continuité et je le regrette. Mais je veux croire que j’ai changé, sur et en dehors des terrains.»
Au FC Sion, comme ailleurs, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Les Valaisans ont désormais neuf matches jusqu’à Noël pour démontrer que le club peut passer des paroles aux actes.