Cela n'aurait dû être qu'un message de paix lors de la Coupe du monde au Qatar, mais c'est devenu un enjeu politique majeur. Les brassards de capitaine avec le slogan «One Love» sont sur le point de créer un sérieux bras-de-fer. Granit Xhaka, capitaine de l'équipe de Suisse veut d'ailleurs le porter durant la compétition.
La Suisse et d'autre nations européennes participants à la Coupe du monde souhaitent arborer cet arc-en-ciel sur le biceps. Ils souhaitent, ainsi, faire passer un message d'amour universel et de respect mutuel entre tous les êtres humains, indépendamment de leur origine, de leur religion, de leurs opinions politiques ou de leur orientation sexuelle.
Mais la FIFA semble ne pas apprécier ce geste. Elle s'oppose à cette action de solidarité entre les nations. C'est pourquoi, peu avant le coup d'envoi, elle a créé de toutes pièces sa propre ligne de brassards avec différents slogans. Mais ce n'est pas tout: l'instance dirigeante a également menacé de conséquences si le bandeau avec le slogan «One Love» était quand même porté par les capitaines.
Amende ou sanctions plus lourdes?
La FIFA argumente en disant que les messages politiques de toute sorte sont interdits. Le capitaine français Hugo Lloris ne portera pas le bandeau controversé pour des raisons personnelles. Et que fait la Fédration suisse dans toute cette histoire? Du côté de l'ASF, on estime que ce symbole est un signe de tolérance et de respect et qu'il est donc tout sauf un message politique. «Pour l'instant, nous avons l'intention de maintenir le brassard de capitaine, déclare le responsable des médias Adrian Arnold au Blick. Il correspond exactement aux valeurs que nous défendons sur et en dehors du terrain: Respect, tolérance et solidarité».
«Pour l'instant», sans doute parce que la FIFA n'a pas encore pu communiquer comment elle entendait sanctionner cette «infraction au règlement». Des amendes sont-elles prévues pour ce message pacifique? Ou des sanctions plus lourdes pourraient-elles être prononcées?
C'est tout à fait possible. Si le brassard du capitaine tombe sous le coup du règlement sur l'équipement, Granit Xhaka recevrait un carton jaune avant le coup d'envoi contre le Cameroun. S'il le porte à nouveau contre le Brésil, il serait suspendu.
Jusqu'où la FIFA va-t-elle aller dans cette histoire?
Le chef de presse de l'ASF ne veut pas entrer dans les spéculations sur une éventuelle sanction. «Nous attendons maintenant de voir ce que la FIFA va communiquer», constate-t-il.
Selon les informations du Blick, l'ASF étudie déjà les différents scénarios. Il semble clair que l'ASF s'accommoderait de conséquences financières pour défendre le message pacifique de tolérance. En cas de sanctions plus sévères, une réflexion devra probablement être menée. La question est: jusqu'où la FIFA va-t-elle aller dans cette querelle?
Xhaka a d'ailleurs déjà porté le bandeau lors du dernier match amical face au Ghana et lors des deux derniers matches de la Ligue des Nations. Là, le signal était encore toléré.
Par ailleurs, les Pays-Bas, le Pays de Galles, l'Angleterre, le Danemark et l'Allemagne souhaitent également - pour l'instant - maintenir le bandeau de capitaine «One Love». Les trois premières équipes nommées sont d'ailleurs engagées ce lundi.