Rattrapée en fin de match contre la Roumanie (2-2) et le Kosovo (2-2) en juin et en septembre dernier, accrochée ce dimanche face au Bélarus (3-3): les dernières sorties de l'équipe de Suisse font peine à voir. Seule éclaircie au milieu de tout ce marasme: la deuxième mi-temps face à Andorre à Sion.
Mais là encore, la Nati avait montré un certain manque d'idée et de tranchant offensif en validant son succès 3-0 uniquement lors de la dernière demi-heure. Plus inquiétant encore, l'équipe favorite de ce groupe de qualification a encaissé sept (!) buts lors de ses quatre derniers matches. Quel est donc le problème?
Granit Xhaka sans explication
«Il est difficile d'expliquer comment il peut arriver trois fois de suite que nous soyons dominants pendant de longues périodes, mais que nous ne puissions pas le faire durant 90 minutes», explique un Granit Xhaka qui a forcément vécu une soirée très contrastée. «Le record (ndlr: 118 sélections) me rend fier, mais le plus important aurait été de rentrer à la maison avec trois points.» Chose qui n'a donc pas été le cas et qui met l'équipe de Suisse en difficulté dans son groupe de qualification.
Du côté de Vincent Cavin, entraîneur assistant de la Nati, on peine également à trouver des explications. «On n'a pas tout compris et c'est difficile d'analyser rapidement après une rencontre pareille, concède-t-il dans les entrailles du Kybunpark. C'est important de laisser redescendre les émotions et de prendre le temps d'observer ce qu'il s'est passé.» Compliqué de tirer des conclusions, mais il faut tout de même admettre que cette équipe déçoit dans ces matches qu'elle serait censée dominer de la tête et des épaules.
«C'est un scénario qui se répète et les adversaires le voient»
«C'est de nouveau un match où l'on menait face à une équipe passive et avec un scénario qui se renouvelle, continue-t-il, interloqué. L'adversaire est tellement passif qu'on a l'impression qu'on doit juste faire un powerplay devant leur but comme au hockey et on oublie qu'ils sont onze et qu'ils ont aussi des qualités. C'est un scénario qui se répète et les adversaires le voient. On remarque que chaque équipe change de système lorsqu'ils nous affrontent, optant pour une vision plus défensive et attendant qu'on s'endorme.»
Reste que ce groupe dispose des qualités pour battre les adversaires qu'il rencontre dans ce groupe qualificatif. Alors comment s'entraîner pour empêcher qu'une telle déconvenue se reproduise en novembre, lors du sprint final? «Ce n'est pas évident de travailler ces dynamiques de match, explique Vincent Cavin. Ce ne sont pas des aspects liés à la tactique. Si on regarde la première mi-temps, ils ne sortent pas de leurs seize mètres et tout à coup, ils se réveillent et nous mettent en difficulté. C'est difficile, car c'est un aspect mental.»
Amélioration nécessaire en novembre
Si un manque de confiance paraît criant depuis le retour en fin de match de la Roumanie à Lucerne en juin, un manque d'idées sur le plan tactique est également à pointer du doigt. En effet, ce dimanche, comme lors des quatre dernières rencontres, l'équipe de Suisse a eu la possession de la balle, mais paraissait pratiquement incapable d'en faire quoi que ce soit. Il n'est donc pas étonnant de constater que l'ouverture du score de Xherdan Shaqiri soit tombée d'une frappe de l'extérieur de la surface de réparation adverse.
Murat Yakin devra ainsi aussi trouver des solutions, et rapidement, s'il entend pouvoir poursuivre l'aventure avec l'équipe de Suisse et éviter une catastrophe en ne se qualifiant pas pour l'Euro en Allemagne.