Les défis du dossier suisse
Sion veut accueillir l'Euro 2025

Un championnat d'Europe à échelle humaine. L'ASF en rêve et travaille en coulisses pour organiser l'Euro féminin en 2025. Plusieurs points d'interrogation subsistent autour des stades disponibles dans le pays.
Publié: 30.12.2021 à 14:54 heures
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L'Association suisse de football veut accueillir l'Euro 2025 dans le pays.
Photo: Keystone
Matthias Dubach et Alain Kunz

Le football féminin est en plein essor et la Suisse compte bien en profiter en organisant l’Euro 2025. Le pays espère organiser la compétition pour la deuxième fois après le championnat d’Europe masculin en 2008. Même le Conseil fédéral soutient le projet.

«Je serais très heureuse si une candidature suisse pouvait voir le jour, a souligné pour Blick Viola Amherd, dont le dicastère comprend notamment les sports. Un championnat d’Europe dans notre pays renforcerait la popularité du football féminin et susciterait un engouement pour ce sport encore plus marqué chez les filles en Suisse». Des premières discussions ont déjà été menées concernant une participation financière de la Confédération.

Mais le modeste projet helvétique a-t-il de réelles chances face à ses concurrents que sont la France, la Pologne, l’Ukraine et la candidature commune des pays nordiques (Suède, Danemark, Finlande et Norvège)?

Un problème de pelouse

«Nous n’aurions pas entrepris tous ces efforts nécessaires à la candidature si l’organisation de l’Euro en Suisse n’était pas réaliste», affirme Tatjana Haenni, patronne du football féminin au sein l’Association nationale.

Le choix des stades a pourtant tout d’un casse-tête. Contrairement à 2008 où le pays partageait la charge avec l’Autriche, l’ASF doit fournir au moins huit sites de compétition pour 2025. L’UEFA recommande de proposer huit enceintes comprises entre 15 000 à 30 000 places.

La Suisse a un autre problème: les pelouses artificielles! Le synthétique – prohibé par les instances continentales – menace le rêve européen. «C’est un défi», reprend Tatjana Haenni.

En Suisse, le gazon naturel n’est présent qu’à Bâle, Genève, Zurich, Saint-Gall, Lucerne et Sion. Si Tourbillon ne répond pas aux normes de l’UEFA, la capitale valaisanne s’est officiellement portée candidate avec le soutien de son club phare. «Ce serait une situation gagnant-gagnant pour nous, explique son président Christian Constantin. Nous pourrions faire beaucoup pour la popularité du football féminin. Et notre stade serait modernisé et entièrement adapté aux exigences de l’UEFA».

Et l’argent?

Malgré cet engouement, il n’y a pas assez de stades disponibles pour ce championnat d’Europe. Le nouveau complexe de Lugano ne sera pas prêt avant 2026. Deux pelouses pourraient être déroulées dans le pays. Les candidats? Berne bien sûr, où un gazon naturel avait déjà été posé au Wankdorf pour accueillir des matches de l’Euro en 2008. Mais aussi Lausanne, Neuchâtel, Thoune et éventuellement Schaffhouse.

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Techniquement, l’installation temporaire ne pose aucun problème. Mais qui va payer? Il est certes possible de faire contribuer l’UEFA, mais cela ne constitue pas vraiment un atout dans le dossier de candidature. Comme l’Euro 2025 sera attribué dans un an déjà, le projet suisse doit rapidement devenir concret. En Pologne, par exemple, le catalogue de stades est prêt depuis longtemps: neuf stades avec des capacités allant de 15 000 à 45 000 supporters sont déjà retenus. Ils ont un point commun: leur verte et naturelle pelouse.

Mais en Suisse aussi, l’intérêt est là. Tatjana Haenni salue l’enthousiasme de plusieurs cantons. Les autorités lucernoises ont publiquement fait part de leur disponibilité.

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