Le ton est monté dans les coulisses de la Tuilière samedi soir. Quelques minutes après la défaite du LS contre Zurich (1-3), six représentants des ultras lausannois ont rencontré en secret le directeur sportif Souleymane Cissé et le vice-président Vincent Steinmann. La rencontre a duré près d’une heure, dans un local technique proche du vestiaire de l’équipe.
Un échange constructif
Ce face-à-face a été provoqué par la colère du kop vaudois, qui n’a pas digéré ce neuvième revers de la saison (en 17 matches). Absents pour protester contre la fermeture des secteurs visiteurs, les supporters lausannois avaient réclamé la démission de Souleymane Cissé en fin de match.
«Nous tenions à montrer notre mécontentement, a expliqué à Blick un représentant des ultras, de manière anonyme. Présent lors de la fameuse discussion, il s’est montré satisfait par cet échange spontané. «Souleymane Cissé a toujours assumé. La situation l’affecte aussi et le fait qu’il accepte de nous rencontrer démontre qu’il tient au club. Nous avions des revendications à faire sur le sportif, sur le secteur offensif qui n’est pas assez armé et la défense qui n’a été renforcée que cet automne. Tout le contenu de notre échange ne doit pas sortir dans les médias mais Cissé a aussi reconnu des erreurs. Nous nous sommes quittés en bons termes.»
Les dirigeants lausannois aussi saluent cette discussion. «On s’est dit nos quatre vérités pendant une heure, a résumé le vice-président Vincent Steinmann. Quand on se parle franchement, les choses se passent bien. Nous devons être capables d’entendre leur frustration qui est légitime. L’échange a toujours été constant avec nos groupes de supporters. Nous ne sommes pas d’accord sur tout mais au final, on veut tous la même chose: le bien du club.»
Des joueurs au front
Au coup de sifflet final, plusieurs joueurs – dont le gardien Mory Diaw et Cameron Puertas – avaient déjà longuement échangé avec les ultras. Un dialogue qui n’a pas suffi à calmer les esprits du kop. Une vingtaine de supporters se sont forcés un passage dans la tribune principale pour aller mettre la pression sur les dirigeants vaudois. Guillaume Katz est parvenu à les convaincre de rebrousser chemin à temps. L’emblématique ancien défenseur dirige aujourd’hui le département marketing du club. Le face-à-face espéré a finalement eu lieu quelques minutes plus tard, dans les coulisses du stade.
À l’heure de l’interview, le capitaine lausannois Stjepan Kukuruzovic se montrait aussi compréhensif. «Cette situation n’est facile pour personne, a reconnu le milieu du terrain. Les supporters nous ont dit qu’ils étaient derrière les joueurs.» L’avis de son entraîneur Ilija Borenovic était plus tranché: «En tant que premier supporter du LS, je trouve cela dommage. C’est justement dans ces moments qu’on a le plus besoin d’eux.» Concernant la gestion sportive de Souleymane Cissé, est-ce que la colère des ultras est légitime? «Pas de commentaire à ce sujet.»
La semaine va être agitée sur les hauts de Lausanne. Le LS se déplace à Sion dimanche prochain pour son dernier match de l’année.