«Je ne voulais pas qu'on ait l'air de guignols.» José Saiz, l'entraîneur de Saint-Blaise, avait cet objectif avant de recevoir le FC Bâle en Coupe de Suisse. Et malgré la gifle concédée (1-8), les Neuchâtelois n'ont de loin pas été ridicules. Mieux, ils ont même fait jeu (quasi) égal avec les Bâlois. Au quart d'heure de jeu, le score était de parité (1-1).
Dans ce genre de rencontres, rares sont les joueurs de Saint-Blaise à avoir quand même pu tirer leur épingle du jeu. Ce fut pourtant le cas pour Nolan Toitot, le buteur neuchâtelois et Robin Pabion, qui a repoussé un pénalty.
Nolan Toitot, le buteur: «J'en parlerai à mes futurs enfants»
Nolan Toitot était sans doute le mieux placé pour voir son égalisation face au FC Bâle. Sauf que… «Je tombe en même temps que je tire, donc je ne vois pas la balle rentrer. C'est en entendant le bruit autour de moi que je comprends», raconte le buteur, qui a des frissons à ce moment-là.
L'histoire est encore plus belle quand on sait que le Neuchâtelois a joué latéral gauche durant la rencontre. Comment a-t-il vécu cette action? «J'entends derrière moi le Bâlois qui arrive, je me dis que c'est mon moment, nous répond-il. Je ne me pose pas de question et je tire.»
Ce n'est pas la première réussite de Nolan Toitot dans sa carrière: «Je suis un défenseur offensif donc j'en marque quelques-uns.» Mais c'est de loin le plus beau dans son cœur. «Je ne peux pas le mettre ailleurs dans mon classement, encore plus parce que c'est le but égalisateur.»
En rentrant à la maison, cet horloger du Locle s'est sans doute remis quelques fois en boucle son but de la 15e minute. «Je vais l'enregistrer et je pourrai en parler avec mes futurs enfants, s'exclame-t-il. Ce sera magique.» Mais avant tout ça, place à la douche. «Et après on va remonter boire une petite bière», sourit-il.
Robin Pabion, le gardien: «Je vais juste me souvenir du pénalty»
En lisant ceci, certains se sont sans doute dits: «Mais pourquoi diable ce journaliste nous parle du portier comme l'un des héros alors qu'il en a encaissé huit?» Et difficile de donner tort à ces personnes. Mais rarement aidé par une défense qui prenait logiquement l'eau, Robin Pabion a réalisé quelques bons arrêts.
On peut peut-être lui mettre la faute sur la cinquième réussite rhénane, puisque trompé au premier poteau. Mais une fraction de secondes auparavant, il avait repoussé la frappe de Finn van Breemen. La deuxième tentative, alors que Robin Pabion se remettait en place, a fait mouche.
«Dans l'idéal, on espérait en prendre moins, souffle le portier à la fin du match. Mes amis et moi, on rigolait sur le fait qu'on allait prendre 8-0…» Mais finalement pas, puisque le but de Nolan Toitot a sauvé l'honneur. «Je ressens une super émotion car on se dit que tout est possible, explique Robin Pabion. Mais il nous assomme avec deux buts. C'est la douche froide.» Par cette chaleur, une vraie douche froide aurait été bien plus agréable.
Mais son moment de gloire, l'électricien de réseau au civil l'a quand même eu. A la 62e, il a pu repousser un pénalty de la nouvelle recrue du FC Bâle, Djordje Jovanovic. «C'est tout ce dont je vais me souvenir dans quelques années», sourit le portier saintblaisois. Sa parade est excellente, à ras de son poteau droit. «J'y vais à l'instinct, je savais qu'il allait la mettre là.»
Quelques secondes plus tard, l'attaquant serbe a toutefois pu prendre sa revanche à la suite d'un deuxième pénalty bâlois. Mais ça, Robin Pabion ne va pas s'en souvenir.