La chaleur a l'air de moins l'accabler que ses coéquipiers. En même temps, Miguel Alba a l'habitude des pays chauds. Les températures en ce dimanche après-midi au stade des Fourches de Saint-Blaise (NE) sont comparables à celles de certaines îles de la Méditerranée, comme Chypre ou Malte. L'exemple n'est pas pris au hasard, puisque Miguel Alba a évolué dans les deux pays durant sa carrière.
C'est aussi ça, la magie de la Coupe. Mettre en lumière des parcours improbables, comme celui de Noha Sylvestre, l'ancien capitaine de West Ham chez les juniors. Ou John-Christophe Ayina, l'attaquant du Vevey-Sports qui a connu 19 clubs dans sa carrière. Egalement avant-centre, l'Argentin Miguel Alba n'en est pas loin. Au total, il a évolué sous les couleurs de 17 maillots différents.
Une prestation compliquée
Le dernier en date? Le grenat de Saint-Blaise, en 2e Ligue suisse. Et il en portait pour la première fois le maillot pour la réception du FC Bâle au premier tour de la Coupe de Suisse. Sur le terrain, les Neuchâtelois y ont cru durant sept minutes, avant de se faire logiquement gifler (1-8).
En pointe, Miguel Alba n'a pas reçu beaucoup de bons ballons. Mais il a montré sa hargne de vaincre et s'est battu corps et âme. A quelques reprises, il s'est frotté à Taulant Xhaka, le capitaine bâlois. Loin d'être honteuse, sa prestation a pris fin à la 74e lorsqu'il a été remplacé.
Le coup de pouce de Miguel Portillo
A la fin de la rencontre, Blick retrouve l'attaquant argentin. Il est en grande conversation avec son compatriote Miguel Portillo. Si Miguel Alba a accepté de venir dans le canton de Neuchâtel, l'ancien défenseur de Xamax et Young Boys n'y est pas étranger.
«Miguel Portillo me l'a proposé et les choses se sont faites, nous explique l'entraîneur de Saint-Blaise, José Saiz. Ce joueur doit nous apporter un plus offensivement mais je ne me fais pas de souci. C'est une très belle personne, qui s'est bien acclimatée au groupe. Surtout que ce n'est pas facile pour lui de passer d'un monde pro à amateur.»
Plus précisément, le statut de Miguel Alba est de semi-professionnel au FC Saint-Blaise. Le directeur de travaux va trouver un travail pour le Sud-Américain. «Mais rien de trop compliqué, plutôt dans un bureau», en rigole le néo-Neuchâtelois.
La passion en Amérique du Sud
La vie dans le civil, une nouveauté pour Miguel Alba. Sa carrière débute en 2009 et il passe quatre ans en deuxième division argentine. Puis, il décide de quitter une première fois son pays natal pour aller vagabonder en Amérique du Sud. D'abord la première division colombienne, avec l'Alianza Petrolera. Puis celle au Chili, avec le CD Ñublense. Avant de revenir pour une saison et demie en Argentine.
«Les gens en Amérique du Sud sont tellement passionnés. A chaque fois, c'étaient des expériences d’une vie et j’en garde plein de souvenirs», nous explique Miguel Alba à propos de sa période sur son continent d'origine.
Chypre via les réseaux sociaux
Au début de l'année 2016, l'attaquant fait ses valises, direction l'Europe. Mais pas n'importe où: il choisit la petite île de Chypre. Comment? Pourquoi? «Ainsi est faite la vie, répond-il mystérieusement, avant d'enchaîner. Quelqu'un de là-bas avait vu ma fiche Transfermarkt et des vidéos. Il m'a contacté via les réseaux sociaux.»
Six mois et 14 matches avec le Pafos FC plus tard, Miguel Alba tente sa chance en Grèce. Il n'y fera qu'un mois, avant de revenir à Chypre. «Le pays est très beau, se souvient-il. Le championnat a un bon niveau, avec l’Apoel Nicosie qui participe parfois à la Champions League.»
Gravés sur ses protections
Puis, il décide de changer d'air et de signer à Malte. «Quand on m'en a parlé, j'ai été obligé d'aller voir sur la carte du monde», sourit-il. C'est pourtant là que, finalement, il jouera la majorité de sa carrière (si on enlève l'Argentine): trois saisons, réparties entre La Valette, Birkirkara et dernièrement Santa Lucia.
«Là, ça s'est vraiment bien passé, révèle l'Argentin. Je suis devenu champion à deux reprises, j'ai été récompensé en tant que meilleur joueur et dans le XI des meilleurs du championnat.» Des souvenirs que Miguel Alba porte sur lui à chaque fois qu'il joue, gravés sur ses protège-tibias.
«Une équipe très unie»
Et après une carrière bien mouvementée, Miguel Alba se retrouve à Saint-Blaise – après être par exemple passé par des qualifications de Champions et d'Europa League. Mais cela lui convient. «Je suis très heureux de jouer ici, sourit l'Argentin. C'est une équipe très unie. Et les gens du comité ont démontré aujourd'hui qu'ils travaillent beaucoup.»
En plus de son palmarès de deux championnats maltais, Miguel Alba veut désormais remporter son groupe de 2e Ligue avec le club neuchâtelois. Puis monter d'une division. Car à 35 ans, le globe-trotter a toujours de l'ambition.