Il y avait deux tribunes et deux ambiances au stade de Tourbillon dimanche soir. Côté nord, les supporters valaisans communiaient avec leur équipe après la victoire du FC Sion contre Lausanne (2-0). Les joueurs sédunois avaient même déroulé une bannière spéciale pour remercier leur public et lui souhaiter de joyeuses Fêtes.
Les échanges étaient nettement moins cordiaux de l’autre côté du terrain. Les supporters vaudois – qui avaient fait le déplacement malgré l’interdiction – étaient à nouveau remontés. Les joueurs du Lausanne-Sport ont discuté avec leurs fans pendant plusieurs minutes, avant de repartir la tête basse.
«Je comprends le désarroi de nos supporters. Leurs homologues en face chantent, pendant qu’eux, ils pleurent», a admis Souleymane Cissé dans la foulée. Le directeur sportif du LS avait longuement reçu des représentants du mouvement ultras dans les coulisses du stade la semaine dernière après la défaite face au FC Zurich. «Notre message est clair: on se bat tous les jours pour inverser la situation. Avec un nouveau stade et une équipe en Super League, nos fans ont envie de vibrer.»
Souleymane, est-ce que vous êtes inquiet à l’heure de la trêve hivernale?
Est-ce qu’on a vu une réelle différence entre Sion et Lausanne sur le terrain? Non, je ne pense pas. Nous avons eu la maîtrise du jeu, surtout en première mi-temps.
Pour revenir à la question, vous n’êtes donc pas inquiet?
La situation est préoccupante mais je n’ai pas d’inquiétude sur le fait que nous allons nous maintenir.
Comment inverser cette tendance?
Il faudra analyser la situation froidement. C’est un nouveau championnat qui commencera en janvier. Nous ne devons pas rater notre préparation et réussir de manière chirurgicale les éventuelles retouches.
Le dernier mercato n’a pas été satisfaisant au Lausanne-Sport.
Est-ce que c’est vraiment une question de mercato? Nous avons raté notre début de saison. Ensuite, il nous a fallu du temps pour nous en remettre. Quand on voit ce match contre Sion, je ne suis pas certain que ce soit un problème de recrutement ou de joueurs qui sont partis cet été.
Vous n’avez pas l’impression d’avoir commis des erreurs dans ce registre?
Si nous sommes dans cette situation, c’est forcément que nous avons commis des erreurs. Je les assume. On aurait dû faire différemment sur deux ou trois situations mais on ne peut pas remettre en question toute la construction de l’équipe. Nous avons trop souvent perdu des points qui nous tendaient les bras.
Vu la situation, l’avenir de votre entraîneur est forcément remis en question.
Je répète, encore une fois, notre confiance en notre entraîneur. Ce serait trop facile de le sacrifier en le pointant du doigt comme seul responsable. On oublie aussi trop souvent les joueurs. Nous allons les placer devant leurs responsabilités. Sur le terrain, ce n’est pas le coach qui demande à l’équipe de ne pas s’arracher ou de ne pas marquer des buts. Nous avons eu quatre, voire cinq occasions contre Sion.
Les joueurs sont-ils conscients de la situation?
Oui et ils en sont affectés. Ce n’est pas évident pour eux. Ce début de saison raté les a aimantés vers le bas du classement. La trêve arrive au bon moment pour l’équipe. Heureusement, les écarts ne sont pas trop importants avec nos rivaux. Nous n’avons que quatre points de retard sur le premier non-relégable. Ce n’est pas fini, loin de là.
Est-ce que le propriétaire INEOS vous donne les moyens de faire mieux?
INEOS donne déjà beaucoup, en a donné beaucoup sans rien attendre en retour. Ils en ont fait assez. À nous de faire avec ce qu’on a désormais.
Ils possèdent aussi l’OGC Nice en Ligue 1. Le sort du Lausanne-Sport est-il vraiment important à leurs yeux?
Bien sûr. J’en ai parlé avec les dirigeants. Ils sont très impliqués et veulent qu’on se maintienne. Personne n’a envie de descendre. On veut aller de l’avant.
Est-ce que cette conviction passe par la mise à disposition de moyens supplémentaires pour le mercato hivernal?
Le football n’est pas qu’une question d’argent. Sinon, les clubs les plus riches d’Europe seraient toujours champions. Il faudra faire la bonne analyse et apporter des retouches chirurgicales. C’est ce que nous allons faire.
On ne peut pas nier que beaucoup de choses restent une question d’argent dans le football moderne. Est-ce que vous aurez les moyens de vous renforcer?
Qui vous a dit qu’on a besoin d’argent pour recruter? Nous avons ce qu’il faut. INEOS donne suffisamment pour qu’on se maintienne.