La Nati mise sur la continuité
Murat Yakin ne changera pas une équipe qui gagne

Le Bâlois de 46 ans a été présenté lundi après-midi au siège de l'Association suisse de football. Il s'est inscrit dans la continuité du travail de Vladimir Petković.
Publié: 09.08.2021 à 16:43 heures
|
Dernière mise à jour: 09.08.2021 à 17:56 heures
1/6
Photo: Urs Lindt/freshfocus
10 - Ugo Curty - Journaliste Blick.jpeg
Ugo CurtyJournaliste Blick

L’ère Murat Yakin à la tête de la Nati a officiellement débuté ce lundi au siège de l’Association suisse de football. «Habemus coach», s’est félicité le président vaudois de l’ASF Dominique Blanc. Après la fumée du même nom, dont on a déjà aperçu les premières volutes samedi, le sélectionneur bâlois a signé son contrat ce matin. Il est ensuite apparu devant la presse du pays, très concentré mais relativement détendu. Vêtu d’un élégant costume noir, «Muri» avait troqué la cravate pour un polo blanc.

Les félicitations de certains joueurs

«C’est une fierté de pouvoir faire partie de cette équipe nationale. Certains joueurs m’ont déjà félicité en m’envoyant des messages audio. Je me réjouis de les entraîner après leurs succès à l’Euro», s’est félicité Murat Yakin.

Très vite, le nouveau sélectionneur s’est inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur Vladimir Petković. «J’ai beaucoup de respect pour ce qu’il a accompli, non seulement en termes de résultat mais aussi au niveau du jeu. Je vais très vite chercher à le joindre pour qu'il me fasse part de son ressenti. Nos philosophies ne sont pas très différentes. Je veux aussi laisser une certaine liberté aux joueurs, qu’ils puissent s’épanouir et avoir du plaisir dans un cadre précis. Je ne veux pas tout changer. Nous devons construire sur l’euphorie provoquée par cet Euro réussi.»

L’entraîneur de 46 ans est le plus jeune technicien nommé à ce poste depuis Rolf Fringer en 1996, qui était alors sept ans plus jeune. «J’avais déjà eu de brefs contacts avec l’ASF pour succéder à Ottmar Hitzfeld mais Vladimir Petković était un excellent choix à l’époque», a révélé Murat Yakin.

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Une mission périlleuse

Le Bâlois a accepté une tâche que beaucoup ont refusée. Prendre la succession du sélectionneur le plus capé du football suisse, un homme qui a mené l’équipe nationale à un quart de finale historique, la mission s’annonce périlleuse. D’autant plus que les qualifications pour la Coupe du monde 2022 arrivent dans moins d’un mois avec un choc face aux champions d’Europe italiens. Une échéance que le technicien devra préparer sans Haris Seferovic. L’attaquant s’est blessé à la cuisse avec Benfica en qualifications de la Ligue des champions.

«On ne choisit pas le moment de son arrivée ou de son départ dans le football, a souri le nouvel arrivé. C’est un beau défi que je me réjouis de relever. C’est aussi positif qu’on joue ces deux premiers matches à domicile. Et quoi de plus beau que d’affronter, dans ma ville, le champion d’Europe dans un stade qui, j’espère, sera plein.»

Lucien Favre, Urs Fischer ou Arsène Wenger (entre autres) ont refusé d’endosser ce costume d’entraîneur national. Murat Yakin n’était donc pas le premier choix des dirigeants suisses. Il s’est imposé «comme une évidence» durant les deux entretiens menés vendredi et samedi. «Ce n’était pas certain que je puisse être encore candidat en entraînant en Challenge League (ndlr: à Schaffhouse en deuxième division), a reconnu Murat Yakin. Mais c’est une bonne chose que cela ait quand même fonctionné.»

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Objectif Mondial 2022

Sur quels critères a-t-il été choisi? Pierluigi Tami, directeur des équipes nationales, a levé le voile sur cette décision. «Notre point de départ n’était pas de chercher un nom mais un profil qui corresponde à notre équipe», a expliqué le charismatique Tessinois. Ce dernier a insisté sur les capacités relationnelles et humaines de l’entraîneur bâlois. «Se cacher derrière un grand nom qui n’a aucune idée de notre philosophie ou de nos joueurs était un risque était trop grand, a poursuivi Pierluigi Tami. Je suis convaincu que nous avons de très bons entraîneurs en Suisse, même s’ils sont parfois sous-estimés.»

L’ancien entraîneur de l’équipe de Suisse M21 a aussi rappelé les victoires obtenues par Murat Yakin avec le FC Bâle sur le plan européen. «Il a prouvé qu’on pouvait avoir du succès avec une équipe suisse sur la scène internationale.» Le club rhénan avait atteint la demi-finale de l’Europa League 2013, en éliminant notamment Tottenham.

Murat Yakin s’est engagé avec l’équipe de Suisse jusqu’à l’automne 2022. Son prochain grand objectif sera de se qualifier pour la Coupe du monde 2022 au Qatar. S’il parvient à mener la Nati vers ce Mondial hivernal, l’ancien défenseur international (49 sélections) sera confirmé jusqu’en 2024. On ne vire pas un sélectionneur qui gagne.

Qui sera son assistant?

Il reste encore une inconnue. Qui sera l’assistant de Murat Yakin sur le banc de l’équipe nationale? Antonio Manicone a suivi Vladimir Petkovic à Bordeaux. Le poste est donc à pourvoir. «Ce n’est pas encore décidé, a précisé le nouveau sélectionneur national. Des discussions seront encore menées mardi avec la task force et les autres membres du staff encore en place.» À Schaffhouse, c’était son petit frère Hakan Yakin qui occupe ce rôle.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la