Selon le journal en ligne qui publie un rapport de la société Digital Big Brother (DBB), cette agence a déployé «une armée de trolls» au service du club détenu par le Qatar pour discréditer des personnalités, des journalistes et même des joueurs de l'équipe.
Parmi les cibles privilégiées figuraient, selon le rapport, «des médias jugés hostiles au PSG comme Mediapart et L'Équipe, un supporter giflé par Neymar, une jeune fille qui a accusé la star brésilienne de viol, mais aussi des personnalités du club comme le joueur Adrien Rabiot et l'ancien directeur sportif Antero Henrique.» Mediapart indique que la star parisienne Kylian Mbappé a également été «égratignée».
Selon le rapport de DBB consulté par Mediapart, qui fait le bilan de son activité pour le compte du PSG pour la saison 2018/2019, l'armée numérique au service du club de la capitale «était supervisée par le service communication du PSG, dirigé à l'époque par Jean-Martial Ribes». Ce dernier a quitté le club en mai dernier pour le service de communication d'une filiale du géant du luxe LVMH.
Le PSG dément
La stratégie s'articulait autour d'un compte «de référence», Paname Squad, qui se présente sur Twitter comme un «collectif de passionnés du Paris Saint-Germain». Contacté par l'AFP, le PSG a démenti «fermement les allégations de Mediapart».
«Le PSG est une marque internationale qui travaille en permanence avec des agences de 'social media' partout dans le monde pour promouvoir et célébrer les réalisations du club, de ses collaborateurs et de ses partenaires, comme toutes les entreprises. Le club n'a jamais contracté avec une agence pour nuire à qui que ce soit», a ajouté le club parisien.
Une source ayant connaissance de cette collaboration a confirmé à l'AFP que le PSG avait bien fait appel à la société DBB, mais réfuté toute demande d'attaque de la part du club contre des joueurs ou des personnalités.
Tout comme le «Barçagate»
Cette affaire rappelle celle qui a impliqué l'ex-président du FC Barcelone, Josep Maria Bartomeu. Début 2020, une opération similaire avait été dévoilée par la presse, surnommée depuis le «Barçagate».
Le FC Barcelone, alors dirigé par Bartomeu, avait payé l'entreprise I3 Ventures pour qu'elle améliore l'image de la direction dans l'opinion publique, au travers de dizaines de faux-comptes sur les réseaux sociaux.
L'image de plusieurs personnalités du football hostiles à la direction de l'époque avait été attaquée: certains joueurs du FC Barcelone comme Gerard Piqué ou Lionel Messi, d'anciens joueurs comme Carles Puyol, Xavi ou Pep Guardiola, des concurrents à la direction comme Joan Laporta et même des figures politiques comme Carles Puigdemont.
Le 1er mars 2021, la police catalane avait mené une perquisition dans les bureaux du Barça, Bartomeu et son bras droit avaient été arrêtés.
(AFP)