Interview cash
«Les critiques extérieures? Elles ne m'intéressent pas»

Avant le début de l'Euro en Angleterre, Ramona Bachmann évoque ses objectifs pour la compétition, ses fiançailles et son avenir. L'attaquante de l'équipe nationale répond aussi aux critiques sur sa façon de jouer.
Publié: 07.07.2022 à 17:21 heures
Avant l'Euro en Angleterre, Ramona Bachmann se confie à Blick.
Photo: keystone-sda.ch
Bettina Brülhart

Ramona Bachmann a signé son premier contrat professionnel à l’âge de 16 ans. Aujourd’hui, avec ses 20 titres, la Lucernoise fait depuis longtemps partie des footballeuses suisses les plus titrées de tous les temps. Mais l’attaquante du PSG n’a pas seulement du succès, elle polarise aussi avec son style de jeu qui rappelle celui de Xherdan Shaqiri. La deuxième meilleure buteuse de l’équipe nationale et star de la Nati à l’Euro reste de marbre face à ces critiques.

Ramona, vous vous êtes blessée contre l’Angleterre. Comment se porte votre main?
Ça avait l’air plus grave que ça ne l’était vraiment. Ma main est enflée, mais ce n’est qu’une contusion et non une fracture.

La Suisse a-t-elle une chance dans cet Euro?
Une victoire contre le Portugal sera obligatoire. Mais nous devons être réalistes: ce sera difficile de gagner contre la Suède. Par contre, on peut prendre un point. Pour cela, tout le monde doit être performant et il nous faudra aussi un peu de chance.

La Suède vous convient mieux que les Pays-Bas?
Non, je pense qu’il y a plus à gagner contre les Pays-Bas. Les Suédoises sont compactes et disciplinées. Elles rendent la tâche incroyablement difficile à leurs adversaires.

Les tests avant l’Euro contre l’Angleterre et l’Allemagne ont été perdus sur un score total de 11-0. C’est inquiétant?
Pour nous, ces défaites contre de grandes équipes ne sont pas de mauvaises choses. Individuellement, nous sommes plus faibles que la plupart des équipes à l’Euro. Seules, nous ne pouvons faire quelque chose. Ces revers nous ont aidés à réfléchir. Je pense que l’on apprend plus de ces matches que des victoires.

Certains experts vous trouvent aussi trop égoïste sur le terrain?
Il y aura toujours des critiques et des gens qui savent mieux que moi. J’analyse tous mes matches avec le staff et je vois ce que je pourrais améliorer. Si je suis bloquée en un contre un, on me dit rapidement que je dois passer davantage. Si je gagne le un contre un et que je marque un but, tout le monde me félicitera. J’écoute mon équipe et mes entraîneurs. Les autres avis ne m’intéressent pas.

Avant le départ pour l’Euro, vous avez organisé votre camp avec des enfants. Pourquoi ce timing?
J’ai pu choisir moi-même la date de mon camp de football et j’ai délibérément opté pour ce week-end. Jouer avec les enfants me donne une motivation supplémentaire et, bien sûr, je veux aussi donner quelque chose en retour.

C’est un été animé pour vous. En plus, vous vous êtes fiancée!
J’ai commencé à planifier ma demande il y a quatre mois. Je voulais le faire pendant les vacances en Grèce. Charlotte (ndlr: Baret, une danseuse française) aime le romantisme, j’ai donc dû faire des efforts (rires).

Savez-vous déjà quand et où le mariage aura lieu?
Nous ne connaissons pas encore le lieu. Mais l’année prochaine, j’espère être à la Coupe du monde et Charlotte est encore à l’université. On ne se mariera probablement pas avant l’été 2024.

Vous êtes ensemble depuis un an. Pourquoi avez-vous déjà fait votre demande?
Entre nous, le courant est passé dès le début. C’est complètement différent de nos relations précédentes. Pour moi, ça colle à tous les niveaux et nous avons aussi les mêmes valeurs. C’est surtout le timing qui est bon. J’ai trouvé la bonne personne au bon moment. Nous avions déjà parlé de notre avenir avant les fiançailles.

Avez-vous aussi parlé de ce qui se passerait si votre contrat avec le PSG expirait l’été prochain?
Oui, la situation est complètement différente pour moi. Nous prendrons la décision ensemble et Charlotte m’accompagnera. La Suisse, la France, l’Espagne ou l’Angleterre – tout reste possible. Mais pour l’instant, tout va bien pour moi à Paris, c’est pourquoi je pourrais aussi m’imaginer prolonger une nouvelle fois mon contrat.

La Suisse est donc une option?
Pas encore l’année prochaine. La Super League suisse n’est pas le niveau auquel j’aimerais jouer actuellement. Mais c’est une option pour l’avenir.

Vous avez remporté 20 titres dans votre carrière, mais la Ligue des champions vous fait défaut. Cela vous stresse-t-il?
C’est bien sûr le rêve de toute footballeuse. Jusqu’à présent, j’ai perdu trois fois la finale. Pour être honnête, cela me dérange. Mais je pense que c’est toujours un objectif réaliste.

À 32 ans, il ne vous reste plus beaucoup de temps…
Mon âge ne me stresse pas du tout. Je suis actuellement en pleine forme et je me sens très bien. J’ai certes besoin de plus de temps pour récupérer, mais je m’adapte et j’écoute mon corps.

Avez-vous déjà pensé à l’après-carrière?
Bien sûr que oui. Je resterai certainement dans le monde du football sous une forme ou une autre. J’aime travailler avec des talents. Avec mon expérience et mes contacts, il y aura certainement quelque chose qui me conviendra.

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