Est-ce que ce point obtenu à Servette samedi dernier a suffi à remonter le moral et le niveau de confiance de l’équipe?
On n’a jamais réellement été en grande confiance cette saison. On court toujours après cette première victoire en championnat. Forcément, il y a une certaine déception dans le vestiaire, même si c’était un bon point à Genève pour nous. Nous étions contents de la performance et cela nous a remotivé.
Il y avait surtout de quoi être satisfait par l’état d’esprit. Parce que la performance a été assez pauvre quand même, non?
Oui, sur le plan technique. Les joueurs le savent très bien. Cela ne peut pas arriver à chaque match. Mais ce ne sont pas ces erreurs individuelles qui atteignent le moral du groupe.
Contre Servette, vous aviez un système très défensif. Le but était surtout de ne pas perdre?
Servette est aussi une équipe offensive qui oblige à défendre. Jouer pour le match nul et rester derrière, ce n’est pas notre style habituel. L’idée était surtout de donner un équilibre à une équipe qui souffrait de carences défensives. Sur le plan offensif, ce n’était pas suffisant. Nous voulons aller à Lugano pour gagner et apporter plus en attaque.
Est-ce qu’on peut espérer un retour d’Aldin Turkes cette année encore?
Je l’espère et on fait tout pour. Il reste encore 10 matches avant Noël. Mais, c’est encore trop tôt pour donner une date précise pour son retour. Nous voulons aussi éviter de trop le presser et qu’il subisse une rechute.
À titre personnel, vous n’avez toujours pas gagné en Super League en tant qu’entraîneur principal. Comment est-ce que vous vivez cette situation?
Personnellement, je me concentre sur autre chose parce que cette première victoire ne va pas tomber du ciel. Je reste confiant parce que je sais que mon équipe a les moyens d’aller la chercher, mais pour cela il ne suffit pas de le dire ou de le vouloir. Nous devons travailler et tout faire un peu mieux pour sortir une grosse performance. C’est un processus et, dans cette optique, une victoire à Lugano ne nous assurerait pas non plus d’enchaîner quatre victoires d’affilée ensuite.
Ce message est-il toujours bien perçu par vos joueurs? La relation est saine avec le vestiaire?
Je pense oui. L’investissement est au rendez-vous durant la semaine mais certains ont plus de peine en match. Ce départ de saison ne nous a pas aidés avec trois défaites d’entrée. Il y a eu beaucoup de changements durant l’été. L’équipe n’a plus le même cadre et il faudra du temps pour le reconstruire. Je reste positif. Vu la jeunesse de l’équipe et le contexte, je trouve que cela se passe bien.
Est-ce qu’il y a eu trop de changements?
Oui, mais nous ne sommes pas les seuls dans ce cas de figure. Cela n’explique pas tout. On aurait pu gagner certains matches, comme contre Sion par exemple. Nous avançons à petits pas.
Est-ce qu’il n’y a pas un décalage entre votre message rassurant, qui se rapproche parfois de la méthode Coué, et la réalité des résultats de Lausanne?
Peut-être. Les gens peuvent avoir les attentes qu’ils veulent. Nous, on sait ce qui nous attend concrètement. On va lutter toute la saison, et se sauver potentiellement à la dernière journée. Si on commence à paniquer, on ne va pas s’en sortir.
Sans paniquer, il y a une certaine façon de communiquer. Quand vous dites que «Lausanne n’a pas été ridicule» après la défaite 6-1 contre YB, les gens ont de la peine à comprendre.
Oui, j’ai dit cela après YB parce que tu ne peux pas dire d’un joueur de 17 ans qu’il a été ridicule contre une équipe qui vient de battre Cristiano Ronaldo en Champions League. Il faut relativiser les choses. On sait que cela va être difficile pour le LS toute la saison. Je ne veux pas dire certaines phrases juste pour satisfaire l’opinion possible.
Mais au début de la saison, le club, et notamment le directeur sportif Souleymane Cissé, avait annoncé un LS offensif qui allait développer un jeu attractif.
Je ne sais pas comment vous avez interprété le discours d’avant-saison. Nous avons toujours dit que nous devrions lutter contre la relégation. Par moments, nous avons démontré ce type de football mais nous ne sommes pas encore prêts pour l’assumer tous les week-ends.