Cristiano Ronaldo est éternel. A 39 ans, le Portugais dispute son sixième championnat d'Europe en 20 ans. Mais il faut bien admettre que cet Euro 2024 ne se déroule pas comme il le souhaiterait. Le huitième de finale face à la Slovénie l'a même vu sombrer dans la déprime, comme en témoignent ses larmes après son penalty manqué durant les prolongations.
«Gênant». C'est ainsi que la scène est décrite par Didi Hamann, ancien international allemand, aujourd'hui consultant pour la chaîne de télévision irlandaise RTE. «Je pensais qu'il était devenu plus un joueur d'équipe parce qu'il dépendait désormais de ses coéquipiers. Mais aujourd'hui, il a montré sa vraie nature. Il rate un penalty et se met à pleurer sur le terrain. Je me dis alors: 'Tu ne penses qu'à toi.' Mais l'équipe compte 26 joueurs, il y a le staff et 30'000 ou 40'000 supporters dans le stade. Il ne s'agit pas que de toi.» Le consultant allemand estime ainsi que Ronaldo n'aurait jamais dû revenir sur le terrain, après son accès de larmes.
Le jeu de mots de la BBC n'est pas apprécié
Un jeu de mot diffusé sur l'antenne de la BBC a par ailleurs provoqué une grande controverse. Sur un bandeau, le surnom Penaldo – souvent employé par les amateurs de football en raison du fort taux de réussite de CR7 sur penalty – a été combiné avec le prénom Misstiano – dérivé de l'anglais «miss», raté en français. Si certains s'en sont amusés sur le net, beaucoup de gens ont trouvé la blague irrespectueuse. L'ancien international anglais John Terry considère même cette boutade comme «une honte».
Comparé aux propos de Didi Hamann ou à d'autres critiques exprimées sur les réseaux sociaux, le jeu de mots de la BBC semble bien tendre. Il n'empêche: le temps de Cristiano Ronaldo semble définitivement révolu, son quatrième match sans but à l'Euro l'a encore souligné. Et son égo-trip agace, tant sa volonté de devenir le plus vieux buteur de l'histoire de l'Euro crève l'écran. C'est à peu près ainsi que l'on peut résumer les critiques négatives à l'encontre de CR7, lequel jouit également d'une base de fans fidèles et prêts à tout pour le défendre. Mais concrètement, que disent les chiffres?
Des statistiques désastreuses sur coups de pied arrêtés
Au total, Ronaldo a tiré huit fois au but contre la Slovénie, soit cinq de plus que ses coéquipiers Vitinha et Palhinha, auteurs de trois tirs chacun. En raison de son penalty manqué, Ronaldo affiche un taux d'expected goals (xG) de 1,36 (dont 0,78 pour son seul penalty). Or, la valeur cumulée des buts attendus pour tous les joueurs après 120 minutes est de 2,4. Autrement dit, Ronaldo est à l'origine de plus d'occasions de but que tous les autres joueurs réunis sur le terrain.
Si l'on fait abstraction de son pénalty manqué, CR7 n'a donc pas réalisé un si mauvais match. Avec 37 ballons touchés, il s'est bien intégré dans le jeu face à un adversaire très bas. De plus, 17 de ses 19 passes sont arrivées à destination, ce qui représente un taux de réussite de 89,4%. Même si son rayon d'action a diminué au fil des matches, le jeu de Ronaldo a surtout manqué d'une chose: de finition.
Et pour ce qui est de l'efficacité sur coups de pied arrêtés, une statistique désastreuse fait en ce moment le tour de la toile: lors des grands tournois, Ronaldo a tiré 60 coups de pied arrêtés au total. Il en a transformé exactement un (1,7% de taux de réussite), lors de la Coupe du monde 2018 contre l'Espagne (3-3).