Tout avait pourtant bien commencé pour l'équipe de Suisse ce lundi à Stuttgart. Le voyage en bus depuis Zurich s'est bien déroulé, l'hôtel est magnifique, le temps est plutôt agréable dans le Baden-Würtemberg. Bref, le premier jour en Allemagne ne semblait pas pouvoir mieux se dérouler.
Lorsque les joueurs sont arrivés au Stadion am Waldau pour leur toute première séance d'entraînement, lundi à 18h15, plus de 3000 personnes les attendaient dans les tribunes, dont de nombreux enfants. Granit Xhaka a été acclamé, tout allait bien, et même le discours d'introduction interminable de la part des notables locaux, où il a beaucoup été question de montres, de chocolat et de montagnes, n'a pas tempéré l'enthousiasme. Mais lorsque les édiles ont dit à Murat Yakin et à ses joueurs qu'ils avaient choisi le «meilleur camp d'entraînement de toutes les équipes qualifiées», quelques mines se sont un peu renfrognées.
Cette assertion n'a en effet de loin pas convaincu le staff et les joueurs de l'équipe de Suisse. Pour une raison en particulier, primordiale: la qualité de la pelouse.
«Nous sommes déçus de ce terrain»
«Nous sommes déçus de ce terrain, c'est vrai», a expliqué Pierluigi Tami. Le directeur des équipes nationales, comme l'entier du staff, a en effet eu la mauvaise surprise de constater que le gazon était «insuffisant pour les attentes» d'une équipe nationale.
«Nous sortons de deux semaines de très bon travail à Saint-Gall. L'intensité des séances était magnifique, l'ambiance dans l'équipe aussi. Mais là, c'est vrai que la pelouse n'est pas au niveau de ce qu'on a l'habitude de trouver. Les joueurs étaient surpris et n'étaient pas satisfaits, je ne vais pas le cacher», a détaillé le Tessinois, qui a indiqué que l'UEFA s'était excusée pour la situation.
La question est délicate et personne n'a oublié à l'ASF que la qualité de la pelouse avait créé un certain mécontentement, pour ne pas dire un mécontentement certain, de la part de Granit Xhaka à l'automne dernier après quelques jours passés au centre d'entraînement du FC Sion à Riddes. Le capitaine de la Nati s'en était plaint publiquement après le nul au Kosovo et Pierluigi Tami prend ce problème très à coeur.
«Pour avoir de la qualité dans le jeu, il faut de la qualité dans le terrain. J'ai toujours suivi cette problématique de près. L'UEFA a conscience du problème, travaille jour et nuit pour améliorer la situation. Mais on doit avoir des plans B ou des plans C. Il n'y a pas de risque de blessure, mais le ballon rebondit beaucoup trop lors des passes. On ne peut pas préparer une grande compétition sur un terrain comme celui-ci sans rien faire. Il faut que la situation s'améliore d'une manière ou d'une autre», a encore dit Pierluigi Tami.
Déménager? Oui, c'est possible
A la question de savoir si la Nati pourrait quitter le Stadion am Waldau, la réponse est affirmative. «Oui, c'est une possibilité. Il y a des options à Stuttgart pour s'entraîner, mais c'est embêtant. Nous avons choisi ce terrain pour sa proximité avec notre hôtel. On peut venir à pied ou en vélo, c'est pratique. Mais si on n'a pas le choix...»
L'UEFA semble faire tout ce qu'elle peut pour améliorer la pelouse, mais la situation n'est visiblement pas propre à l'équipe de Suisse. «Il y a des problème ailleurs, dans d'autres stades dans le pays», a commenté le directeur des équipes nationales.
La seule bonne nouvelle: Breel Embolo avance bien
Du côté des joueurs pour lesquels il existe un doute quant à leur état physique, la bonne nouvelle du jour est que Breel Embolo a pu participer quasiment à quasiment tout l'entraînement collectif. Denis Zakaria, lui, n'en est pas encore là, tandis que la situation de Steven Zuber doit être encore examinée. Les résultats de son IRM sont attendus avec impatience.