Les fans géorgiens, occupant les deux tiers du RheinEnergieStadion de Cologne, ont passé un message, court, mais clair, à leurs joueurs avant le début du match: «Believe». Il était en effet évident que Willy Sagnol et ses joueurs allaient devoir y croire, et même plus que ça, s'ils entendaient, après le Portugal, faire tomber un deuxième gros lors de cet Euro. Édition 2024 qui s'avère d'ailleurs n'être que la première participation de la Géorgie, il faut le rappeler.
L'aventure s'arrête toutefois en huitième de finale pour cette équipe, qui aura tout de même su, le temps de quelques semaines à peine, faire vibrer son pays et l'Europe entière par son football décomplexé et plein de fougue. D'ailleurs, face à cette Espagne, qu'il est aisé de désigner comme étant la meilleure équipe de la phase de groupes, les Caucasiens ont tout donné, se donnant même le droit de croire à la qualification l'espace de 21 minutes.
La Géorgie ouvre le score sans tirer au but
Car oui, c'est bien la Géorgie qui a marqué la première, faisant chavirer de bonheur supporters et journalistes de son côté. Pour être plus précis, elle a pu bénéficier d'un centre dévié par Robin Le Normand dans son propre but, lors de sa première incursion dans les 16 mètres d'Unai Simon. Willy Sagnol menait ainsi 0-1, sans même avoir tiré au but et après avoir déjà dû compter sur des arrêts de son indispensable gardien Giorgi Mamardasvhili.
Le portier de Valence, mis à l'épreuve face au Portugal, voyait désormais une autre armada offensive s'avancer face à lui. Mais comme souvent, le Géorgien a répondu présent. Dès la 5e, devant Pedri, puis encore devant Dani Carvajal (10e), Fabian Ruiz (22e), Marc Cucurella (35e) et Nico Williams (38e). Il n'a toutefois rien pu faire pour empêcher Rodri, d'une frappe très bien placée de la ligne des 16 mètres, d'égaliser (39e).
Rodri ramène les siens à hauteur avant la mi-temps
Un but contrôlé par la VAR pour une position suspecte d'Alvaro Morata qui, positionné devant Mamardasvhili, a sans doute quelque peu gêné le gardien géorgien. Mais il aurait été injuste d'annuler cette réussite, comme ce fut le cas pour Xavi Simons face à la France, tant il aurait paru improbable, pour ne pas dire «très», que la frappe eut été arrêtée par le portier valencien si Morata n'était pas passé par là.
Les deux équipes pouvaient ainsi retourner aux vestiaires, l'une en disant qu'un exploit est possible, l'autre soulagée d'être parvenue à revenir dans la partie. Même si l'Espagne a bien failli se faire surprendre dès le retour du thé par une tentative du milieu de terrain du génie géorgien Kvicha Kvaratskhelia (48e). Dernière frayeur pour le peuple rouge et jaune, avant que Fabian Ruiz, l'une des très bonnes surprises de cet Euro tant il est décrié lorsqu'il évolue sous le maillot du PSG, ne mette l'Espagne devant de la tête, après un superbe centre de la pépite Lamine Yamal (51e).
L'Espagne retrouvera donc l'Allemagne en quarts
Dès lors, il paraissait peu probable, pour ne pas dire impossible, que l'Espagne perde son os tant elle sait si bien gérer les temps forts et faibles d'un match. C'est donc même poussés par leur fabuleux public, qui a su enfiler le maillot de douzième homme qu'il devait revêtir, que Kvaratskhelia, Mamardasvhili et les autres n'ont pas pu une nouvelle fois faire vaciller Luis De La Fuente et ses joueurs.
C'est Yamine Lamal qui n'est par la suite pas passé loin de définitivement clore les débats (63e). La pépite du FC Barcelone pensait même, 10 minutes plus tard, avoir poussé Giorgi Gvelesiani à l'autogoal. Il ne fallait toutefois attendre que quelques secondes supplémentaires pour voir Nico Williams, lui aussi très en vue lors de cet Euro, venir mystifier ce même numéro 15 avant d'allumer Mamardasvhili à bout portant (82e). Le portier valencien s'est une dernière fois illustré, devant le Barcelonais, pour parfaire encore un peu plus sa prestation (81e). Il n'a en revanche rien pu faire devant l'enchaînement de très grande classe de Dani Olmo qui, après un mauvais renvoi d'une défense géorgienne qui n'y croyait plus, a pu clouer sur place Lasha Dvali avant d'ajuster parfaitement la cage (83e)
Willy Sagnol se demandait comment battre les Espagnols, c'est au tour de Julian Naggelsmann de se poser la question. Espagnols, qui n'ont pas concédé le moindre tir cadré ce dimanche, et Allemands, vainqueurs du Danemark ce samedi, se retrouveront en effet en quarts de finale vendredi à Stuttgart, pour ce qui s'apparente à une finale avant l'heure.