Souvent raillé et critiqué pour les attroupements de joueurs qui se forment plusieurs fois par match autour de l'arbitre pour lui réclamer un jaune ou un penalty, le football a décidé de faire sa révolution. Ainsi, déjà lors des trois finales européennes et également lors de cet Euro 2024, seul le capitaine peut désormais se permettre d'aller discuter l'une ou l'autre décision avec l'homme en noir. Sanction en cas de non-respect de cette règle? Un avertissement qui peut coûter cher pour la suite de la rencontre en question.
«On fait cela pour les prochaines générations. On ne le fait pas pour les arbitres, mais pour le football et l'image du jeu, pour les jeunes joueurs et pour les jeunes arbitres», justifiait Roberto Rosetti, responsable de la commission des arbitres à l'UEFA quelques jours avant le début de la compétition allemande.
Avis positifs autour de cette nouvelle règle
Alors que sept rencontres ont été disputées jusqu'à présent lors de cet Euro, le constat est clair pour bon nombre des observateurs: cette décision est la bonne. Mais qu'en pensent les acteurs présents sur la pelouse ou à ses abords? «C'est une bonne idée, les matches sont maintenant plus fluides, il y a plus de jeu et moins de discussion», estime Michel Aebischer lors du point presse journalier de l'équipe de Suisse ce lundi. «Cela aide le football.»
Constat que partage également Thomas Delaney, milieu de terrain danois qui n'a pu faire mieux qu'un match nul 1-1 face à la Slovénie dimanche à Stuttgart. «C'est une bonne chose, surtout pour l'arbitre», concède le joueur d'Anderlecht qui se considère lui-même comme un élément quelque peu agaçant pour les officiels. «Cela donne également une meilleure image de notre sport.»
«Une bonne chose pour les supporters»
Qui dit jeu fluide, avec un temps de jeu effectif qui augmente par conséquent, dit également spectacle de meilleure qualité. Chose qu'il est difficile de nier depuis vendredi dernier et le match d'ouverture entre l'Allemagne et l'Ecosse. Les rencontres sont intéressantes à suivre et les goals pleuvent. «C'est aussi une bonne chose pour les supporters qui viennent au stade», reprend Michel Aebischer, lui qui a pu goûter à une ambiance fantastique samedi face à la Hongrie avec la présence de plusieurs milliers de fans suisses à Cologne.
Son sélectionneur, Murat Yakin, qui a justement pris un jaune pour réclamation, botte en touche, préférant porter toute son attention sur ce pour quoi il est présent en Allemagne. «Nous avons des garçons bien élevés. De toute façon, nous sommes là pour jouer au football. Nous avons reçu des instructions, cela ne nous pose aucun problème, nous nous concentrons sur le jeu.» Après le coup de génie réalisé samedi, on le laisse volontiers faire.