Trois mois après avoir fêté leur premier titre de championnes suisses, les Genevoises doivent déjà défendre leurs couronnes. Un défi qui début ce jeudi soir au Letzigrund face à leurs dauphines: le FC Zurich. Ce choc (diffusé en direct sur RTS2 à 19h30) arrive six jours seulement avant le premier tour de qualification en Ligue des champions. L’entraîneur grenat Eric Sévérac n’a pas beaucoup de temps pour préparer une équipe qui a beaucoup changé durant l’été.
Eric, le choc face à Zurich sera diffusé en direct à la télévision. C’est la meilleure façon de lancer la saison?
Oui, c’est une belle affiche pour la TV. Nous devrons saisir l’occasion de montrer une bonne publicité pour le foot féminin suisse. C’est le moment de montrer ce dont on est capable. Une rivalité est en train de naître avec Zurich. Mais pour nous, ce sera aussi le dernier match de préparation avant la Ligue des champions.
Un premier tour de qualification européen qui se joue sur deux matches avec un mini-tournoi à Mariehamn en Finlande. Pas facile comme déplacement?
Ce sera une belle expérience à vivre. Si on veut se qualifier, c’est aussi pour découvrir de nouveaux endroits. C’est certain que c’est plus compliqué de se rendre sur une île en Finlande mais peu importe où on joue. L’objectif sera de se qualifier.
Comment est-ce que vous avez pu vous préparer pour affronter les Nord-Irlandaises de Glentoran?
Vu qu’elles sont en plein championnat, nous avons analysé leurs matches à la vidéo. C’est un adversaire du même acabit que Servette. Pour passer, nous devrons imposer notre jeu, nos qualités et se tourner vers l’attaque. Si on gagne nos deux matches en Finlande, on se qualifiera ensuite pour les barrages.
Il y a eu beaucoup de mouvements dans le contingent cet été. Comment est-ce qu’on parvient à créer une équipe dans ces conditions?
Nous avons fait un camp à Crans-Montana qui nous a notamment permis d’apprendre à vivre ensemble. Le but était aussi de permettre aux joueuses de s’acclimater et, pour celles qui viennent de l’étranger, de découvrir la vie en Suisse. Nous avons organisé certaines activités ludiques en groupe, comme un concours «Top chef» par équipe. L’équipe est meilleure que la saison dernière. Le plus difficile sera de retrouver cette dynamique positive.
Est-ce qu’on peut parler de la fin d’une ère à Servette avec les retraites de plusieurs cadres et les départs de Thalmann et Arfaoui?
Oui, surtout pour les départs à la retraite de joueuses emblématiques du club comme Abbé ou Sarrasin. Mais nous avons anticipé ces départs. Nous avons travaillé sereinement pour l’avenir.
En quatre ans, le Servette FCCF est passé de la LNB au titre. Est-ce que la saison 2021-2022 sera la plus dangereuse vu que le club est au sommet?
Depuis mon arrivée, nous travaillons par cycles. D’abord la promotion, puis le titre national. D’ici deux ou trois ans, notre but est de se qualifier pour la phase de groupe de la Ligue des champions. En Suisse, il nous manque aussi la Coupe et nous aimerions réussir le doublé. Il n’y a pas de pression immédiate mais nous avons encore des objectifs élevés.
Zurich a longtemps dominé le championnat suisse. Est-ce qu’on peut comparer votre rivalité à celle de Bâle et YB chez les hommes?
Je ne pense pas que la saison va se résumer à un duel avec Zurich. Plusieurs équipes sortent du lot avec Bâle et GC aussi. Beaucoup de gens ont regardé Servette se construire avec pas mal de scepticisme. Nous avons dû nous imposer et faire notre place au meilleur niveau. Désormais, nous devons rester humbles et travailler fort pour défendre notre titre.
Est-ce que vous aimeriez rajouter quelque chose à quelques heures de ce premier match face à Zurich?
J’aimerais rappeler que les joueuses font des efforts exceptionnels. L’Association suisse de football a fait des progrès mais elle n’est pas encore à la hauteur du sacrifice consenti. Pour ces femmes, ce n’est pas facile d’avoir un tel niveau d’exigence en parallèle d’un travail ou des études. Le football féminin suisse doit pouvoir se professionnaliser davantage pour progresser. Le talent est là.