Yann Sommer a privilégié sa famille plutôt que l'équipe nationale en rejoignant sa femme à l'hôpital. Il y a deux semaines, le gardien de la Nati nous parlait en exclusivité de sa première fille Mila et de sa paternité.

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Yann Sommer, la Suisse a-t-elle des raisons de s'inquiéter?
Yann Sommer: Pourquoi?

Parce qu'il y a de fortes chances que vous et votre femme Alina deveniez parents pour la deuxième fois pendant le championnat d'Europe. Quand cela se produira-t-il?
La date est fixée à la mi-juin. Mais la Suisse n'a pas à s'inquiéter de cela. Nous abordons la compétition avec un bon groupe de gardiens de but.

Donc vous allez rentrer à la maison pour assister à la naissance?
Je devrai en discuter avec le personnel d'encadrement le moment venu. Mais oui, j'aimerais être aux côtés de ma femme lorsque le bébé arrivera.

Serez-vous nerveux?
Qui ne l'est pas? Mais je dois admettre que je suis déjà beaucoup plus détendu cette fois-ci que je ne l'étais avec Mila. J'ai vraiment hâte d'accueillir notre deuxième fille. Être père est quelque chose de merveilleux.

Mila a maintenant un an et demi, est-ce qu'elle se rend déjà compte que son papa est parfois à la télé?
Parfois, durant les matches, elle jette un coup d'œil à la télévision. Je pense qu'elle me reconnaît et qu'elle est toujours heureuse de me voir.

Lors du dernier championnat d'Europe, vos parents ont fait un voyage en France afin de combiner les matches de la Suisse avec des vacances. Ce ne sera pas possible cette fois-ci. Ils ne seront même pas autorisés à vous rendre visite à cause des mesures sanitaires.
Ou, cela me manquera: Les rencontres avec les familles, les projections publiques, les nombreux fans, le contact avec le pays organisateur et les gens et même avec les journalistes. Malheureusement, nous nous sommes habitués à cette situation depuis une année. Mais voyons le bon côté des choses: après une longue période de matchs à huis clos, il y aura enfin à nouveau des spectateurs dans le stade.

Vous n'avez pas peur d'avoir soudainement du mal à vous concentrer?
Non. J'ai hâte d'y être. Ces émotions dans les stades m'ont vraiment manqué.

Le temps entre les matches devrait passer plus lentement puisque vous n'avez le droit d'être qu'à l'hôtel. N'y a-t-il pas un risque vous en ayez marre?
Il y a un risque, bien sûr. Mais jusqu'à présent, nous avons toujours bien géré la situation lors des phases finales. Le personnel a toujours fait en sorte de nous préparer un programme varié et nous a donné la liberté nécessaire. Cette année sera encore plus spéciale, car aucune promenade, aucun voyage et aucune visite ne sont autorisés.

Que faites-vous pour vous distraire?
Passer des appels téléphoniques, lire, écouter de la musique, regarder des films. Ou m'asseoir avec mes coéquipiers, boire un café et parler de tout, mais pas seulement de football.

Votre rôle au sein de la Nati a-t-il changé depuis la retraite de Stephan Lichtsteiner?
Une équipe change automatiquement lorsque des joueurs partent. Surtout lorsqu'il s'agit de leaders comme «Steph». Personnellement, cependant, je faisais déjà partie des joueurs expérimentés ayant des responsabilités avant sa retraite, donc mon rôle n'a pas changé.

La saison a duré longtemps à cause de la pandémie, vous n'avez pas eu de vacances. Avez-vous suffisamment d'énergie pour cet Euro?
Ce fut une année très intense pour tous, avec de nombreuses semaines à trois matches. Pour nous, à Gladbach, c'était également compliqué. Mais lors d'une telle compétition, tout cela passe au second plan. Nous serons prêts et nous donnerons tout. Jouer pour la Suisse, c'est ce qu'il y a de mieux pour chacun d'entre nous.

Néanmoins, la régénération devrait vous prendre de plus en plus de temps, vous qui avez déjà 32 ans.
C'est vrai que je dois prendre plus soin de mon corps qu'avant. Je me sens bien, mais j'y investis aussi beaucoup.

Que faites-vous en dehors de votre entraînement quotidien?
Je travaille ma flexibilité et mon explosivité tous les jours et je m'assure de garder une certaine souplesse. Je fais également du yoga et de la méditation. Pour rester mentalement frais, je prends consciemment du temps pour arrêter le football et passer beaucoup de temps avec ma famille.

En tant que cuisinier amateur, je suis sûr que vous faites également attention à votre alimentation?
Bien sûr. Une bonne alimentation est cruciale. Et dormir suffisamment aide aussi.

Beaucoup de sommeil? Vous ne vous levez jamais la nuit lorsque Mila pleure?
Mila est une dormeuse incroyable. Elle fait déjà ses nuits. Avec ma femme, nous savons que ce n'est pas encore gagné, mais nous espérons que ce sera toujours le cas avec la naissance tout soudaine de sa soeur.

Les Suisses rêvent que leur équipe nationale atteigne un jour les quarts de finale d'une grande compétition. Quels sont vos objectifs?
Nous sommes dans un groupe fort. Il y a trois adversaires intéressants. Mon premier objectif est de nous qualifier pour les huitièmes de finale.

L'Italie est la grande favorite de votre poule, non?
Je n'aime pas désigner des favoris et faire des pronostics. L'Italie est clairement le plus grand nom du groupe. Mais nous n'avons pas à nous cacher non plus.

Vous êtes considéré comme l'un des meilleurs gardiens du monde balle au pied. L'ex-star de Hollande Rafael Van der Vaart a déclaré la saison dernière que vous étiez techniquement meilleur que la moitié de l'équipe de Schalke 04. Que répondez-vous à cela ?
Je l'ai lu aussi. Bien sûr, j'étais content de lire un tel compliment.

Garçons, adolescentes, grands-pères ou belles-mères. Peu importe qui autour de moi parle de vous, tous sont dithyrambiques. Avez-vous un secret?
Je suis heureux d'avoir un tel succès auprès de votre entourage.

Vous êtes un gardien de classe mondiale. Plutôt joli garçon. Vous jouez de la guitare, vous savez chanter et cuisiner. Comme si cela ne suffisait pas, vous êtes toujours amical et détendu. Avez-vous au moins un défaut?
Bien sûr. Je peux être ennuyeux et taper sur les nerfs des autres. Demandez à ceux qui m'entourent. Rassurez-vous, il y a aussi des choses pour lesquelles je ne suis pas forcément doué.