En route pour l'exploit
Servette peut-il battre la Roma?

Les Grenat ont remporté leurs sept derniers matches de Super League, mais voilà que s'avance ce jeudi la Louve de José Mourinho, vainqueure 4-0 à l'aller à Rome. Les Genevois peuvent-ils créer l'exploit? D'anciens joueurs pensent qu'une victoire est possible.
Publié: 30.11.2023 à 11:06 heures
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Dernière mise à jour: 30.11.2023 à 17:22 heures
Sept victoires consécutives en championnat et un stade plein ce jeudi: Servette s'avancera en confiance.
Photo: keystone-sda.ch
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

«Si Servette peut gagner jeudi face à la Roma? J'espère surtout qu'ils vont gagner dimanche à Berne!» Jean-Philippe Karlen a le sens des priorités (comme José Mourinho d'ailleurs) et, pour l'ancien défenseur du SFC, la rencontre la plus importante de la semaine pour les Grenat est celle du Wankdorf, où Servette pourrait frapper un grand coup sur la route du titre en cas de succès face à YB. De là à devenir champion de Suisse, vraiment?

«Franchement, j'y crois. Ils peuvent nous faire tomber de notre trône», sourit celui qui était un élément très important du dernier titre de champion d'une équipe romande, en 1999. «Ils ont tout pour aller au bout et vu comme ils jouent actuellement, ce serait dommage d'arriver cramés au Wankdorf, surtout qu'YB a joué mardi en Champions League et a donc deux jours de récupération en plus. Je ne dis évidemment pas qu'il faut solder la rencontre de jeudi, ça n'aurait aucun sens. Le stade sera plein, c'est un événement de prestige et ce n'est pas tous les jours qu'une telle affiche a lieu en Suisse romande. J'espère que Servette fera bonne figure, mais l'enjeu sportif le plus fort, il est dimanche», enchaîne Jean-Philippe Karlen, qui ne sait pas encore s'il effectuera le déplacement pour voir les Grenat affronter la Roma de José Mourinho.

Match nul jeudi, victoire dimanche

Le champion de Suisse 1999 a d'ailleurs un lien particulier avec l'actuel entraîneur de Servette, René Weiler, puisqu'il a été son coéquipier, tant au SFC qu'en équipe de Suisse M18. Quel souvenir garde-t-il de lui en tant que joueur? «Il était très élégant sur le terrain et très tranquille en dehors. Il y avait un petit peu la barrière de la langue, il était souvent avec les Alémaniques comme David Sesa. Ce n'était pas un élément influent dans le vestiaire, mais je garde un bon souvenir de sa personnalité. Il arrivait d'Aarau et était reparti en Suisse alémanique assez vite, pour des raisons surtout personnelles je crois», se souvient Jean-Philippe Karlen.

Alors, l'exploit de Servette est-il possible ce jeudi? Même si, on l'a compris, «JPK» a surtout la rencontre dimanche en tête, il croit le SFC capable d'accrocher un nul ce jeudi. «Avec la dynamique actuelle, oui. Allez, je dis nul jeudi et victoire dimanche. Ce serait la semaine parfaite.»

Vittorio Bevilacqua était de la campagne de 1982

Fort de ses sept succès consécutifs en championnat, et de sa victoire face au Sheriff Tiraspol, Servette s'avance en pleine confiance, ce qui ravit un autre ancien défenseur du SFC, Vittorio Bevilacqua, lequel a fait partie de la campagne européenne de 1982, affrontant successivement le Progrès Niederkorn, le Slask Wroclaw et les Bohemians de Prague. «J'étais en concurrence pour le poste de latéral droit avec Guy Dutoit. J'étais plutôt venu pour jouer au milieu, mais dans ce secteur de jeu, il y avait Marc Schnyder, Lucien Favre, Michel Decastel et Mustapha Yagcha. Si je voulais avoir un peu de temps de jeu, pas le choix!», explique celui qui est aujourd'hui entraîneur des M17 de Xamax.

Selon lui, ce Servette peut-il créer l'un des plus grands exploits de son histoire ce jeudi en battant la Roma? «Spontanément, tout le monde a envie de répondre non, c'est logique. La Roma a gagné 4-0 à l'aller, mais j'ai l'intuition que l'histoire pourrait être différente ce jeudi. Déjà parce que Servette est fort et en confiance, mais aussi parce que le contexte sera différent. Cette Roma va mieux, mais elle n'a tout de même pas la qualité à mes yeux pour être dans les trois premières en Italie. La meilleure place qu'elle peut espérer, c'est la quatrième. La bonne nouvelle pour eux ces derniers jours, c'est qu'ils ont récupéré Lorenzo Pellegrini, un joueur très important pour eux», explique celui qui suit assidûment le calcio, tous les dimanches depuis sa télévision.

José Mourinho a fédéré autour de lui

Roberto Elefante suit lui aussi le football italien de près et il ne lui a pas échappé que la Roma avait gagné cinq de ses sept derniers matches de Serie A. «Ils vont bien mieux, c'est clair. Ce qui est impressionnant, c'est de voir à quel point ils ont construit une belle relation avec leurs tifosi, le stade est plein à chaque fois et José Mourinho a vraiment réussi à fédérer autour de lui. Avoir joué deux finales de Coupe d'Europe en douze mois, et en avoir gagné une, c'est historique», explique le défenseur du FC La Sarraz-Eclépens (1re ligue), qui connaît très bien le football suisse, un pays où il est arrivé voilà 10 ans après avoir effectué la première partie de sa carrière en Italie.

Romelu Lukaku et Paulo Dybala joueront-ils?

Alors, croit-il à l'exploit pour Servette? «Oui. La Roma est au dessus, évidemment, mais ce Servette est impressionnant et costaud. Moi, sincèrement, je ne serais pas étonné s'ils faisaient tomber la Roma jeudi. Cela serait un grand exploit, mais ils ont les qualités pour y arriver», estime-t-il.

Quelles sont les forces de la Roma 2023/24 selon lui? «Evidemment l'attaque. Romelu Lukaku et Paulo Dybala sont des joueurs spéciaux, complémentaires». Il n'est cependant pas acquis que José Mourinho aligne ses deux cadors jeudi, même si la Roma espère bien terminer en tête de ce groupe d'Europa League, elle qui se trouve à égalité avec le Slavia Prague et doit encore recevoir le Sheriff Tiraspol lors de la dernière journée.

Concernant José Mourinho, Vittorio Bevilacqua partage l'analyse de Roberto Elefante. «Le Stadio Olimpico est toujours plein, non pas parce que le football est attractif et offensif, mais parce que tout le monde veut voir José Mourinho et son équipe! Pour ça, il est incroyable, il a quelque chose en plus. Il a réussi à créer une atmosphère et un engouement autour de lui et cela profite à tout le club.»

Un match qui ne sera pas décisif, mais une victoire serait un exploit tout de même

Ce jeudi, 28'500 spectateurs seront présents au Stade de Genève pour assister à ce qui serait l'un des plus grands exploits de l'histoire du football suisse. C'est vrai, ce match ne sera absolument pas décisif, mais il reste une affiche européenne de prestige et une victoire ne serait pas anodine. Elle ne rejoindrait certes pas celles de Bâle ou d'YB en Champions League, sans même remonter aux exploits du FCZ ou de GC en C1, mais elle marquerait tout de même les esprits au vu du prestige de l'adversaire et de la renommée de son entraîneur. Servette en route pour l'exploit? Réponse jeudi à 21h!

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