«Il nous a manqué cinq minutes», peste Didier Tholot après la défaite de son FC Sion face à Bâle en huitième de finale de Coupe de Suisse. Dans les faits, son équipe menait logiquement 1-2 à la pause (Théo Bouchlarhem deux fois, 30 et 38e), avant de voir Anton Kade, sur un exploit individuel, remettre les Rhénans dans la partie après que Xherdan Shaqiri eut ouvert le score sur coup franc en première mi-temps (5e). «Cela s'est joué sur des détails», ajoute le Français.
De quoi donc naturellement nourrir de gros regrets dans le camp valaisan. Ce d'autant plus que le pari offensif s'est avéré payant, les Sédunois profitant de la moindre erreur adverse pour partir rapidement en contre. «On a décidé de mettre Ilyas Chouaref en faux numéro neuf et les deux Théo sur les côtés, en leur donnant l'opportunité de rentrer à l'intérieur, pour les mettre en difficultés et c'est ce qui s'est passé», explique le Bordelais. Défensivement aussi, Sion a été bon. «On a un peu plus subi en deuxième mi-temps, ce qui est normal quand on est à Bâle. Mais on n'a pas concédé d'occasion. Il n'y a eu qu'un ou deux coups de pied arrêtés dangereux. Autrement, on était bien organisés», ajoute-t-il.
Fayulu tout proche de sortir deux pénaltys bâlois
Raison pour laquelle le staff valaisan n'a effectué que quatre changements, malgré les prolongations (contre six du côté bâlois). L'entrée en jeu de Reto Ziegler pour la séance de tirs au but était pourtant sans doute attendue par plus d'un spectateur ce mercredi soir. «J'y ai pensé, mais on est toujours plus malin par après», réagit Didier Tholot.
Lors de cette séance, Cristian Souza, Joël Schmied ont échoué et seul Baltazar Costa a transformé alors que les quatre tireurs bâlois (Xherdan Shaqiri, Anton Kade, Kevin Carlos et Bradley Fink) ont fait trembler les filets devant leurs supporters. «On a demandé aux joueurs et tous le sentaient. Cristian a l'habitude de les mettre au fond et Joël, chaque fois qu'il les a frappés, il les a marqués. De son côté, Timo en arrête souvent. C'est comme ça», analyse, un brin fataliste, l'ex-attaquant bordelais qui fait remarquer que son gardien n'est pas passé loin d'en arrêter deux (le troisième et le quatrième).
Place à Young Boys samedi
Le FC Sion aurait pu toutefois s'éviter cela en tuant la rencontre lorsque l'occasion se présentait à lui face à un FC Bâle loin d'être transcendant. Mais comme fréquemment cette saison, les Valaisans n'en ont pas été capables, faisant preuve de maladresse dans le dernier choix ou le dernier geste. L'on pense forcément à ce trois contre deux, alors que le FCB poussait pour revenir - ou du moins tentait de le faire - conclu par une frappe de Numa Lavanchy dans une position excentrée. Cela alors qu'Ilyas Chouaref se trouvait seul au centre (80e). «Je suis fier de ce groupe. Venir ici et faire ce qu’on a fait, c’est important et cohérent par rapport à la suite qu’on va donner en championnat. La déception est là, car ce qui compte est d’être au tirage du prochain tour», lâche tout de même le coach sédunois.
Reste donc le positif. «On a fait un gros match face à une équipe qui est peut-être la meilleure du pays, se félicite Joël Schmied. Ils sont forts offensivement, ont plusieurs joueurs de grande classe. Ils ont la possession de la balle, mais ce sont nous qui avons eu les meilleures actions.» Même son de cloche du côté d'Ali Kabacalman. «J'ai vu de la solidarité, un état d'esprit. On a joué en équipe et on a causé des problèmes au FC Bâle, qui est premier du championnat et qui est sur une belle série chez lui. Nous sommes venus avec des incertitudes, et nous repartons avec beaucoup de positif.»
Les Valaisans devront maintenant se remettre rapidement, tant physiquement que mentalement, puisque Young Boys, qui s'est lui qualifié à Schaffhouse ce mercredi (0-1), se rendra à Tourbillon samedi (18h). «Il faut se servir de ce match pour avancer. Même si ça fait chier, car on n'est plus en Coupe et ça me rend fou après ce qu'on a fait aujourd'hui», ajoute encore Didier Tholot qui confie avoir déjà prévenu ses joueurs que les 120 minutes disputées à Bâle ne seront pas une excuse pour la prochaine rencontre. «Il faudra jouer le couteau entre les dents, avec la rage d'avoir perdu», conclut pour sa part Théo Bouchlarhem.