Où se trouve le secret du Servette FC en ce début d'année? Sur le terrain, sans aucun doute, où le talent des joueurs fait la différence. Mais la principale explication réside probablement dans la cohésion du groupe et il faut reconnaître là un immense mérite à René Weiler, lequel, par son mode de management «sévère mais juste», pour caricaturer un peu, ne crée pas de frustration ou, en tous les cas, pas d'injustice.
Timothé Cognat, l'un des cadres de cette épatante équipe servettienne, ne semble en effet pas souffrir de devoir s'asseoir sur le banc de temps à autre. «L'une des forces de ce groupe, c'est sa solidarité. J'irai même jusqu'à dire qu'on a un groupe fantastique», explique le milieu de terrain français du SFC, remplaçant au coup d'envoi mercredi à Delémont, comme il l'avait été lors du match aller face à Ludogorets par exemple.
René Weiler ne fait pas de cadeau
«Chaque joueur mérite d'avoir des minutes, c'est comme ça que le groupe fonctionne», explique-t-il. «Et ceux qui ont moins de temps de jeu font le job quand ils jouent», enchaîne Timothé Cognat. Mais René Weiler ne fait pas tourner juste pour le plaisir et ne fait aucun cadeau. Lorsqu'il s'aperçoit que son équipe est en difficulté, comme en première période à La Blancherie mercredi, il n'hésite pas à sortir Tiemoko Ouattara et Anthony Baron pour faire entrer Alexis Antunes et Miroslav Stevanovic. En clair, le coach n'est là pour faire plaisir à personne, mais pour aller au bout de la saison du mieux possible. Mercredi, il a eu une fois de plus raison puisque Stevanovic a été décisif d'entrée.
Mais cela veut dire aussi que des joueurs qui auraient envie de se mettre en valeur sur la grande scène européenne, comme Dereck Kutesa par exemple, n'ont pas toujours la possibilité de le faire. Même là, si frustration il y a, celle-ci ne se voit pas trop tant les entrants font leur apparition sur le terrain à l'heure de jeu avec une détermination qui se sent jusque dans les tribunes.
«Si on fait entrer les sentiments personnels...»
«La vérité, c'est que sur le banc, on est très heureux de regarder nos coéquipiers jouer», commente Timothé Cognat, qui assure mettre l'ego de côté. «Il n'y a pas d'ego à avoir. Si on fait entrer les sentiments personnels à chaque fois qu'on s'assied sur le banc, ça ne peut pas fonctionner.»
La recette du succès est aussi simple à écrire, mais évidemment plus compliquée à mettre en pratique, tant l'équilibre d'un vestiaire peut être fragile. Mais Servette a des certitudes dans ce domaine aussi, désormais.