C'est vrai, le FC Champel en a pris sept dans la caisse dimanche après-midi face au LS, mais un homme, au moins, gardera un bon souvenir d'un événement précis du match: Noah Bianchi. Ce jeune milieu de terrain, âgé d'à peine 20 ans, a en effet réussi un... petit pont sur Jamie Roche à la 8e minute et il n'a pas fallu le pousser beaucoup pour qu'il accepte de commenter son geste.
La vidéo restera longtemps sur son téléphone
«J'ai récupéré la balle, je vois qu'il y a un joueur qui vient sur moi avec des grandes jambes et je me dis que le petit pont c'est la bonne chose à faire. Et il est passé!», sourit le numéro 18 du FC Champel, fier de son coup. «Mais après j'aurais pu mieux faire, j'avais un collègue sur la droite. J'aurais pu mettre une longue, changer de jeu et continuer l'action. Mais c'est vrai que ça restera un bon moment pour moi sur le plan personnel! En tout cas, cette action va me rester en tête», explique-t-il, avouant qu'il tentera de se procurer l'extrait, capté par les caméras de la RTS.
«Je vais mettre une coupure avec les secondes justes et le regarder de temps en temps, c'est sûr», rigole-t-il, lui qui a eu la bonne idée, en plus, de réaliser son geste juste devant la tribune.
Un vrai sentiment de déception
Pour autant, au sortir du match, le premier sentiment, en tout cas le plus dominant, était une certaine déception. «Sur l'ensemble du match, on est déçus, oui. On aurait voulu marquer un but ou en tout cas en prendre moins de sept. Sur la fin, on n'était pas assez disciplinés, surtout à mi-terrain», regrette Noah Bianchi, pas consolé par le fait que Printse-Nendaz en ait reçu 10 la veille face à Young Boys, encaissant le premier but après quelques secondes, là où Champel a tenu 29 minutes.
«Non, franchement, je suis déçu. En vrai, on y a cru! On ne voulait pas prendre de but avant la mi-temps pour essayer de les faire douter. Mais bon, il faut être réaliste, même comme ça c'est compliqué. Et une fois que tu en as pris un, puis deux, ils mettent leur jeu en place et tu ne vois plus le ballon», enchaîne le milieu de terrain, tout de même fier de ses coéquipiers.
«Nous sommes fiers, oui, surtout de notre parcours. On a gagné la Coupe genevoise pour en arriver là et tirer une équipe de Super League, c'est une aventure exceptionnelle. On a joué devant des ultras, il y avait du monde au stade. C'est un match exceptionnel, c'est la première fois qu'on joue avec des maillots floqués à notre nom. Ce sont des choses qu'on n'a jamais.»
Un joueur qui l'a impressionné? Jamie Roche!
Y a-t-il un joueur en face qui l'a impressionné? «Oui, celui à qui j'ai demandé le maillot», répond-il dans un sourire. Son nom? «Jamie Roche!» L'homme à qui il a infligé un petit pont! «Oui, mais au-delà de ça, il est impressionnant. La façon dont il garde la balle, dont il structure le jeu de son équipe... Il bouge peu, mais il bouge intelligemment. C'est lui qui m'a le plus impressionné, surtout qu'il joue au milieu comme moi. J'étais face à lui tout le match, j'ai vu ce que c'était le haut niveau.»
Leonard Heidegger a reçu un jaune après 100 secondes!
Un autre personnage marquant de ce match du premier tour a été le gardien Leonard Heidegger, l'homme qui a pris jaune après moins de 100 secondes pour un tacle appuyé, en dehors de ses seize mètres, sur Konrad de la Fuente. Ce coup du sort ne l'a pas empêché de continuer à prendre des risques tout au long de la partie, délaissant très souvent sa ligne de but. «C'est mon jeu! Ma grande idole, c'est Manuel Neuer. J'aime bien jouer haut, un peu comme un libéro. C'est dans ma nature et c'est grâce à ça, je pense, que je peux dire que j'ai fait un bon match aujourd'hui. Dès le premier duel j'ai montré que j'étais là, même si ce n'était bien sûr pas mon intention de faire mal.»
Ressent-il aussi de la fierté au vu de la rencontre et du beau visage montré par ses coéquipiers? «Oui, surtout en première période. Franchement, les 30 premières minutes, on leur tenait tête! On se disait que peut-être il y aurait moyen de leur mettre un but, mais on a un coup-franc qu'on joue un peu mal... C'était dur, mais on a fait le dos rond, on a bien tenu. Il le fallait, parce qu'on a vu en deuxième période que dès qu'on en prenait un, ça pouvait s'enchaîner très vite. Mais je suis content, parce que j'ai pu faire quelques jolis arrêts quand même!»
Ils veulent revivre l'expérience
Le but pour Noah Bianchi, Leonard Heidegger et tous leurs coéquipiers est désormais identifié: gagner à nouveau la Coupe genevois pour regoûter à ces matches inoubliables. «C'est possible! En tout cas, notre première mi-temps nous donne confiance et nous prouve qu'on peut le refaire», assure le gardien du FC Champel.